LE DEV0IR DE MEMOIRE
ELECTI0NS
2005 : CLÉ
DU PARADIS
PERDU OU PRÉLUDE
A UN TYPH0N ?
Maître
Paul LUKUNKU
KANYAMA
Le
31 décembre
2004, Kinshasa a
connu une animation
inhabituelle. Des
quatre coins de
la capitale, le
peuple avait pris
d'assaut le centre
de la Ville. En
effet, dans chaque
famille, les responsables
avaient immobilisé
l'imagination afin
de trouver, malgré
un pouvoir d'achat
proche de zéro
absolu, de quoi
réjouir les
siens et ainsi marquer
la fin de l'Année
2004 et le début
du Nouvel An 2005.
Miracle Congolais !
Cette
agitation populaire
n'avait toutefois
pas éludé
une question qui
hante plus d'un
Congolais :
les Élections
2005 seront-elles,
pour le peuple,
une Clé du
Paradis perdu ou
Prélude à
un Typhon ?
Avant
d'aborder notre
sujet, il est
important de
définir,
au préalable,
certains concepts
majeurs y afférents.
Il s'agit de :
Élections,
Paradis perdu, Prélude
et Typhon.
Le
mot Élection est
défini
par le Dictionnaire
Le Petit Larousse
comme un choix fait
par la voie des
suffrages. Ainsi,
l'élection
politique est la
désignation
des dirigeants par
le moyen d'un vote.
Ceci représente
l'un des modes de
l'exercice de la
souveraineté
par le peuple. Celui-ci,
en sa qualité
de souverain primaire
qui détient
l'imperium, choisit,
par la voie des
urnes, des hommes
et des femmes capables
pour le représenter
en exerçant
le pouvoir
politique en
ses lieu et
place.
L'expression Paradis perdu désigne
un lieu qui réunit
toutes les
conditions
d'un bonheur
total dont
l'homme avait
perdu la jouissance.
De
l'avis de tous,
la République
Démocratique
du Congo est comparable
à un « Paradis
terrestre »
eu égard
à sa géographie
et à ses
potentialités
économiques.
Géographiquement,
la superficie de
cet État
est parmi ceux que
l'on appelle pays
sous-Continent.
En outre, il est
placé quasiment
au centre du Continent
Africain. Cette
position lui donne
une capacité
de puissance qui
a poussé
l'écrivain
Frantz Fanon à
comparer l'Afrique
à un revolver
dont la gâchette
serait le Congo/Kinshasa.
Cette situation
au centre du Continent
met, en principe,
la République
Démocratique
du Congo à
l'abri des envahisseurs
étrangers.
Il est à
noter que notre
pays bénéficie
également
d'un désenclavement
naturel qui débouche
à l'ouest,
sur l'0céan
Atlantique et, à
l'est, grâce
au Lac Tanganyika,
l'on accède
facilement à
l'0céan
Indien.
Par
ailleurs, la
République
Démocratique
du Congo a une grande
diversité.
Pays de collines
et des montages
mais également
celui des plateaux
et cuvettes, sa
diversité
s'observe aussi
à travers
sa faune et sa flore
comptées
parmi les plus
riches et les
plus rares
du monde.
Enfin,
la République
Démocratique
du Congo bénéficie
pareillement d'un
climat tropical
au centre et à
l'ouest, du climat
tempéré
au sud et à
l'est.
S'agissant
de l'économie
et eu égard
à ses ressources
naturelles, la République
Démocratique
du Congo a été
qualifiée
tout simplement
d'un scandale géologique.
En effet, ce pays
contient en son
sein toutes sortes
de minerais et des
pierres précieuses.
D'autre part, il
possède,
outre le pétrole,
l'un des plus puissants
barrages hydroélectriques
du monde. A telle
enseigne que le
savant CHEICK ANTA
DI0P, envisageant
le développement
de l'Afrique dans
l'une de ses nombreuses
thèses, avait
soutenu que celui-ci
devrait partir nécessairement
de la République
Démocratique
du Congo qui
est l'un des pôles
de développement
de l'Afrique.
A
côté
des richesses naturelles
de son sol et sous-sol,
la République
Démocratique
du Congo jouit
d'un autre avantage.
Il s'agit des ressources
humaines aux capacités
multiples. Ses différentes
tribus forment en
fait une mosaïque
dont les potentialités
sont loin d'avoir
dit leur dernier
mot.
Ces
richesses fabuleuses
du pays suscitent
des envies. Quoi
d'anormal ?
L'histoire des guerres
d'invasion ne date
pas d'aujourd'hui.
Ce sont des appétits
propres de l'homme.
La leçon
à tirer,
c'est la capacité
d'organisation à
défendre
son territoire.
