Analyses1

Le
RCD se sert des
alliés comme
marchepied!
Les
alliés de
RCD servent-ils
de marchepied?
Blaise
Sary Ngoy
Congodip,
30 juillet 2005.
Le titre n'est pas
le nôtre,
mais de Katebe Katoto.
Sénateur
et premier vice
président
de RCD, Katebe Katoto
n'a jamais rejoint
Kinshasa pour occuper
sa chaise de sénateur.
Il évoque,
dans l'interview
qui lui a été
accordé la
raison de son absence,
à savoir
: sa sécurité
personnelle. Ce
richissime homme
d'affaire, originaire
de l'ethnie Bembe
au sud du Katanga
n'avait rien qui
le prédestinait
à la carrière
politique. Il est
resté dans
les affaires depuis
la fin de ses études
universitaires et
y a fait un parcours
réussi. L'arrivée
de l'AFDL le poussera
à l'exile
forcé où
il vit jusqu'à
ce jour. Plusieurs
tentatives l'ont
conduit à
imaginer des solutions
de dialogues durant
la crise qui
a secoué
le Congo. Sa participation
officieuse
a été
active. La toute
dernière
est la fusion de
son mouvement avec
le RCD.
Aujourd'hui,
bien que sénateur
issu de cette alliance,
Katebe désavoue
les méthodes
de RCD et affirme
que le parti de
Ruberwa se sert
des autres comme
ses marchepieds.
Il connaît
beaucoup de chose.
Plus que quiconque,
son témoignage
est patent. Le bras
de fer qu'il a engagé
avec Ruberwa l'a
poussé à
se retirer de RDC.
Si l'on parcourt l'histoire
des va et
vient de nombreux
congolais au sein
de ce mouvement,
on peut reconnaître
une part de vérité
dans les propos
de Katebe. Oui.
La liste est longue.
Lunda, Tambwe Muamba,
Edundu , Nyamuisi,
Lumbala, etc., tous
ont connu l'odeur
de RCD. Ils ont
résolu par
la suite de tourner
le dos et de quitter.
Les autres sont
venus les remplacer.
Alliés ou
membres effectifs,
ils ont beaucoup
à dire. Les
critiques qui se
disent et se redisent
sont les mêmes.
Le RCD est avant
tout un parti des
« Banyamulenge
». Ils sont
très attachés
à Kigali.
Ils ont un dédain
pour les autres
membres non Tutsis.
C'est un parti qui
partage très
peu. La lutte menée
leur concède
plus d'avantage.
Ils ne se soucient
pas de critiques
contre les méthodes
peu démocratiques
qu'ils adorent.
Ils préfèrent
placer les leurs
à tous les
postes importants.
Ainsi, on trouve
une seule tribu
à tous les
niveaux : diplomatie,
entreprises, gouvernement,
police, armée,
sécurité,
institutions citoyennes,
territoriale, etc.
C'est comme si le
RCD équivaut
à une seule
tribu. Les autres
membres ne sont
que des figurants.
Ils luttent pour
se faire entendre,
mais ils n'ont pas
les moyens pour
faire éclater
le mouvement. Le
président
trône. Il
consulte très
peu. Le partenariat
avec les autres
partis prévoit
les rencontres tous
les trois mois.
Mais, ces rencontres
n'ont eu lieu que
une ou deux fois
depuis le début
de la transition.
Lors
des nominations,
Ruberwa consulte
quelques membres
dits «
fondateurs ».
Il se moque du reste
et ne présente
aucun intérêt
pour les alliés.
Les avis ne comptent
pas. Souvent, il
donne l'impression
d'être préoccupé
par la transparence
et la bonne gouvernance
du pays. Mais il
ignore la bonne
gouvernance lorsqu'il
s'agit de lire les
critiques concernant
la gestion de son
parti. Il avait
besoin des autres
pour se faire accepter
à Kinshasa.
Aussitôt assis
dans son fauteuil,
il ignore les alliés
et se moque d'eux.
Très ambitieux,
il écoute
très peu
et veut se donner
l'image d'un homme
intègre qui
n'a pas besoin des
conseils. Il compte
sur l'extérieur
et il voyage beaucoup,
cultivant l'image
d'un dirigeant le
moins corrompu et
capable de redresser
le Congo. Les autres,
pense-t-il, doivent
venir vers lui.
Et pas le contraire
!Or ces alliés
ont un poid qui
pèse sur
les épaule.
Ils doivent s'expliquer
pourquoi avoir choisi
RDC comme allié.
Les images des atrocités
dues à la
guerre ternisent
la crédibilté
de ce parti. Celui
qui le choisit comme
allié s'attend
à des demandes
d'exolication. Mais,
contre toute attente,
le parti de Ruberwa
ignore cette dimention
de son image. Ses
dirigeants sont
trop certains de
leur victoire, à
tel point qu'ils
ne prêtent
pas l'attention
à leur probable
échec. Or,
l'opinion va sans
doute mettre dans
le même sac:
RCD et alliés.
La
question que l'on
se pose est de savoir
comment Ruberwa
entend gagner les
élections.
Il s'est déjà
prononcé
candidat président
de la République.
Estime-t-il que
son discours suffise
à convaincre
tous les Congolais
? Estime-t-il que
seuls les
« Banyamulenge
» vont réellement
le porter à
la tête du
pays ? Peut-être,
il sait que ses
ambitions ne vont
pas plus loin. Ses
calculs consistent
à balayer
l'avenir. Avec le
temps, ses rêves
peuvent se concrétiser
dans le cadre de
fédéralisme
ou de décomposition
totale du Congo.
Rêve non utopique.
Car, les querelles
et le climat de
tension d'aujourd'hui
peuvent lui donner
raison demain. Après
tout, l'après
élection
peuvent ressembler
à l'avant
élection.
L'avenir du Congo
reste compromis.
