du Lundi 7 Novembre
2005
Le
Potentiel va plus
loin avec Me
Paul Lukunku Kanyama
«Une
vraie démocratie
ne peut se construire
et se consolider
que dans la mesure
où elle est
bien implantée
à la base »
L'observation
est de Me Lukunku
Kanyama. Ce qui
apparaît comme
un postulat, Me
Lukunku Kanyama
le raconte dans
cette interview.
Propos recueillis
par F. MULUMBA KABUYI
Question
n° 1 : Qu'entendez-vous
par
la démocratie
au regard
des
prochaines élections
en République
Démocratique
du Congo?
Avant d'aller plus
loin, nous pensons
qu'il serait judicieux
de définir
d'abord certains
mots clés.
Tout d'abord, la
démocratie
est le régime
politique où
le peuple exerce
lui-même sa
souveraineté.
Cette idée
a été
cristallisée
par un adage célèbre
« Pouvoir
du peuple par le
peuple et pour le
peuple ».
De ce point de vue
le peuple est qualifié
de souverain
primaire.
L'exercice de cette
souveraineté
peut se faire de
plusieurs manières,
tantôt directement
comme dans la Grèce
Antique où
le peuple allait
régler les
affaires de la Cité
dans un lieu appelé
AGORA. Démocratie
directe.
Mais généralement
de nos jours, cet
exercice du pouvoir
se fait par représentation.
Le peuple choisit,
au moyen des élections,
des citoyens qui
vont exercer le
pouvoir en ses lieu
et place.
Ces derniers seront
ses représentants.
Dans ce cas, on
parle alors de la Démocratie
représentative
ou parlementaire, c'est cette dernière
qui est majoritairement
adoptée de
nos jours.-
Déjà
à ce niveau,
on peut voir le
lien qui existe
entre les élections
et la Démocratie.
En démocratie,
les dirigeants ne
s'autoproclament
pas eux-mêmes
mais ils sont l'émanation
du choix du peuple.
En outre, il est
connu que les élections
assurent la Démocratie
en permettant l'alternance
politique.
Mais, à ce
stade, l'on pourrait
s'arrêter
un moment pour faire
constater que cette
assertion n'est
concevable et valable
que dans une société
où une alternance
politique est réellement
envisageable.
Ce qui, à
notre avis, n'est
pas le cas dans
notre pays pour
les raisons ci-après.
D'abord, et nous
l'avons maintes
fois signalé :
depuis l'aube de
l'Indépendance
jusqu'à ce
jour, l'homme politique
Congolais est le
même avec
toutes ses tares
quasi innées.
En outre, pratiquement
tous les partis
politiques sont
identiques en ce
sens qu'il n'existe
pas une nette démarcation
relativement à
leur idéologie.
De sorte que finalement,
l'on est tenté
de se poser cette
question « élection
pour quoi faire ? ».
A l'issue de ces
élections,
ne va-t-on pas simplement
« déshabiller
Saint Pierre pour
habiller Saint Paul ? »
ou encore, pour
utiliser une expression
footbalistique,
cela ressemblera
« aux
mêmes joueurs
qui reviennent sur
le terrain après
avoir changé
des vareuses ».
En effet, notre
crainte quant au
changement effectif
résultant
des élections
demeure légitime
à plus d'un
titre. Le
sens même
des élections,
c'est de proposer
une alternative
de qualité
de vie aux citoyens.
0r, au Congo, on
constate que les
partis politiques
qui sont censés
fournir au pays
les hommes du changement
ne jouent pas leur
rôle.
D'abord, on note
une absence quasi
totale des programmes
politiques précis
face aux enjeux
majeurs constituant
autant des défis
à relever,
alors que nous avons
tous les problèmes
de reconstruction
du pays et les problèmes
particuliers de
développement
à résoudre
qui nécessitent
une intelligence
nouvelle et un courage
hors pair.
Faut-il citer ici
les défis
de l'Alimentation,
de l'Education,
des antivaleurs,
etc …
Donc il ne serait
pas étonnant
que chez nous les
élections
laissent les problèmes
de développement
entiers.
Ensuite,
et c'est ce qui
est désolant
dans notre pays :
les membres de ces
partis politiques,
malgré leur
grand nombre, sont
pratiquement le
même homme
c'est-à-dire l'homme-profit plutôt qu'un
serviteur par idéal.
Ainsi, au lieu de
servir à
une véritable
alternance dans
la classe dirigeante,
les élections,
en République
Démocratique
du Congo, serviront
à un positionnement
personnel ou collectif
amenant un nouveau
groupe des jouisseurs
au pouvoir.