En visionnaire averti,
le Général
De Gaulle au moment
du retrait de la
France du Traité
de l'Atlantique
Nord a justifié
l'attitude de la
France par cette
phrase restée
célèbre :
« Quelque
soit le verre que
l'on nous tend,
nous préférions
boire dans le nôtre,
si petit soit-il ».
Gratifiée
ainsi par le Créateur,
comment justifier
que la République
Démocratique
du Congo qui
devait être
un vrai Paradis
terrestre est plutôt
un Enfer et son
peuple l'un des
plus pauvres de
la Planète ?
A telle enseigne
que le peuple Congolais
offre l'image d'un
misérable
assis sur une mine
d'or. L'énigme
est de taille. 0ù
et comment trouvera-t-on
la Clé de
ce Paradis perdu ?
A ce jour, l'opinion
pense retrouver
cette Clé
par le biais des
Elections prévues
en 2005. Mais en
es-t-on sûr ?
Et quelles en sont
les conditions ?
Avant
de se pencher
sur cette question,
il semble judicieux
de terminer d'abord
avec la définition
des différents
termes comme annoncé
ci-haut.
Le
mot Prélude
est défini
par le Dictionnaire
Le Petit Larousse
comme ce qui annonce
ou ce qui précède
ou enfin ce qui
fait présager.
Tandis que le même
Dictionnaire définit
le Typhon
comme vent tropical
très
violent.
Ce
vocabulaire étant
défini, dans
quelle mesure les
élections
qui, par nature,
sont considérées
comme une valeur
positive, peuvent-elles
faire présager
un Cyclone en République
Démocratique
du Congo ?
En
d'autres termes,
les Élections
prévues au
30 juin 2005 vont-elles
nous permettre de
refaire de notre
cher et beau pays
ce Paradis terrestre ?
Qu'il
nous soit permis
de donner ici
une réponse à
la bretonne c'est-à-dire
par oui et non à
la fois, et ce en
fonction de notre
agissement. Ce qui
va nous amener à
diviser notre sujet
en deux parties
principales que
voici :
Ière
Partie : Les Élections
de 2005, une
chance pour le
redecollage de
la R.D.C.
IIème
Partie : Les Élections
de 2005, un risque
d'explosion de
la R.D.C.
Voyons
donc maintenant
ce qu'il en est.
Ière
Partie
: Les
Élections
de 2005, une
chance pour
le redecollage
de la
République
Démocratique
du Congo.
De
prime abord,
nous tenons à
préciser
que l'attention
de toute la nation
bien que focalisée
sur l'élection
présidentielle
du 30 juin 2005,
doit se rappeler
qu'avant cette date
fatidique, ont été
également
programmées
les élections
municipales et législatives.
Ces
fameuses élections
font partie de l'air
du temps. En effet,
de nos jours, l'expression
État de Droit
est vraiment à
la mode, surtout
dans l'hémisphère
Sud de la planète,
plus particulièrement
encore en Afrique Subsaharienne.
Ainsi,
pour qu'un État
soit fréquentable
sur la scène
internationale,
il doit satisfaire
aux exigences d'un
État de droit
parmi lesquelles
il y a le respect
de l'alternance
politique qui elle-même
suppose l'organisation
des élections
libres, transparentes
et démocratiques,
selon l'expression
consacrée.
Pour
revenir à
notre pays, voulant
mettre définitivement
fin à la
tension politico-militaire
qui y a prévalu
pendant des années,
les protagonistes
du Dialogue Inter
Congolais avaient
signé à
Pretoria, en République
Sud-africaine, au
mois de décembre
2003, un Traité
appelé Accord
Global et Inclusif.
Ledit
Accord prévoyait
une période
de transition de
deux années
pouvant être
prolongée
de six mois renouvelables
une fois et au terme
de laquelle seraient
organisées
les élections
précitées,
lesquelles seront
à la
base de l'instauration
de la 3ème République.
Mais
ces élections
sont-elles vraiment
une panacée,
une solution miracle
à nos problèmes
légendaires ?
Au lieu de répondre
tout de go, il serait
plutôt intéressant
de se référer
un peu à
notre Histoire pour
comparer les différentes
situations que nous
avons connues de
par le passé.
Déjà,
à l'annonce
de l'Indépendance,
en 1960, les gens
avaient crû
à l'avènement
d'un Paradis terrestre.
Ils ont exulté
en chantant et en
dansant au rythme
de « Indépendance
CHA-CHA ».
Le peuple Congolais
croyait le plus
sérieusement
du monde que le
leader politique
Congolais allait
enfin lui donner
« la
lune »
promise. Mais malheureusement,
déjà
à cette époque,
le peuple avait
déchanté
et l'illusion s'était
éclipsée.
S'agissait-il
déjà
d'un Paradis perdu ?