Rien ne rassure
que les choses iront
le mieux demain.
Il est fort possible
que les résultats
des urnes soient
contestés
et que le mouvement
contamine les provinces,
impliquant le retour
à la terreur
et à l'idée
d'une séparation
forcée.
Lorsque
l'on observe la
conduite de Ruberwa,
on peut lire à
travers ses regards,
une discrétion
qui passe à
peine. Il est septique.
Il veut aller jusqu'au
bout avec la transition,
tout en misant sur
son Nord Kivu.
A
moins que les Congolais
coupent court à
cette idée
qui germe. A moins
que les Congolais,
fort de leur unité,
se réunissent
pour dire «
non ». Mais,
ont-ils des moyens
? Pas du tout !
Ils ont le sens
de l'unité,
mais ils ne peuvent
pas défendre
jusqu'au bout cette
unité. C'est
triste.
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La
désignation
des mandataires
se fait attendre:
quel est l'arbre
qui cache la forêt?
Kinshasa : pourquoi
la désignation
des mandataires
fait couler l'eau
sous les ponts ?
22
juillet 2005
Par
Blaise Sary Ngoy
Trois
semaines, soit
11 jours de plus,
les Congolais
attendent les
noms des mandataires
chargés de
gérer les
entreprises publiques.
La promesse faite
par Jos n'a pas
porté se
fruits. On laisse
le temps couler.
Pour cause, les
négociations
qui durent depuis
plus d'une année
n'ont pas accouché.
Les tergiversations
à propos
de certains postes
dits stratégiques
: banque, Snel,
séparent
encore les composantes.
Kabila qui se prend
pour le garant de
la bonne gestion
des entreprises
publiques ne veut,
non plus, voir à
la tête de
certaines firmes,
des têtes
qui déplaisent.
Il évoque
également
les autres critères
fixés à
Sun City, notamment
la transparence,
l'honnêteté
et l'intelligence
(savoir faire).
Ce
que nous retenons
dans ce nouveau
bras de fer qu'il
a déclanché
est le fait que
Jos reconnaît
finalement que le
partage des postes
dans les entreprises
publiques a été
admis dans les accords
de Sun City. Or,
dès que la
commission chargée
d'examiner ce volet
était mise
en route, force
est de constater
que les délégués
de PPRD avaient
claqué les
portes, prétextant
que ce partage n'était
pas prévu
lors de la
conclusion
des accords
de Sun City.
Faute
de mémoire
ou défaut
d'en avoir, une
courte ? En tout
cas, le recul des
pas des délégués
de PPRD, ça
fait plus d'une
année démontre
que les anguilles
cachées
sous roches
existent bel
et bien.
La
seconde leçon
que nous tirons
du refus de signer
les listes qui sont
proposées
par les composantes
n'est pas dans le
respect des accords,
comme le dit hâtivement
le plus bard des
portes parole, M
Kudura, mais dans
les manoeuvres dilatoires.
Le chef de l'Etat
prétend que
les femmes ne sont
pas bien représentées
! Mais, sont-elles
bien représentées
dans le reste de
partage : ministères,
territoriale, armée,
police, institutions
citoyennes, gouvernorat,
cabinets, diplomatie
? Et que veut dire
« bien représenter
» ? La discrimination
positive passe-t-elle
avant la désignation
des personnes intègres
et ayant un savoir
faire avéré
Le
chef de l'Etat
joue-t-il avec
les nerfs des
composantes, évoquant
la place des femmes
pour attirer la
sympathie et se
placer comme l'apôtre
des « oubliées
» ?
Si
nous devons nous
tenir au respect
des accords de
Sun city, nous
ne serons pas
arrivés
là où
nous sommes. Ces
accords ont été
mis en échec
à partir
du moment où
il était
dit que les mises
en place interviennent
six mois après
la mise en route
du gouvernement.
Kabila a laissé
passer deux années.
Si l'évaluation
n'évoquait
pas ce point, qui
d'ailleurs n'était
pas repris dans
le discours bilan
de Joseph, ce dernier
aurait fermé
les yeux et outrepassé
la question
de partage
des postes
dans les entreprises.
Ce
qui est vrai
est que Joseph
mesure l'apport
que ces entreprises
apportent
à la caisse
noire de PPRD. Il
sait très
bien que chacun
des chefs actuels
a l'obligation de
contribuer à
la caisse de son
parti. Car, tous
se disent membres
de ce parti. Laisser
tomber ces avantages
équivaut
à perdre
une partie des recettes.
La solution est
de partager les
postes vides et
de garder les vaches
à lait. Mais
n'ayant pas obtenu
gain de cause dans
tous les cas, Joseph
et ses conseillers
ont choisi un autre
cheval : jeter les
femmes des toutes
les composantes
dans la bataille,
laisser couler le
temps et nommer,
au besoin, les chefs
même vers
septembre. Pourvu
que sa raison soit
entendue par des
personnes qu'il
prétend défendre.
Dans
la logique des
choses, Jos aurait
eu raison si
son exigence
était liée
à une condition
que tous les Congolais
exigent aussi :
éviter de
nommer les personnes
qui n'ont pas fait
preuve de bonne
gestion dans le
temps, éviter
aussi de confier
les entreprises
publiques à
de personnes qui
ont failli dans
la gestion de leurs
propres entreprises,
éviter de
confier la gestion
à des personnes
qui, malgré
leurs expériences
( les fils des maisons
) ont fait preuve
de la cupidité
et de détournement.
Or,
les échos
qui circulent dans
la capitale congolaise,
informent que les
mêmes personnes
qui ont détruit
l'économie
du pays durant la
période de
Mobutu, se trouvent
positionnées
à des postes
à sous !
Est-ce exact ? Si
c'est oui, c'est
que Joseph trouve
dans ces calculs
un atout pour s'opposer
au jeu. Il combine
ces calculs avec
les siens pour retarder
les choses et faire
profiter à
son parti ( s'il
en a un), les dernière
mannes.