Le malheur c'est
que ce sera toujours
les mêmes
personnes qui reviendront
au pouvoir, grâce
aux élections,
et ce sans avoir
connu une véritable
sanction de leur
gestion calamiteuse
de la Chose Publique.
Ainsi, ceux qui
ont géré
les affaires de
l'Etat à
la façon
« bantou »
reviennent, grâce
aux urnes, habillés
en peaux de moutons.
Et la danse continue
. . .
Cette
réalité
est tellement vraie
que la vie animée
des partis politiques
s'éteint
lorsque les élections
sont faites.
0n aurait souhaité
que cette multiplicité
des partis politiques
aient, pour objectif,
la création
d'un nouveau type
de manager préoccupé
de créer
des emplois.
Ce qui pourra donner
au pays des entreprises
dont la performance
dans la production
permettra au travailleur
d'accéder
à un niveau
de vie humainement
acceptable. Malheureusement,
la plus part de
ces partis politiques
qui poussent comme
les champignons
dans notre pays
ne visent que la
survie.
L'exemple des pays
de vieilles démocraties
devrait pourtant
inspirer les politiciens
Congolais.
Les Etats-Unis d'Amérique
avec leur population
évaluée
à 300.000.000
d'habitants n'ont
pas plus de cinq
partis politiques
qui se regroupent
dans deux courants
démocrate
et républicain.
Le peuple Britannique
bat le record avec
ses deux partis
politiques :
Le parti Travailliste
et celui des Conservateurs.
La leçon
à tirer de
l'exemple de ces
pays est évidente : sans le changement
de l'homme et de
son idéal,
des vrais problèmes
de société
restent entiers.
Aussi, nous affirmons
haut et fort que
la solution finale
aux problèmes
de vie du peuple
Congolais
réside dans
l'homme c'est-à-dire
dans le changement
de sa mentalité et surtout de sa
culture. Sinon,
ces élections
ne seront que de
pure forme.
Une véritable
parodie. L'Etat
de droit, une vue
de l'esprit.
Et le Développement,
une chimère.
Question
n° 2 : La Démocratie
en Afrique est-elle
une réalité
ou un simple clonage ?.
La Démocratie
est un système
politique qui a
ses exigences.
0r, en Afrique,
et plus précisément
dans les Etats africains
post–coloniaux,
on remarque, d'une
part, que les critères
objectifs inhérents
à une société
démocratique
font cruellement
défaut et,
d'autre part, qu'il
existe dans ces
Etats des facteurs
qui constituent
des véritables
obstacles à
l'émergence
d'un système
démocratique.
En effet, les éléments
qui sont indispensables
à la Démocratie
sont les suivants :
- Un
niveau de vie moyennement élevé
susceptible de
permettre au Citoyen
de s'intéresser
aux affaires de
leur Cité
et de ne pas se
cantonner à
la lutte pour
la survie.
- Un
niveau d'instruction
suffisant de la population.
Ce qui permettra
à celle-ci
de connaître
assez bien ses
droits pour pouvoir,
le cas échéant,
les revendiquer
ou les défendre,
sans toutefois
adopter une attitude
de résignation
ou de fatalisme
propres aux illettrés.
Par ailleurs, l'instruction
suffisante permettra
à la population
de maîtriser
les règles
de jeu politique,
de s'informer régulièrement
par les média ;
d'apprécier
l'action des gouvernants
et, le cas échéant,
de sanctionner les
acteurs politiques
sans complaisance
ni complicité
aucune, jouant ainsi
pleinement son rôle d'arbitre.
- Une
éthique
élevée préoccupée
de la recherche
de l'Excellence
en tout afin de
respecter l'intérêt
général
ou l'intérêt
supérieur
de la Nation.
Après
les éléments
indispensables,
nous aimerions relever
les obstacles à
l'épanouissement
de la Démocratie
en Afrique qui sont
les suivants :
- Les
dirigeants africains
n'ont pas su intérioriser le concept de
l'Etat moderne.
Beaucoup, en effet,
confondent la
Chose Publique
avec une affaire
privée,
personnelle ou
tribale.
L'on gère
l'Etat comme l'on
gérerait
sa propre poche.
Les Finances publiques
sont confondues
avec sa cagnotte
personnelle.
Il n'est dès
lors pas étonnant
que de nombreux
cabinets ministériels
ou autres ressemblent
à des conseils
des villages où
tout le personnel,
du Directeur de
Cabinet aux plantons
proviennent de
la même
tribu ou coterie
que le Ministre
lui-même.