Ensuite, nous avons
connu différents
forums et conclaves
jusqu'à la
Conférence
Nationale Souveraine
qui n'ont pratiquement
rien apporté
comme solution
fondamentale.
Il
importe donc
, en ce moment
où
le peuple Congolais
réclame la
tenue des Élections,
de garder la tête
froide et de s'interroger
sur les causes d'échecs
de ses différents
rendez-vous du passé.
A
première
vue, nous pouvons
affirmer que ce
n'est pas l'argent
qui avait manqué.
Le poids énorme
de la Dette extérieure
du pays en témoigne.
D'autre part, les
richesses fabuleuses
que regorge la République
Démocratique
du Congo devaient
faire de ce pays
un vrai Paradis.
Le problème
Congolais est ailleurs.
Il réside
essentiellement
dans l'homme Congolais
lui-même.
En effet, celui-ci
a des tares qui
compromettent sérieusement
le développement
du pays ainsi que
nous l'avons démontré
dans nos articles
antérieurs.
Il s'agit de l'absence
d'un idéal,
d'un sens du bien
commun ; de
la recherche effrénée
de l'intérêt
individuel au lieu
de celui de la Nation.
En outre, le politicien
et le dirigeant
Congolais n'a aucune
éthique.
S'il aspire à
un poste, ce n'est
jamais pour servir
mais plutôt
pour se servir.
Par contre, il ne
se souci guère
de penser le
pouvoir, c'est-à-dire
de rechercher les
voies et moyens
de mieux l'organiser
ainsi que les conditions
rationnelles de
l'exercer. L'accession
à un poste
politique est qualifiée
plutôt d'une
aubaine et la jouissance
de ses avantages
une finalité.
Au demeurant, la
rationalité
de la fonction politique
reste la moindre
de ses préoccupations.
Pour
parler des Élections
prévues en
2005, nous estimons
qu'elles pourraient
représenter
une chance de redecollage
dans la mesure où
elles nous fourniraient
un pouvoir légitime
lequel, grâce
à sa légitimité,
pourra s'atteler
à la tâche
titanesque
qui l'attend
pour relever
ce pays.
Ce
point implique celui,
combien primordial,
de la place de l'homme
dans la gestion
de la Chose Publique.
Il
importe donc,
pour parvenir
au bien-être,
de faire prévaloir,
une fois le pari
des élections
gagné, le
facteur humain sur
le potentiel économique.
Pour
être performant,
l'homme devra être
évalué
avec la rigueur
qu'exige la rationalité.
0n évitera
par là les
anti-valeurs propres
au népotisme
et au tribalisme.
Ainsi
pour retrouver
le Paradis perdu,
nous pensons
que les
élections
ne sont pas une
fin en soi. Il faudrait,
en outre, mettre
l'intelligence humaine
au service de la
créativité.
Inculquer à
l'homme Congolais
le culte du travail,
la discipline individuelle
et collective ainsi
que l'organisation
en tant que mode
de vie et méthode
de travail.
Les
Congolais devront
se mettre au
travail et cesser
de se comporter
en enfants gâtés
par la Nature. Malgré
les potentialités
dont le pays disposent,
ils devraient imiter
l'exemple des Israéliens.
Ceux-ci considérés
comme peuple de
Dieu ayant hérité
de la Terre promise,
se sont mis laborieusement
au travail pour
enfin transformer
des espaces désertiques
en champs fertiles.
Ne dit-on pas que
« Aide-toi,
le Ciel t'aidera ».
Devoir
de mémoire
oblige. Nous aimerions
rappeler que les
délices du
Paradis perdu ne
sont pas totalement
inconnus du peuple
Congolais. Ils ne
sont pas du domaine
de rêve.
Il
est normal, dans
la vie d'une
nation, de connaître
un temps de gloire
et ensuite vivre
les affres de la
régression.
Il y a eu une époque
où notre
pays était
une Référence
et le citoyen Congolais
respecté
dans le monde. C'était
l'apogée.
La situation actuelle
en témoigne
par l'absurde. C'est
dire qu'avec une
volonté politique
bien affirmée,
le peuple Congolais
dont la créativité
n'est plus à
démontrer,
est capable d'amorcer
la remontée
du gouffre vers
le soleil et la
lumière
et sonner ainsi
l'heure de
sa renaissance.
La
fierté nationale
devra trouver dans
ce passé
glorieux le point
d'appui et les raisons
d'espérer.
Il y a cependant
une condition pour
ce faire. Le peuple
devra se mettra
courageusement au
travail. Un travail
assidu qui abat
tous les obstacles,
selon la vérité
de la Rome
antique.
Ceci
étant dit,
voyons maintenant
ce qui pourra arriver
dans notre pays
aux lendemains des
Élections
de juin 2005.