Qu'il
pleuve ou qu'il
neige, les nominations
interviendront.
Le dossier qui
est important
sur la table
du gouvernement
c'est la sécurité
des citoyens, des
biens et du territoire.
Là aussi,
la politique semble
l'emporter au détriment
des vies humaines.
Affaire
à suivre
...
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Les Interhamwe dénouent
et renouent les
alliances mouvantes
à l'Est du
Congo
Blaise Sary,
18 juillet2005.Deux
années viennent
de s'écouler
depuis le premier
accord de désarmement
et rapatriement
des Interhamwue,
conclu en Afrique
du Sud. A l'époque,
Jos avait promis
de venir au bout
de ces forces dites
du mal dans un délai
de 90 jours. Nous
avions très
vite signifié
que Kabila se mettait
la corde au cou.
Non seulement il
reconnaissait la
présence
des ces forces au
Congo, mais qu'il
en était
le commanditaire.
Or, les conditions
de déploiement
des militaires congolais
dans tout l'Est
n'étaient
pas réunies.
Nombreux d'entre
ces milices étaient
encore au service
de la composante
ex gouvernement
et que leur abandon
pouvait nuire à
Kinshasa. Nous avions
même estimé
qu'ils pouvaient
tenter un coup de
force s'ils avaient
les possibilités.
Car, au sommet du
pouvoir se trouvent
leurs complices
Hutus du Congo,
de qui ils tirent
les informations
et le courage. Nous
disions à
l'époque
que leur guerre
contre Kigali était
aussi la guerre
contre les Tutsis
du Congo. La décision
de les aider à
retourner chez eux
par la force était
une menace qu'ils
prenaient au sérieux.
Leur
intervention dans
la guerre contre
les deux rebellions,
au côté
de Kinshasa, faisait
d'eux les «
protégés
», ce en dépit
des attaques qu'ils
orchestraient sur
le territoire rwandais.
Alors que Kagame
ne manquait de stigmatiser
ces incursions,
pointant du doigt
la complicité
de Kinshasa, sans
que Kabila se prononce,
les Congolais ont
commencé
à lire son
silence comme une
complicité,
et ils n'ont hésiter
aussi à se
poser des questions
sur la nature réelle
de l'alliance qui
faisait des Interhamwe,
les enfants chéris
du pouvoir, au détriment
des fils du Kivu,
victimes de deux
atrocités
: celle de ces mêmes
milices et celle
orchestrée
par Kigali, en guise
de droit de poursuite.
Le vol, le viol
et les massacres
ont élu domicile
dans l'Est du Pays.
On connait les chiffres!
Les
efforts de la communauté
internationale ont
alors entraîné
plus de trois fois,
Kagame et Kabila
à s'accorder
sur la résolution
rapide de la question
de rapatriement
des ces forces dites
négatives.
Fort malheureusement,
ces promesses sont
restées creuses.
Quelques retours
volontaires ont
donné l'illusion
d'avoir répondu
à l'attente
de la population
et de la communauté.
Kinshasa s'est félicité
d'avoir accompli
son devoir, demandant
à Kagame
de faire le sien;
c'est-à-dire,
de ne plus justifier
ses incursions au
Congo. Mais, malgré
ce spectacle destiné
à distraire,
les personnes septiques
ont continué
à réclamer
le retour définitif
des Hutus Rwandais
chez eux. Kagame
proposait à
Kabila d'associer
au besoin les forces
pour traquer ensemble
ces milices. Or,
Kinshasa considérait
qu'il s'agissait
d'une proposition
indécente,
inadmissible et
contre la souveraineté
d'un Etat.
Mais,
l'aide financière
dont ils ont bénéficié
ayant été
coupée, ces
milices ayant compris
que leur lien avec
Kabila étaient
devenus fragiles,
elles ont tourné
le dos à
Kabila pour conclure
une autre alliance
avec les Mai Mai
locaux qui n'ont
pas trouvé
les comptes dans
le partage équitable
à Kinshasa
et qui se sont proclamés
« les nouveaux
maîtres »
des lieux. Ainsi,
on les trouve associés
tantôt aux
milices de l'Ituri,
tantôt aux
Rastas du Sud Kivu,
tantôt aux
forces de Mutebuzi
et de Nkundabatrware,
tantôt aux
forces de FPR, sous
couvert des «
Rwandophones »
de l'Est du Congo,
en lutte contre
l'extrémisme
des autochtones.
Il convient de noter
à ce sujet
que ce jeu n'est
pas contre nature
dans leur entendement.
Car, au sein des
ces Interhamwe,
on retrouve sans
doute des jeunes
Hutus, originaires
du Congo et qui,
tantôt se
retrouvent dans
le RCD, tantôt
dans les milices
dites négatives
de tendance ethnique.
Ce sont ces originaires
qui compliquent
l'équation
et brouillent la
carte ne permettant
pas d'identifier
avec exactitude
les vrais «
Hutus rwandais »,
encore présent
au Kivu.
Cette
alliance a essentiellement
pour but le contrôle
respectif des morceaux
du territoire et
la paix entre les
chefs des guerres
dans les zones du
coltan et de l'or.
Elle permet à
chaque milice d'avoir
la sphère
d'influence et de
se donner, au besoin,
un coup de pouce
dans la sale besogne
de lutte contre
telle ou telle autre
faction lorsque
le contrôle
des territoires
les oppose les unes
contre les autres.