Evidemment, dans
ces genres de
système,
la méritocratie
cède le
pas au clientélisme
et au tribalisme
qui instaurent
le règne
de la médiocratie.
- Les
appuis matériels de la Démocratie
sont quasi
inexistants.
Le faible pouvoir
d'achat de la
population empêche
cette dernière
de se procurer
ne fût-ce
qu'un journal
par jour pour
son information.
Triste sort qui
entraîne
l'inexistence
d'une opinion
nationale et freine
l'émergence
d'une culture
qui intègre
la modernité.
Tous ces obstacles
que nous venons
d'évoquer
constituent autant
des défis
à relever
pour la naissance
d'un Etat réellement
démocratique
en Afrique.
En leur absence,
force est de reconnaître
que la Démocratie
n'est pas encore
une réalité
sur le Continent.
Qu'en est-il du
clonage de la Démocratie
que les 0ccidentaux
tentent d'imposer
naïvement en
Afrique, étant
convaincus que la
seule voie qui mène
au Développement
passe obligatoirement
par la Démocratie
à l'0ccidental ?
Il faut avouer que
cela n'est
pas réalisable
aujourd'hui et ne
promet pas de l'être
dans un futur immédiat.
En effet, n'est-il
pas irréaliste
de demander aux
Africains, donc
aux Congolais également,
d'appliquer la Démocratie
au sens strict du
terme alors que
les héritiers
de la Civilisation
gréco-romaine
ont mis des millénaires
pour parfaire leur
système politique ;
encore que même
aujourd'hui il y
a toujours à
redire sur la perfection
de leur démocratie.
Question
n° 3 : Que dire de tous
les gens qui pensent
que la
Démocratie
est
une
plante plutôt
tempérée
que tropicale ?
Sans vouloir verser
dans le déterminisme
politique cher à
Monsieur M0NTESQUIEU
dans ses thèses
sur le droit naturel,
il faudra reconnaître
un fait : la
quasi-totalité
des régimes
despotiques aujourd'hui
se retrouvent dans
l'hémisphère
Sud et plus particulièrement
dans les régions
tropicales tandis
que les régimes
démocratiques
se recensent quasi
majoritairement
dans les régions
tempérées.
De sorte que l'on
pourrait sérieusement
s'interroger s'il
s'agit d'une simple
coïncidence
ou plutôt
d'un déterminisme
génétique
ou géographique ?
La question reste
ouverte.
Question
n° 4 : Quel type répondrait
alors le mieux
en Afrique
après
tant d'échecs
vécus
D'abord, la Démocratie
en tant que forme
de l'Etat où
est appliqué
cet adage « Pouvoir
du peuple par le
peuple pour le peuple »
est difficilement
concevable en Afrique
au jour d'aujourd'hui
pour les raisons
que nous venons
d'évoquer
précédemment.
Ensuite, à
ce jour, l'Aristocratie
en tant que pouvoir
d'un petit groupe
d'élites
de la noblesse ne tient pas non
plus dans les Etats
modernes africains.
Ainsi, le groupe
de ceux qui seraient
appelés à
diriger le pays
avec le Monarque
au lieu d'être
constitué
d'une élite,
représente
plutôt un
regroupement des
affins et autres
courtisans du monarque
qui ignorent tout
de la méritocratie.
Enfin, peut-on préconiser la monarchie
institutionnelle dans les Etats africains
modernes ?
Notons que cette
forme de gouvernement
malgré quelques
tentatives ici ou
là est aujourd'hui
surannée,
tant dans le monde
qu'en Afrique et
ce grâce notamment
à la mondialisation
qui fait que la
Terre est aujourd'hui
devenue un vaste
Village planétaire.
Etant donné
les remarques ci-dessus,
nous préconisons
une autre forme
de gouvernement
assez osée
et courageuse qui
tient compte de
la mentalité
des Africains.
Il faut retenir
que la Démocratie
en tant que système
politique n'est
pas une panacée.
D'ailleurs, on a
vu dans l'histoire
moderne des Etats,
des pays comme la
Chine Populaire
ou l'URSS parvenir
au développement
et se hisser au
rang de Puissance
mondiale sans passer
par la Démocratie
à l'0ccidental.
Tout simplement
parce qu'ils ont
dû s'imposer
une discipline tant
dans l'organisation
de l'appareil de
l'Etat que dans
le travail à
accomplir et évolué
en respectant les
prescrits de leur
culture propre.