IIème
Partie : Les
Élections
de 2005, risque
d'explosion de la
République
Démocratique
du Congo.
La
situation de
notre pays ressemble à
celle d'une
personne poursuivie
par le signe
indien. A chaque
fois que nous
pensons voir
le bout du
tunnel, nous
replongeons
au fond du
gouffre.
En
1960, aux lendemains
des élections
législatives
remportées
par le parti de
Patrice Emery LUMUMBA
, des troubles sociaux
ont secoué
sérieusement
la tranquillité
du pays. A titre
d'exemple, on peut
citer les fameuses
sécessions
de certaines
provinces.
Au
nombre de ces
rendez-vous manqués,
l'on peut citer
également
les espoirs suscités
en 1992 par la tenue
de la Conférence
Nationale Souveraine
qui se sont révélés
vains.
Ensuite,
il y a eu la
libération-révolution
apportée
par l'AFDL en 1997
qui s'est évaporée
comme une peau de
chagrin. Enfin,
l'euphorie suscitée
par la tenue du
Dialogue Inter Congolais
en Afrique du Sud
est entrain de s'étioler
comme du sel
dans l'eau.
En
passant, il est
permis de se
demander si les
personnes qui
ont suggéré
encore la date du
30 juin pour la
tenue des Élections
en 2005 ont-elles
été
vraiment bien inspirées.
Car, à bien
voir, cette date
n'a jamais porté
bonheur à
notre pays. A moins
qu'ils nous rassurent
qu'ils possèdent
les talents de Madame
S0LEIL, une devineresse
française
très célèbre.
Au jour d'aujourd'hui,
devrions-nous encore
nous permettre d'autres
chimères ?
A
propos des Élections
dont question, nous
ne disons pas que
leur tenue soit
une mauvaise chose
pour notre pays.
Bien au contraire.
Mais ce que nous
préconisons,
c'est que ce moment
décisif de
notre destinée
ne soit pas pris
à la légère
ou avec naïveté
comme autrefois.
Il ne faudrait pas
que ces Élections
soient organisées
pour la bonne forme,
juste pour contenter
le peuple Congolais
et sans aucun impact
sérieux sur
le devenir de notre
pays. A l'instar
d'un enfant à
qui l'on donnerait
une sucette
juste pour
le faire taire.
Les
dirigeants d'aujourd'hui
devraient se
garder de tomber
dans cet
écueil auquel
le pouvoir colonial
d'hier n'avait pas
échappé.
En décidant
de donner l'Indépendance
à sa Colonie,
ce pouvoir avait
plutôt cédé
à la
pression populaire.
Et la violence
de cet ouragan
a failli emporter
le pays tout
entier.
En
effet, au 30
Juin 1960, aucune
condition valable
n'était
remplie par le pays
qui accusait un
manque total des
cadres universitaires.
D'autre part, on
avait pas non plu
formé une
main-d'œuvre
qualifiée
en nombre suffisant.
La classe d'évolués
totalement inexpérimentés
dans la gestion
de la Chose Publique
mais assoiffée
de pouvoir, balaya
d'un geste de la
main le Plan VAN
BILSEN. Aucun des
délégués
à la Table
Ronde de Bruxelles
ne se soucia d'un
programme économique
à appliquer
au lendemain de
l'Indépendance.
Ainsi, dès
le départ,
le politicien banalisa
les affaires de
l'État.
Et le Congo était
mal parti,
selon le propos
combien justifié
de l'Écrivain
Français
René DUM0NT.
Les
mêmes causes
engendrant les mêmes
effets, il faudrait
se garder de tomber
dans les erreurs
de jadis en organisant
les Élections
de 2005 sans tenir
compte des conditions
optimales de réussite.
En outre, Il faudrait
éviter
d'engager inutilement
une querelle
sur les dates.
Sans
vouloir retarder
à tout prix
les élections
que nous souhaitons
de tous nos vœux,
nous estimons cependant
que celles-ci ne
doivent pas se faire
dans la précipitation.
Leur réussite
dépend des
préalables
auxquels l'on devra
satisfaire. Nous
pensons qu'il faudra
résoudre
d'abord deux ou
trois écueils
ci-après.
En
effet, il y a
d'abord la préparation
tant matérielle
que morale des élections
qui est à
faire. Par exemple,
les lois et règlements
qui devraient accompagner
ces élections
ne sont pas encore
pris. Il s'agit
notamment de la
loi sur la nationalité,
le vote du budget
relatif aux opérations
de ces élections,
le recensement de
la population, etc.
Ces tâches
demandent du temps.
Il faudrait éviter
de les bâcler
au risque de
s'enfermer
dans un cercle
vicieux.
Ensuite,
il y a le défi
de la restructuration
de notre Armée
qui se pose en préalable
inévitable.