Il n'est pas étonnant
que l'on ait retrouvé
à Kanyabayonga,
les Hutus mêlés
aux Tutsis et aux
autres milices,
tous opposés
contre les forces
régulières
du Congo, venues
au secours des populations
meurtries. Il n'est
pas non plus étonnant
que les chefs coutumiers
du Nord et du Sud
Kivu tirent aussi
les ficelles en
recourant à
la protection que
leur offrent les
Interhamwe. Contre
la volonté
de leurs sujets,
ces chefs entretiennent
ces forces négatives
et partagent avec
elles les butins
de leurs violences
: or, argent volé,
bétails et
nourriture. Plus
d'une fois, les
observateurs se
posaient la question
de savoir comment
des milices peuvent
d'elles mêmes
se cacher dans la
forêt et les
montagnes de l'Est
sans que l'on sache
les découvrir.
En fait, tout le
monde savait où
vivent ces milices,
comment elles se
nourrissent et comment
elles opèrent.
La peur de la population
agressée
et la complicité
à un très
haut niveau étaient
donc des garanties
de leur invulnérabilité.
Tant que les populations
étaient certaines
de l'inefficacité
de la Monuc et des
forces régulières
de Kinshasa, elles
se sont protégées
contre les atrocités
de ces milices,
soit en se taisant,
soit en nouant les
alliances de sang.
Les
Interhamwe ne sont
pas à leur
première
expérience.
Chassés par
Kagame en 1994,
ils sont tombés
dans les bras de
Mobutu. Celui-ci
les a accueilli
et les a utilisé
dans la guerre contre
AFDL. Lorsqu'ils
échouent
d'arrêter
les ambitions de
Kabila L.D., ils
se dispersent à
travers tout le
territoire et négocient
avec lui l'incorporation
dans son armée
contre les anciens
alliés de
l'AFDL, devenue
encombrant pour
le pouvoir de Kinshasa.
Les premiers camps
de leur entraînement
ont été
signalés
à l'époque
à Kamina.
On les a vu aussi
au Kasaï et
dans le Bandundu.
Kagame justifiera
le retournement
de casaque contre
Kabila à
cause de cette trahison.
Ainsi est née
sa volonté
de secourir la rébellion
dès le 02/08/1998.
Durant
la seconde guerre,
les Interhamwe,
devenus «
alliés »
de leur ancien «
ennemi »,
à savoir
L.D. Kabila, ils
noueront en plus
de cette alliance,
une autre avec les
Mai Mai du Kivu.
Leurs soldes de
100 $ par personne
étaient payées
par Kinshasa. Les
armes envoyées
aux Mai Mai leurs
étaient aussi
destinées.
Le slogan de l'époque
était que
la guerre sera renvoyée
d'où elle
était venue
! Rassurés
de gagner la victoire
et de retourner
au Rwanda par la
force, ils ont prêté
leurs mains et ont
combattu dans les
rangs des forces
régulières
de Kabila et dans
les rangs des Mai
Mai, alliés
de Kinshasa.
L'accord
de rapatriement
forcé se
buttait à
la conviction morale
de Jos. Il ne voulait
donc pas cracher
dans la soupe qui
l'a nourri. Mais,
cette attitude a
trouvé aussi
un écho favorable
dans la position
du Haut commissariat
aux réfugiés.
Pour cette agence
de l'ONU, les Interhamwe
ne devaient pas
être renvoyés
par la force aux
Rwanda. La Monuc
avait épousé
ce même point
de vue. Les trois
ont réconforté
les Hutus. Ils se
sont organisés
dans le premier
temps, adoptant
une attitude docile
à l'égard
de Kinshasa, ce
en vue de se faire
« aimer »
et de bénéficier
de l'asile. Le mouvement
a crée sa
branche politique
et a commencé
à revendiquer
un retour négocié
au Rwanda.
Les
leaders politiques
ont ainsi trouvé
un appui dans nombreuses
capitales africaines
et occidentales
où ils séjournent.
Ils tiennent des
conférences,
disposent des comptes
bancaires, se déplacent
et achètent
des armes, avec
l'argent que leurs
forces militaires
reçoivent
de la vente des
minerais dans le
Sud et le Nord Kivu.
On peut donc imaginer
l'existence des
alliances occultes
entre ces milices
et les marchands
des armes à
l'intérieur
et à l'extérieur
du Kivu. On parle
de Hutus Power.
Le dernier rapport
d'Amnesty International
n'est pas loin de
la vérité
sur ce sujet. Les
soldats de la Monuc
n'en sont pas du
reste. De même,
quelques militaires
réguliers
de l'armée
congolaise se retrouvent
dans le même
jeu. Un mois avant
que Kinshasa décide
d'aller sincèrement
en guerre contre
ces milices, le
jeu de cache-cache
se passait entre
ces forces et l'armée
régulière.
Les soldats de la
Monuc qui sont allés
dans le fief de
ces milices, n'ont
eu comme action
que de s'observer
mutuellement et
de prendre distance
réciproque.
Craignant de croiser
le feu, les Interhamwe
pratiquent maintenant
la tactique de mobilité
facile. Ils bougent,
s'installent dans
un fief, harcèlent,
reculent et attaquent.
Le but est de gagner
du temps, pratiquer
la guérilla
et inviter les forces
régulières
à s'enfoncer
dans leur labyrinthe.
Voilà pourquoi
ils désertent
les lieux, mais
sans désarmer.
La prudence est
nécessaire.
Les observateurs
étrangers
pensent que les
camps sont détruits!
Non. Les camps sont
devenus mobiles.
Ils ont été
signalés
ce week dernier
à Muenga
et dans le territoire
de Kabambare. Vont-ils
trouver les nouveaux
alliés ?
Orphelins ? Les
actes de viol commis
et les massacres
brisent la sainte
alliance des "
bantus" que
certains de leurs
mentors soutiennent.
Mais, il est possible
qu'ils s'associent
toujours aux autres
malfaiteurs du coin,
toute tendance confondue,
pourvu que l'objectif
commun soit de saboter
les élections
et enfoncer davantage
la région
dans le noir!
Nous
ne pensons pas.
Les chefs d'Etat,
réunis dans
le cadre de l'UA
ont décidé
d'aller en guerre
contre ces forces.