Ainsi, outre tout
ce que nous avons
déjà
dit à ce
propos, et eu égard
à l'expérience
et aux déboires
vécus sur
le Continent, nous
pensons qu'il nous
faille, du moins
pour un certain
temps, un régime
fort dirigé
par un vrai Pater
familias éclairé
et surtout soucieux
des intérêts
du peuple mais qui
négocierait
avec les parrains
occidentaux dans
les domaines spécifiques
des droits de l'homme,
de l'économie
et du concept même
de l'Etat.
Car en effet, sur
le plan interne,
toute tentative
de contrôle
de ce pouvoir fort,
sans l'appui des
0ccidentaux ,
s'est révélée
inopérante
face aux subterfuges
déployés
par le pouvoir en
place qui use avec
bonheur « du
bâton et de
la carotte »
pour imposer sa
propre vision des
choses.
Enfin, peut-on se
poser à juste
titre la question
suivante :
« Par
quel mécanisme
cet homme providentiel
accédera-t-il
au pouvoir étant
donné que
les élections
ne sont pas un moyen
sûr ? »
Il est vrai que
les Elections en
Afrique, même
si elles ne sont
pas déterminantes,
sont souvent organisées
pour la consommation
extérieure.
Il y a à
cela les raisons
présentées
ci-dessus mais également
du fait qu'une fois
réalisées,
il y aura toujours
des motifs fondés
ou non des contestations.
Par exemple, la
diversité
des tribus ou ethnies
fera que certains
vont s'estimer minoritaires
ou laissés
pour compte par
les vainqueurs des
élections.
Sachant que l'acceptation
de la vérité
des urnes ne fait
pas partie de nos
mentalités.
Un autre exemple
nous concerne :
qu'adviendrait-il
aux lendemains des
élections
prévues au
30 juin 2006 en
République
Démocratique
du Congo si l'une
ou l'autre des Composantes
actuellement au
pouvoir venait à
contester les résultats
des urnes ?
Comme qui dirait
« on
n'est pas sorti
de l'Auberge »
ou encore « nous
sommes piégés
par les élections ».
Ainsi, le débat
reste ouvert.
A notre avis, nous
pensons qu'il faudra
un système
politique pratiquant simultanément
les urnes et un
consensus national.
Ce dernier offrira,
avant les élections,
des garanties aux
perdants d'assumer
certaines responsabilités
dans l'appareil
de l'Etat. Ce qui
présente
l'avantage d'éviter
l'exclusion génératrice
des conflits.
Le dirigeant qui
sortirait ainsi
du verdict des
urnes aura peu de
chance de céder
à la tentation
d'un pouvoir absolu.
Son pouvoir devant
tenir compte et
de l'0pposition
et des parrains
occidentaux.
En définitive,
le système
que nous mettons
en avant ici se
caractérise
plus par le choix
des hommes que
par la particularité
d'une forme quelconque
du gouvernement.
Car les Institutions
ne valent que ce
que valent les hommes
qui les animent.
Question
n° 5 : Que dire alors
des investissements
liés à
la Démocratie ?
A notre avis, nous
estimons que cette
façon de
voir les choses
est dictée
par le bon sens.
En effet, il est
logique que pour
investir dans un
endroit, il faut
que l'environnement
considéré
soit propice aux
affaires et sécurisant.
Il est difficile
pour un homme d'affaires
aguerri de mettre
son argent dans
un cadre plein d'incertitudes
et des risques de
tous genres.
0r,
la Démocratie
assure les libertés
individuelles et
les droits fondamentaux
parmi lesquels la
liberté d'entreprendre
et la protection
juridique et judiciaire
du droit de propriété
privée.
Un régime
démocratique
est celui qui respecte
et fait respecter
les droits d'autrui,
les engagements
pris, etc …
Un tel régime
politique rassure
les investisseurs.
Tandis qu'un Etat
où les droits
de l'homme sont
bafoués,
où règne
l'insécurité
juridique, les tracasseries
de tous genres,
tels que policières,
administratives
ou fiscales, effraie
les investisseurs
étrangers
et freine
l'essor du commerce
intérieur.
Faut-il rappeler
la brillante intervention
de Monsieur le Président
de la Fédération
des Entreprises
du Congo (F.E.C.)
lequel, dans son
discours d'intronisation,
qualifie l'investisseur
d'un animal frileux
qui ne supporte
ni bruit ni tracasserie.