En effet, si ce
préalable
n'est pas pris sérieusement
en compte, cela
risque d'hypothéquer
la bonne fin de
ces élections.
Car, en fait, c'est
tant l'Armée
que la Police qui
seront amenées
à faire respecter
les résultats
des urnes.
Ainsi,
nous attendons
que les autorités
compétentes
en cette matière
fassent preuve de
leur bonne foi en
mettant en place
une Armée
nationale, républicaine
et intégrée.
Ce qui aura l'avantage
de mettre par là
même fin à
l'existence des
milices fidèles
à leur Composante.
Car, sans volonté
politique honnêtement
affirmée,
tout discours actuel
sur les Élections
reste du vent. Pure
chimère.
Considérant
cette situation,
la Commission Électorale
Indépendante,
Autorité
compétente
en la matière,
a récemment
déclaré
par la bouche de
son Président
que les élections
prévues pour
le 30 juin pourraient
avoir lieu plutôt
au mois d'octobre
de la même
année. Cette
déclaration
s'est révélée
malheureuse, car
elle a dû
occasionner
des vagues
furieuses et
des victimes
inutiles au
sein de la
population
Congolaise.
Enfin,
bien négocié,
ce tournant décisif
de notre Histoire
implique également
que, d'ores et déjà,
les opérateurs
politiques s'attèlent
à la tâche
d'instruire le peuple
sur le sens de la
Démocratie.
Il s'agit, comme
l'exige par ailleurs
Monsieur Jean-Pierre
KIWAKANA dans son
interview donnée
au Journal Uhuru,
de dévoiler
les agendas pour
l'avenir, de présenter
les Projets des
sociétés
et la vision qui
les porte ;
de définir
l'ossature du programme
économique
pouvant générer
le développement
du pays et annoncer
un début
du bien-être
pour les populations.
(Uhuru n° 349
du Vendredi
28 au Dimanche
30 Janvier
2005).
Voter
est une démarche
combien importante.
Elle engage la responsabilité
historique de chacun
et du peuple tout
entier et ne devrait
pas être basée
sur le choix facile
qui ne prendrait
seulement en compte
que des affinités
tribales ou régionales ;
au risque de reconduire
les troubadours
d'hier qui ont plus
d'un tour dans leur
sac pour refaire
toujours surface.
Le peuple devra
être suffisamment
informé afin
de choisir des hommes
décidés
à opérer
une véritable
révolution
de mentalités
portant essentiellement
sur la bonne
gouvernance.
Le
sérieux avec
lequel les politiciens
Congolais prépareront
les prochaines échéances
électorales
témoignera
de la conscience
qu'ils ont de la
dimension réelle
de ces enjeux. A
défaut de
tenir compte de
ces impératifs,
les Elections à
venir que nous
voulons tous libres,
transparentes
et démocratiques resteront
un brillant
slogan destiné
à amuser
la galerie. Un peu
comme une rengaine
du Grand Théâtre
de Chez Nous, selon
l'expression de
Monsieur l'Ambassadeur
Roger NKEMA LIL00
relevée dans
l'une de ses récentes
livraisons.
En
guise des conclusions,
nous disons que
les Élections
sérieusement
organisées
et dont le déroulement
se passera sans
reproche, pourraient
jeter les jalons
qui nous permettront
de retrouver, quarante
années après,
les clés
du Paradis
perdu et annoncer
la renaissance
de l'Homme
Congolais.
Cependant,
les Élections
n'étant pas
en elles-mêmes
une panacée,
prions le Ciel de
nous envoyer un
esprit nouveau ayant
les qualités
supérieures
telles que le patriotisme,
l'altruisme, la
probité,
l'excellence, le
sens de l'État,
etc … pour
venir mettre
les Congolais
au travail
qui seul pourra
nous redonner
ce Paradis.
La
leçon de
Jean de la Fontaine
reste d'actualité :
«Travaillez,
prenez de la peine.
C'est le fond qui
manque le moins. ».
En effet, sans une
action volontaire
et réfléchie
de l'homme, cette
Contrée paradisiaque
risque de ressembler
à un Enfer
peuplé
des Damnés
de la Terre dont
la réaction
pourrait faire
redouter le
pire.
A
ce sujet, les évènements
du 10 janvier 2005
portent un message
fort à l'adresse
de tout politicien
Congolais. C'était
en effet la manifestation
unanime de la colère
du peuple ;
l'expression d'un
ras-de-bol à
l'intention des
dirigeants. Ce déferlement,
comparable au cri
d'un condamné
à mort, souligne
à quel point
les Elections 2005
incarnent l'espoir
de tout un peuple
qui s'y accroche
comme à la
dernière
planche de
salut. Ne dit-on
pas que l'espoir
fait vivre.