Washington a emboîté
le pas depuis le
massacre des 39
personnes brillées
dans leur sommet.
L'union européenne
promet aussi de
donner plus de moyens
pour bouter ces
milices hors d'état
de nuire. La Ceeac
promet de créer
une brigade pour
bouter dehors ces
milices. C'est une
promesse, il reste
à savoir
comment elle sera
entretenue. La réunion
de l'UA se tient
à Lusaka
sur la problématique
de la sécurité
dans la région.
Nous ne sommes pas
à la première
rencontre. Une liste
des promesses est
dressée.
Mais on oublie souvent
qu'à chaque
occasion, les protagonistes
se revoient la balle
lorsqu'il s'agit
de mettre en pratique
leurs résolutions.
Si ces promesses
ne tiennent pas,
ce sont les élections
qui sont menacées.
Ruberwa l'a dit.
Or, ce qui est certain,
c'est que ces Interhamwe
vont continuer à
jouer le jeu de
chat, empêchant
la tenue des élections
dans cette région.
Et ceux qui tirent
profit de trafic
des minerais leur
prêteront
la main forte au
Sud et au Nord du
Kivu.
Blaise
Sary
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La
réouverture
prochaine des ambassades
entre Kinshasa et
Kigali : les raisons
d'espérer
Blaise
Sary Ngoy, 23.06.2005
Il
se passe un vent
doux dans le
ciel qui couve
les relations
troubles entre
Kigali et Kinshasa.
Charles Murigande,
ministre rwandais
des Affaires
étrangères
de Kigali, dont
le séjour
à Kinshasa
n'est pas le premier
a annoncé
ce week end la prochaine
ouverture des ambassades
dans les deux capitales.
Une telle nouvelle
ne peut pas être
l'imagination personnelle
du ministre. Elle
est généralement
prise au sommet
du pouvoir, lorsqu'elle
intervient le lendemain
de la rupture des
relations diplomatiques
entre deux belligérants,
comme c'est le cas
actuel entre le
Congo et le Rwanda.
Elle n'est donc
pas une fabulation
qu'on peut jeter
à la poubelle,
mais un signe annonciateur
de normalisation
des rapports entre
les deux pays, tel
que l'indique la
teneur de la lettre
de Kigali et dont
il est porteur.
Certains ont cru
qu'il s'agit d'une
politique de mains
tendues pour arracher
du Congo, la voix
permettant de nommer
un Rwandais à
la tête de
la BAD. Thèse
peu crédible
à nos yeux.
Les intentions de
mettre fin au conflit
sont manifestes.
Si c'est ainsi,
il y a lieu de se
rappeler les propos
de Kofi Annan. Il
disait, après
mainte échecs
de négociations,
qu'il faut laisser
les protagonistes
de mesurer à
l'épreuve
jusqu'au moment
où ils n'auront
plus de moyens nécessaires
pour faire la guerre.
Les protagonistes
ont-ils épuisé
leurs sentiments
belliqueux ? Ont-ils
finalement suivi
les conseils des
diplomates ? Et
si l'on va plus
loin, les appuis
extérieurs
ont-ils cessé
dans les deux camps
? Kagame, pense-t-il
avoir atteint son
but ? Et lequel
? La sécurité
de sa frontière
ouest ou la sécurité
des « rwandophones
» vivant au
Congo ? Les armes
se sont-elles tues
autour des mines
à cause de
l'intransigeance
de la communauté
internationale qui
hausse son ton depuis
des mois ? Les ambitions
que l'on attribue
de faire du Kivu
un tutsi land ont-elles
atteint les limites
? Sa doctrine dite
d'encerclement de
l'ennemi dans son
propre pré
carré jusqu'à
l'épuisement
est-elle devenue
caduque ? Son choix
est-il dicté
par l'affaiblissement
des Interhamwe ?
Est-il associé
au fait qu'il y
a une évolution
positive de la transition
au Congo ? En tout
cas, selon le bon
sens d'un chacun,
on serait tenté
de dire un oui ou
un non à
toutes des interrogations,
avec les risques
de prendre les spéculations
pour des vérités.
Ceci est d'autant
vrai que la conduite
de Kagame est imprévisible.
Il est difficile
de croire en sa
parole. C'est un
caméléon,
un calculateur.
Dans ces cas, même
si ses sentiments
sont revenus à
la normal et qu'il
a jeté à
l'oubli ses rêves
de donneur (leadership)
de la leçon
dans la région
des grands lacs,
il attendra longtemps,
avant que partenaires
lui cèdent
une parcelle de
confiance et acceptent
sa franchise, même
si celle-ci est
du fond du cœur.
Plus d'une fois,
Kagame manqué
les rendez-vous
africains. Sa politique
de chaise vide traduisait
le peu d'intérêt
qu'il a dans les
institutions régionales.
Les résultats
positifs de la diplomatie
Depuis que les deux
s'affrontent sur
le sol congolais,
la diplomatie n'a
pas manqué
le rendez-vous,
chaque fois qu'elle
a été
sollicitée
pour nouer le dialogue
ou pour obtenir
une trêve.
A l'heure où
nous couchons ces
mots, le conseil
de sécurité
et de la paix de
l'UA se tient pour
tenter d'évaluation
les résultats
de ses dernières
recommandations
à propos
de désarmements
des milices Hutus.
Il est envisagé
le recours au désarment
forcé, si
nécessaire.
Cette décisions
fait suite aux négociations
parallèles
entreprises par
Saint Egidio (Italie),
il y a quelques
mois. Bien avant
cette implication
de l'Eglise, quatre
réunions
s'étaient
succédées,
à New York,
à Kinshasa,
à Brazzaville
et à Goma
en vue de répondre
départager
les points de Kigali
et de Kinshasa.