Il faudrait mettre
sur pied, dans notre
pays, un mécanisme
de sécurisation
des investisseurs
tant étrangers
que nationaux. Il
ne suffit pas d'avoir
les meilleurs codes
d'investissements
avec des dispositions
incitatives pour
les étrangers.
Il faudrait rassurer
les investisseurs
au quotidien. Ce
qui se passe actuellement
ressemble au terrorisme
des agents de l'Etat
et qui ressemble
ni plus ni moins
au racketage.
Alors que dans certains
pays de l'Asie on
accueille des investisseurs
à l'aéroport
avec des bouquets
des fleurs, chez
nous, il arrive
qu'ils se voient
confisquer leurs
appareils photos
sous le motif fallacieux
d'espionnage.
Question
n° 6 : Que pensez-vous
de la parité
hommes - femmes?
Cette question qui
a été
à la base
des débats
houleux au sein
de notre Parlement
n'est pas une invention
congolaise ni encore
moins une nouveauté
dans le monde politique.
Il
s'agit d'une loi
politique à
connotation sexiste.
En France par exemple,
pour ne citer
que ce pays qui
a sans doute inspiré
le milieu politique
congolais, la loi
de la Parité
hommes-femmes a
été
adoptée au
Parlement à
l'initiative de
la « Gauche »
française.
Et lorsque
la « Droite »
française
est arrivée
au pouvoir, elle
a tout fait pour
la faire abolir.
J'affirme, de prime
abord, pour ne pas
être mal compris,
que le principe
de la parité
en soi n'est pas
une mauvaise chose.
Elle assure la promotion
des ambitions légitimes.
Elle est la mise
en application du
principe constitutionnel
de l'égalité
entre les sexes.
L'objectif devant
être non pas
une parité
hommes-femmes absolue
mais le placement
de l'homme ou la
femme qu'il faut
à la place
qu'il faut.
Et cela dépend
des qualités
personnelles ,voire
des mérites
de l'individu.
En plus la gestion
d'un Etat ne se
définit pas
en termes de sexe.
Dans l'un ou l'autre
sexe, il y a des
meilleurs et ce
sont ces meilleurs
qui ont droit
à leur place.
Question
n° 7 : Maître
LUKUNKU KANYAMA,
après
votre bonne
carrière
dans la profession
libérale
en tant qu'Avocat
et après
tant de réflexions
sur la politique
du pays, peut-on
connaître
aujourd'hui vos
ambitions?
Notre ambition est
de gérer
la Cité au
strict sensu c'est-à-dire
la Polis dans le
cadre de notre Quartier
d'abord qui s'appelle
NG0MBA KINKUSA –
Commune de Ngaliema.
A notre avis, le
Quartier représente
la base de la Démocratie.
Car, une vraie démocratie
ne peut se construire
et se consolider
que dans la mesure
où elle est
bien implantée
à la base.
Dans le cas contraire,
ce serait un immeuble
à plusieurs
niveaux mais sans
base de soubassement.
Son effondrement
est alors programmé.
D'autre part, nous
aimerions, par des
écrits, diffuser
quelques idées
force à même
de reformer les
mentalités
en vue d'un développement
véritable
et ainsi instaurer
chez nous une culture
d'Excellence.
Ne dit-on pas que
ce sont les idées
qui transforment
le monde. A condition
toutefois que l'homme,
artisan du développement,
accepte de changer.
Au total, ce qui
compte à
nos yeux est que
chacun de nous aie
la conscience de
sa mission et se
préoccupe
de l'accomplir et
de bien l'accomplir.
Au terme de cette
réflexion,
nous sommes heureux
de constater que
le pays tout entier
a mis le cap sur
l'orbite de la Démocratie.
Nous pensons que
cette fois-ci nous
allons véritablement
effectuer notre
entrée dans
l'ère de
la Démocratie
avec tout ce que
cela implique comme
contrainte ;
de façon
à ce que
le respect
des règles
soit de mise pour
qu'une fois la sanction
des urnes connues,
tout le monde puisse
s'incliner avec
fair-play.
Ce n'est qu'un souhait,
car nous ne sommes
pas naïfs.
Nous n'ignorons
pas que le chemin
de la Démocratie
est parsemé
de beaucoup d'écueils
et demande à
tout un chacun beaucoup
d'abnégation
pour ne placer que
l'intérêt
général
au-dessus de toutes
les autres considérations.
Ce qui distingue
les vrais patriotes
et pourra permettre
l'atterrissage en
douceur avec l'espoir
de retrouver la
clé du Paradis
perdu.-