Bien
que les candidats
au suffrage en
2005 soient en
majorité
les mêmes
personnes que celles
des élections
organisées
dans le passé,
il leur sera demandé
toutefois de présenter
une conscience nouvelle.
Celle de vrais patriotes
caractérisée
par un engagement
ferme à changer
le visage du vécu
quotidien des
citoyens.
L'homme
politique Congolais
est condamné
à relever
ce défi.
Le combat est dans
un style « quitte
ou double ».
Car, si la classe
politique Congolaise
échoue aux
Élections
2005, elle aura
manqué un
grand rendez-vous
historique. Celui
de la dernière
chance. Il est fort
à craindre
que désormais
les Congolais ne
courent le danger
de fatiguer tous
ceux qui ont veillé
à leur
chevet.
Le
pays pourrait
alors se retrouver
dans une zone
de tempête
pareille à
un Typhon qui risque
de l'anéantir
à jamais.
L'Histoire témoigne
des Empires entiers
qui ont été
engloutis dans la
nature. A l'écoute
du monde, le Congolais
doit savoir que
le Congo n'est pas
le nombril de l'Univers ;
la croix du voisin
pouvant aussi devenir
la vôtre
...
Maître
Paul LUKUNKU
KANYAMA
Avocat.
-----------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------
Congoindépendant
Belgique-RD
Congo
L'image
de Kabila à l'étranger pourrait
connaître
des « jours
difficiles »
après les
déclarations
de Floribert
Chebeya
La
RTBF
a diffusé dans son journal
télévisé
de 13 heures, lundi
11 avril,
les extraits d'une
interview du
président
de l'ONG « La
Voix de Sans
Voix »,
Floribert Chebeya,
qui a fait
savoir aux Belges
mais aussi au reste
du monde que les
droits et libertés
ne se portent pas
mieux sous le régime
de Joseph Kabila.
Un fait sans
précédent.
Jusqu'ici ce genre
d'informations était
plutôt occulté.
« Les
choses bougent
entre Kinshasa
et Bruxelles ».
C'est le commentaire
fait par un confrère
belge. Les téléspectateurs
belges et des nombreux
Congolais tant de
la diaspora que
ceux restés
au pays ont suivi,
lundi 11 avril,
le journal télévisé
de la RTBF
de 13 heures
au cours duquel
des extraits
d'une interview
du dirigeant
de l'ONG « La
Voix des Sans
Voix »
(VSV), Floribert
Chebeya, ont été
diffusés.
L'émission
était relayée
par la chaîne
internationale
franco-belgo-suisse
« TV5 ».
Une première.
La terre a pu apprendre
que les droits et
libertés
ne se portent pas
mieux au Congo-Kinshasa
sous le régime
de Joseph Kabila.
La situation n'était
pas différente
sous Mobutu Sese
Seko et Kabila père.
Chebeya n'a pas
manqué de
relever l' « échec »
au plan social et
économique
du gouvernement
de transition en
place depuis le
30 juin 2003. Selon
lui, la population
serait à
l'affût de la
première
occasion « pour
sanctionner »
les gouvernants
actuels. Il a prédit
des manifestations
de colère
en cas de report
des élections.
« Il
faut craindre que
le pouvoir oppose
une « répression
barbare »
à ces
manifestations »,
devait-il souligner.
En dépit
de leur intérêt,
les propos
du leader du « VSV »
n'ont rien d'événementiel
dans le cas qui
nous occupe. Plusieurs
observateurs et
voyageurs en provenance
de Kinshasa ou des
provinces rapportent
tous des faits analogues.
Cela va des cas
de tortures imputées
à des agents
de l'Agence nationale
de renseignements
(ANR) à Lubumbashi
ou à Kinshasa
à des interventions
musclées
des éléments
de la garde présidentielle
(GSSP) dans
des
« règlements
de comptes »
entre des opérateurs
miniers au Katanga.
Sans oublier des
cas d'arrestations
arbitraires commanditées
par des « parents »
du chef de l'Etat
ou plutôt
ceux de son prédécesseur
de père.
L'événement
réside au
fait qu'un média
public belge ait
accepté de
relayer une prise
de position qui
présente
le président
Joseph Kabila sous
une facette moins
engageante. C'est
un fait nouveau !
Comment est-on arrivé
là ?
On peut gager que
le changement intervenu
en juillet dernier
à la tête
de la diplomatie
belge y est pour
beaucoup. Sans omettre
les incidents successifs
qui ont opposés
les acteurs diplomatiques
des deux pays ainsi
que les informations
reçues en
Belgique sur la
mauvaise gestion
qui caractérise
les pouvoirs publics
congolais. En tous
cas la politique
africaine inaugurée
par le ministre
belge des Affaires
étrangères,
Karel De Gucht,
tranche avec
l'attitude
protectrice
voire
« maternaliste »
que certains milieux
politiques et médiatiques
du royaume semblaient
développer
à l'égards
de Kabila fils.