A l'époque,
fin 2004, Kinshasa
estimait que le
désarment
des Interhamwe était
de la compétence
de la MONUC. Kigali,
par contre estimait
que les Interhamwe
bénéficiaient
de l'appui militaire
de Kinshasa pour
porter atteinte
à la sécurité
intérieure
du Rwanda. Ces deux
positions ont entretenu
le climat de suspicion
ayant entraîné
l'escalade sur le
terrain. On se souviendra
des attaques des
Kanyabayonga et
les conséquences
que cela a eu. Washington,
Pretoria, Abuja
et Libreville ont
durant l'année
2004 multiplié
les contacts, souvent
à huis clos
entre Kabila et
Kagame dans le but
de les pousser à
abandonner, chacun
sa thèse
et parvenir à
un accord. Ces ballets
diplomatiques entrepris
ont abouti à
la signature d'un
compromis ayant
pour but la surveillance
conjointe de la
frontière.
Bien que le temps
ait été
long entre cet accord
et son application,
Kinshasa et Kigali
ont donné
des premiers signes
d'assouplissement
des positions. Les
troupes rwandaises
sont parties officiellement
du Congo. La Belgique
a contribué
à obtenir
de départ,
notamment par les
différentes
prises des positions
durant des missions
effectuées
dans la région,
conjointement avec
l'émissaire
de l'Union européenne.
On comprend dès
lors que la politique
étrangère
de Kigali consistant
à se faire
« aimer »
ou à susciter
le sentiment de
culpabilité
dans le chefs des
institutions internationales
et des gouvernements
étrangers,
au nom des victimes
du génocide
s'est essoufflée
avec le temps, laissant
place aux considérations
juridiques. Kinshasa,
mis au banc des
accusés et
plus ou moins isolé
par la communauté
internationale est
sorti de cet état.
Les efforts entrepris
par les deux ministres
des affaires étrangères,
chacun avec son
style, ont fini
par porter des fruits.
Nghonda a réussi,
avec introduire
le principe du respect
de la frontière
Ets du Congo et
de la souveraineté
dans les débats,
alors que cette
même revendication
était ignorée
durant toute la
période de
Kabila L.D. De même,
l'actuel locataire
des affaires étrangères,
Ramazani Baya, avec
son style de rapprochement
bilatéral
et de reconnaissance
des responsabilités
partagées,
il a fortement contribué
à calmer
les tensions trop
visibles et qui
menaçaient
les succès
institutionnels
remportés
par Nghonda. A cette
diplomatie officielle,
il faut ajouter
le travail souvent
secret abattu par
nombreux chefs d'Etat
africains qui, jadis,
dans le camp des
anglo-saxons, se
positionnent aujourd'hui
comme des arbitres
dans les conflits
armés en
Afrique. Nous pensons
ici à Alpha
Omar Conaré,
l'actuel patron
de la commission
de l'Union africaine.
Nous pensons aussi
aux contacts secrets
entre Kagame et
Kadafi, aux contacts
avec les émissaires
britanniques et
américaines
dans la région.
Nous pensons également
à l'attitude
équilibrée
de Condoleeza Rice
qui, depuis son
arrivée à
la tête de
la diplomatie américaine,
tente de d'inscrire
la solution à
la crise dans le
cadre du dialogue
institutionnel,
ce en dépit
d'une forte assistance
militaire de Pentagone
au service rwandais
d'intelligence et
d'investigation
depuis la prise
du pouvoir par FPR.
Les pressions armées
de la MONUC et la
fin des ambitions
des milices Outre
les bons points
que nous attribuons
à la diplomatie,
nous notons aussi
que les changements
positifs dans la
région sont
dus à la
politique de «
bâton »
que les forces de
la MONUC entreprennent
depuis quelques
mois. Cette politique
était longtemps
sollicitée.
Les ONG et la presse
nationale du Congo
n'avaient cessé
de voir dans l'attitude
de la MONUC, un
visa donné
aux forces du mal.
La surveillance
de la zone tampon
entre les belligérants
n'avait pas permis
d'obtenir la cessation
définitive
des hostilités.
Il a fallu que la
traque des guerriers
se fasse avec tous
les moyens pour
que les jeunes se
rendent. Actuellement,
la démobilisation
porte des fruits,
car, plus de 15
mille jeunes se
sont rendus. La
décision
prise par les Interhamwe
pour mettre fin
aux hostilités
a été
rendue publique,
le lendemain de
leur crainte de
se foire traiter
au même titre
que les autres milices.
C'est dans cet ordre
que s'inscrit le
chois des négociations
tenues en Italie,
même en l'absence
des représentants
de Kigali. Les résultats
obtenus ont mis
à nues les
revendications de
Kagame. L'ennemi
visible a plus ou
moins découvert
son visage. Le chef
des Interhamwe a
fait le tour des
capitales, il a
déclaré
la fin de l'harcèlement
et se dit prêt
à se négocier
les conditions de
retour de ses hommes,
probablement sous
la pression de l'Union
africaine. Kigali
ne peut donc plus
jeter la responsabilité
de non retour de
ces « citoyens
rwandais »
à Kinshasa.
Par contre, Kinhsasa
demande à
Kagame de prendre
ses responsabilités.
Le refus actuel
renforce plus ou
moins la thèse
de Kinshasa qui
consiste à
croire que Kigali
entretient les milices
Hutus dans le but
d'occuper d'une
manière ou
d'une autre l'Ets
du Congo. Cette
thèse est
facilement défendable,
dans la mesure où
Kabila estime avoir
honoré ses
engagements de ne
plus apporter son
soutient aux Hutus.
Notons qu'il était
souvent pointé
du doigt d'utiliser
la présence
des Hutus à
l'Ets contre les
Tutsis, pour équilibrer
les forces et compenser
les faiblesses des
militaires congolais.
Les préparatifs
des élections
générales
et le non sens de
l'alibi de vide
du pouvoir Si Kagame
a eu à affronter
le Congo, avec succès
sur la scène
internationale,
c'est à cause
de l'absence d'un
Etat de droit. Cette
absence due à
la guerre et aux
autres facteurs
internes : décomposition
du territoire, faillite
de l'économie,
crise sociale aigue,
corruption, irrédentisme
clanique et tribal,
etc., a ruiné
tout le crédit
politique du Congo,
depuis le début
de la fin du règne
de Mobutu. Dès
lors, les diplomates
et autres officiels
du Congo, chargés
de négocier
la paix, étaient
affrontés
à l'image
négative
que les partenaires
du Rwanda se faisaient
du Congo. Kagame
et Musaveni, présentés
comme les nouveaux
dirigeants de l'Afrique
ont tiré
les leçons
de cette image négative
véhiculée
par le Congo pour
empocher les points
et faire accréditer
leurs thèses
d'un Congo sans
Etat. Or, avec l'aide
de la communauté
international, le
Congo est pris en
charge pour le conduire
vers les élections.
Le travail accomplie
hôte à
Kagame son éternel
argument sécuritaire.
Les élections
devant être
tenues à
travers tout le
territoire, il est
évident qu'aucune
puissance tutélaire
ne peut accepter
que Kagame soit
à nouveau
l'homme qui vient
jeter le pavé
dans la marre, en
interrompant le
processus électoral.
Swing a fait plusieurs
fois les navettes
entre Kinshasa,
Kigali et Pretoria
pour obtenir ce
retrait. Ainsi,
durant les élections,
la présence
de ses troupes sur
le territoire congolais
serait facilement
visible dans la
mesure où
les observateurs
neutres sont sur
le terrain. Par
ailleurs, la peur
de voir les «
Banyamulenge »
jetés à
la mer s'éloigne.
Certes, le climat
des tensions communautaire
ne disparaît
pas totalement.
Depuis deux ans
déjà,
les « Banyamulenge
» sont au
pouvoir à
Kinshasa. Il est
donc intelligent
pour Kagame de laisser
les élections
se dérouler
de manière
à obtenir
par les urnes, les
avantages pour lesquels
les « Banyamulenge
» se sont
battus avec les
armes. Si son incursion
ou son ambition
de contrôler
l'Ets du Congo persiste,
il est évident
qu'il entretiendrait
chez les autres
tribus, le climat
de rejet des «
Banyamulenge ».
Or, ces derniers
ont maintenant besoin
des assises populaires.
Ils ont besoin de
se réconcilier
avec les autres
et de prouver qu'ils
ne sont pas à
la solde de Kagame.
Les observateurs
dans la région
notent que la cohabitation
est possible. Les
échanges
entre les deux frontières
sont intenses. Des
réseaux commerciaux
et industriels se
sont substitués
aux paysages d'avant
la guerre. Plusieurs
entrepreneurs se
croisent et consolident
leurs rapports d'affaires.
Par ailleurs, les
accusations portées
contre les autres
tribus ont porté
les fruits. L'opinion
se rend compte,
avec les visites
des inspecteurs
de la Cour pénale
internationale dans
l'Ituri, qu'il est
possible d'être
jugé pour
des crimes de génocide
ou de non respect
des droits de l'homme.
L'arrestation des
chefs des milices
décourage
aussi les "va-t-en-
guerre". Cette
implication des
institutions internationales
dans la crise, en
condamnant toute
velléité
de rejet ethnique
semble avoir joué
en faveur du repli
de Kagame. Mais,
tout en se retirant,
il joue le jeu de
défier l'opinion
internationale et
veut mettre à
l'épreuve
les autorités
congolaises, pour
mesurer leur capacité
à maîtriser
les tensions identitaires
et à se mettre
au- dessus d'elles.
La présence
des camps des réfugiés
d'origine congolaise
sur son sol n'est
pas jugée
comme un indice
sérieux de
crise entre les
ethnies. Il s'agit
des personnes qui
se mettent à
l'abri des combats
entre les milices.
Par ailleurs, le
souhait de Kagame
serait de voir ces
gens participer
aux élections,
chez eux. S'il excelle
dans l'harcèlement
du Congo, il prive
les voix aux partis
dits pro rwandais.
Tels sont les calculs
actuels. L'impossibilité
financière
d'entretenir une
longue guerre L'économie
du Rwanda ne permet
pas d'entretenir
une guerre de longue
durée. Si
Kageme a longtemps
privilégié
la guerre c'est
parce qu'il avait
les moyens de l'entretenir.
Primo, les aides
externes reçues,
notamment de l'Union
européenne,
de la Grande Bretagne
et de la Belgique
(aide budgétaire)
ont fortement contribué
à entretenir
les militaires.
Par ailleurs, la
guerre elle-même
a permis de développer
l'économie
de la guerre dans
les territoires
occupés avec
l'aide des pays
de l'Ets, de la
Chine et des services
militaires privés.
Sans nul doute,
ces réseaux
et les entreprises
étrangères
qui ont pillé
l'Ets du Congo,
puisant le Coltan,
l'or , le diamant
et le bois , avaient
leurs arrières
bases à Kigali
et à Kampala.
Les statistiques
de production et
d'exportation des
ressources pour
les deux pays sont
éloquentes.
Les firmes multinationales
installées
dans la région
devaient des taxes
à Kigali
et à Kampala.
Les chefs de l'armée
qui conduisaient
la guerre au Congo
étaient également
impliqués
dans ce pillage.
C'est qui fait que
la guerre comme
l'avait dit Museveni
et Kagame ne pesait
nullement dans leurs
budgets. Or, aujourd'hui,
la publication des
deux rapports de
l'ONU qui accablent
les troupes rwandaises
empêche à
Kagame de rééditer
l'exploit. Il est
plus ou moins privé
de ressources qui
on permis son armée
d'être entretenue
sur le territoire
congolais et de
gagner des victoires.