Le parler vrai
Dès son accession au pouvoir le 26 janvier
2001, Kabila a bénéficié
en Occident d'un
état de grâce
à la
limite de la complaisance.
L'homme et son entourage
savaient joué au
chat et à
la souris avec la
communauté
internationale en
matière des
droits de l'homme.
A titre illustratif,
le 30 juin 2001,
le Premier ministre
Guy Verhofstadt
se rend à
Kinshasa. C'est
ce même
jour que Kabila
choisit d'
inaugurer les
travaux de
la « Conférence
sur les droits
de l'homme »
à l'issue
desquels une charte
est adoptée.
Le nouveau président
se donne bonne conscience
en ratifiant plusieurs
traités sur
les droits humains.
Sur le terrain,
les agents dits
de sécurité
continuent à
se comporter en
hors-la-loi, dans
l'indifférence
générale.
Selon nos informations,
un journaliste de
la radio publique
flamande a laissé
entendre un
jour
« off
de record »
que leur rédaction
avait reçu
l'instruction
verbale de
ne pas « trop
accabler »
le nouveau président
de peur d'aggraver
la déstabilisation
politique au Congo.
Notons que les conseils
d'administrations
des médias
publics belges sont
dosés à
l'image des partis
formant la coalition
au pouvoir fédéral.
« Botika
Mwana !».
C'est le
titre d'un
commentaire,
sous forme
de plaidoirie,
paru dans
le quotidien
bruxellois « Le
Soir »
du 5 février
2001. Cette publication
a la réputation
légendaire
de s'aligner sur
la politique tracée
par la majorité
au pouvoir.
L'auteur, en
l'occurrence
notre consoeur
Colette Braeckman,
implorait la
classe politique
congolaise « de
laisser l'enfant
travailler ».
Il faut dire
que
« Joseph »
est arrivé
aux affaires deux
années après
le retour des libéraux
au pouvoir en Belgique.
La diplomatie était
tenue par le flamboyant
Louis Michel. Qu'on
le veuille ou pas,
en dépit
de sa taille, l'ex-puissance
coloniale est considérée
encore et toujours
comme un expert
apprécié
en matière
congolaise. Et le
Congo est considéré,
à tort ou
à raison,
comme un pays appartenant
à la zone
d'influence à
prédominance
belge. Durant trois
ans, le ministre
Michel n'a eu que
des éloges
à l'endroit
du jeune président
congolais. « Il
a une grande capacité
d'écoute
et d'analyse »,
disait-il à
l'issu de premier
contact. En juin
2004, un libéral
flamand qui prend
la direction de
la diplomatie. Son
nom : Karel
De Gucht. Un homme
réputé
friand du parler
vrai. Un diplomate
atypique. Dès
ce moment, la politique
africaine de la
Belgique, empreinte
de bonhomie et de
paternalisme, a
cédé
la place à
une diplomatie « sans
états d'âmes ».
Des mendiants arrogants
Lors
de son premier
voyage à Kinshasa, en
octobre 2004, De
Gucht annonce les
couleurs en prenant
le contre-pied de
son prédécesseur :
« J'ai
rencontré
au Congo des responsables
politiques qui m'ont
laissé une
impression
peu convaincante ».
C'est l'incident.
N'empêche.
Rentré à
Bruxelles, le ministre
enfonce le clou :
« Le
grand problème
en Afrique, et certainement
au Congo, c'est
la bonne gouvernance.
Ceux qui font correctement
leur job ne doivent
pas se sentir visés.
Je ne m'en prends
pas personnellement
à Joseph
Kabila mais plutôt
d'une manière
générale
à tous
ceux qui
se montrent
incapables
de diriger
le pays ».
En novembre, Joseph
Kabila refuse, à
Dar es Salaam,
de recevoir
l'outrecuidant
ministre. « C'est
totalement
inacceptable »,
tonne l'intéressé
qui ne comprend
pas que le
dirigeant d'un
pays entretenu
par la Belgique
affiche une
telle arrogance.
Un lecteur
du « Soir »
a même qualifié
les dirigeants
congolais de « mendiants
arrogants ».
Kinshasa se ravise.
En février,
De Gucht est invité
au Congo par Kabila
en personne. Nouvel
incident. En cause,
la publication par
le service de presse
du ministère
belge des Affaires
étrangères
mettant en exergue
les origines étrangères
de Kabila et du
vice-président
Azarias Ruberwa.
Suite à cette
affaire, « Joseph »
commet trois erreurs.
Primo : il
fait attendre De
Gucht durant toute
la journée
avant de le recevoir
dans la soirée.
Un affront qui serait
loin d'être
digéré
au 15, rue des Petits
Carmes. Secundo :
les journalistes
qui accompagnaient
le ministre n'ont
pas été
admis dans la résidence
présidentielle.
« Ici,
c'est une résidence
privée »,
répondra
Kabila à
De Gucht qui lui
faisait part du
mécontentement
des journalistes.
Enfin : Kabila
reçoit
la journaliste
Colette Braeckman
du « Soir »
à qui il
accorde une interview
exclusive parue
le lendemain.
A noter que les
principaux quotidiens
flamands ont publié
des larges extraits
de la conférence
de presse animée
le 7 avril par Floribert
Chebeya. Une conférence
au cours de laquelle
Kabila junior a
été
présenté
en prédateur
des droits humains
au même titre
que Mobutu et LD
Kabila. Une comparaison
infamante pour un
homme dont la virginité
politique était
perçue comme
un gage du renouveau.
On apprend que les
associations congolaises
entendent se plaindre
auprès de
la Commission des
droits de l'homme
de l'ONU à
Genève. Depuis
belle lurette cette
Commission n'a plus
désigné
de rapporteur spécial
des droits de l'homme
au Congo. Et ce,
à la suite
d'une demande des
autorités
de Kinshasa.
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A
chacun sa
démocratie
Blaise
Sary
Mardi,
8/2/05
Celle des
Européens
est un luxe pour
les Africains. Ils
doivent inventer
la leur. Ainsi disait,
plus ou moins, Chirac
Jacques. Depuis
la fameuse conférence
de La Baule, il
s'est passé
en Afrique des inventions
ingénieuses
des démocraties.
Des Présidents
élus, puis
destitués
par des coups de
forces ; des Président
chassés,
puis remis au pouvoir
par des urines ;
des Présidents
qui ne sont jamais
partis, mais réélus
depuis qu'ils sont
au pouvoir ; des
Présidents
arrivés au
pouvoir par la force,
puis assassinés,
des Présidents
nommés pour
succéder
à leurs pères,
morts ou assassinés,
etc. Il y a en plus,
des Présidents
qui attendent d'être
remplacés
aussi par leurs
fils.Echec des transitions
vers la démocratie
? Laquelle ? Non.
L'Afrique invente.
Mais elle emprunte
dans ces inventions
des styles made
in Europe. Des constitutions
qui se modifient
à gogo. Des
régimes taillés
à la mesure
de ceux qui règnent
pour leur permettre
de disposer des
pouvoirs larges.
Des militaires qui
se cachent sous
les costumes made
Yves Saint Laurent.
Etc.Le Togo du défunt
Eyadema vient d'emboîter
le pas. Exit le
président
du parlement. Vive
le fils du Président,
Faure Gnassingbé,
nouveau président
du parlement, désigné
durant quelques
heures, puis investi
successeur du défunt.A
la cérémonie
d'investiture il
y avait : la Libye,
le Ghana, le Congo
Kinshasa et une
partie de la Côte
D'Ivoire. On est
tous dans le même
sac. Et alors? Pourquoi
ne pas grossir les
rangs pour ne pas
être trop
seul ? Les autres
pays attendent la
réunion de
l'UA de ce mercredi.
Mais cette réunion
ne ramènera
pas les militaires
togolais à
la raison. Ils ont
pris le pouvoir
pour permettre au
fils de Eyadema
d'achever le mandat
de son père
jusqu'en 2008.La
France et les autres
pays occidentaux
ont tout juste formulé
les vœux de
voir les choses
se passer conformément
à la Constitution.
Et les militaires
togolais ont eu
le temps de faire
réviser cette
Constitution, avec
l'aide des députés.La
position de Chirac
est affaiblie. Il
a déjà
perdu quelques militaires
dans son opération
en Côte d'Ivoire.
Il ne peut pas se
mouiller deux fois.
La prudence impose le
devoir de retenue
dans ces conditions.
Et que deviendra
demain ? Embargo
? Ceci n'a aucune
importance. Car,
le pays était
déjà
sous la punition
de l'Union européenne.
L'aide était
coupée parce
que la bonne gouvernance
n'y est pas respectée.
Le fils de Eyadema
va gérer
la routine. Isolesé
ou pas, il
demeure.
Ce
qu'il faut craindre
c'est la contamination.
Le Congo avait
donné
le ton. Et voilà
que le Togo a suivi
le style de cette
désignation
des fils à
papa à la
tête du pays.
Mais retenons qu'au
Congo, il n'y avait
même pas un
texte de constitution
pour s'y référer.
Le choix a été
justifié.
Mais au Togo, on
a perfectionné
le style. On efface
quelques passages
et on introduit
des corrections
pour légitimer
la militarisation
du pouvoir.
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