Ceci ne signifie
pas qu'il se trouve
dans l'incapacité
totale de retour
au Congo. Sa doctrine
militaire est simple
: « Nous ne
sommes pas nombreux.
Nous ne pouvons
en aucune manière
nous défendre
de façon
passive. Notre seule
façon de
nous défendre
est de prendre l'initiative
et d'attaquer. Notre
seule force est
l'infanterie avec
des armes légères,
c'est le mouvement
et la surprise pour
prendre l'ennemi
de flanc ou de revers.
Il faut avancer
en cercle, prendre
l'ennemi en tenaille,
encercler ses forces
par une guerre de
mouvement. Le Rwanda
ne peut jamais être
attaqué,
nous devons faire
la guerre sur le
terrain des autres
». Autrement
dit, Kagame reste
sur ses gardes.
Il ne veut pas être
surpris. On raconte
qu'il dispose des
agents (espions)
qui lui renseignent
sur toutes les grandes
décisions
de sécurité,
prises au Congo.
Ceci est fort possible.
Les renseignements
obtenus sont sans
doute examinés
et inscrits dans
le cadre de sa doctrine.
Comme il est assez
intelligent, il
compte sur l'extérieur
pour agir. Mais,
privé des
ambitions d'attaquer
à tout moment,
il se réserve
le droit, mais uniquement
dans les cas où
il sait justifier
son incursion auprès
de ses partenaires
essentiels. Telle
est le cas qui est
arrivé lors
de l'incursion à
Kanyabayonga, à
Kayina, à
Walikale et à
Bweremana. La tactique
avait consisté
à faire l'incursion
à l'intérieur
du territoire congolais,
éviter les
objectifs militaires,
mais détruire
les arrières
bases à partir
desquels les Interhamwue
opéraient
leurs attaques contre
le Rwanda. Les victoires
gagnées lui
font croire qu'il
dispose de la meilleure
armée africaine.
L'échec d'établir
un hinterland à
l'Ets du Congo La
thèse n'est
pas fallacieuse.
Les calculs ont
été
imaginés
par le Pentagone
en 1993. Ils ont
servi de base aux
revendications identitaires
dans la région.
Mais, la communauté
internationale a
opposé la
fin de non recevoir
de cette thèse
de démembrement
de l'Ets du Congo.
De même, les
deux opinions nationales
(rwandaise et congolaise)
en ont assez de
voir la guerre se
prolonger, sans
réellement,
savoir pourquoi
les belligérants
continuent à
s'affronter sur
le terrain, alors
que dans les enceintes
des organisations
nationales, ils
se donnent les mains
et se frottent les
oreilles, comme
pour dire qu'ils
se comprennent bien
! Les ONG de défense
des droits de l'homme
sont très
actives. Elles dénoncent
les vexations dont
sont victimes les
populations du Congo.
De même, qu'on
ne se trompe pas,
les citoyens rwandais
ne tirent pas les
bénéfices
de cette guerre.
On a cru qu'elle
avait pour but de
désengorger
le Rwanda surpeuplé.
Autrement dit, l'Ets
du Congo serait
une terre d'asile
pour nombreux pasteurs
et agriculteurs
qui n'ont pas de
terre au Rwanda.
La guerre permettrait
une immigration
armée. C'est
possible. Celle-ci
a eu lieu. Elle
a encore lieu, même
en temps de paix.
Les Rwandais traversent
la frontière
et s'installent
au Congo. Mais,
la solution à
la surpopulation
n'est pas pour autant
trouvée.
Les fermes qui accueillent
ces immigrés
n'ont pas les capacités
illimitées.
De même, la
solution à
la crise sociale,
au chômage
et au manque naturelle
des ressources n'est
pas pour autant
résolue.
Tant que l'agriculture
reste la principale
source de revenu
national et que
l'industrie ne décolle
pas, les risques
des crises internes
récurrentes,
accouplés
avec le taux démographique
galopante vont se
dresser comme des
armes contre le
pouvoir. Continuer
à forcer
une immigration
armée parait
comme pécher
dans les eaux troubles.
La résistance
des autochtones
est féroce.
La mesure cause
aussi beaucoup plus
de tort aux populations
congolaises rwandophones.
Elles se lèvent
contre la nouvelle
immigration clandestine
et l'accuse d'être
la porte des maux
et des discriminations
dont elles souffrent.
A la longue, cette
population est prête
à pactiser
avec les autres
tribus pour s'attaquer
ouvertement aux
nouveaux migrants
qui usurpent le
titre des «
Banyamulenge ».
C'est ce qui fait
que Kagame ne peut
soutenir longtemps,
la politique de
dépeuplement
forcé du
Rwanda. L'opposition
interne dénonce
aussi une telle
ambition. Autant
des raisons
qui militent
pour la normalisation
des relations
entre les deux
pays
Pr
Blaise Sary
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-----------------------------------------------------------------------
Espérance
et L. Désiré,
tous tués
par leurs gardes!
Blaise
Sary
Vendredi,
17/06/2005
Hier,
les Congolais
ont appris avec
regret l'assassinat
de la sœur du
feu L.D Kabila.
La scène
s'est passée
dans la nuit du
mardi à 22
heures locales,
à la résidence
de la victime, au
quartier Golf. De
loin, nous participons
à la douleur
que partage la famille.
Que son âme
repose en paix,
dit-on !
La
mort est survenue,
suite, à
une dispute entre
le garde du corps
et la dame. Ce qui
surprenne, c'est
la ressemblance
ses circonstances
de cette mort avec
celle de son frère
L.D. En effet, le
feu Président
fut abattu par son
garde, M. Rachidi.
De même, Espérance
a été
abattue par son
garde du corps.
Rachidi était
proche de L.D. Kabila.
Issu des rangs des
Kadogo, il a fait
la route avec lui
jusqu'à Kinshasa.
Kalukila est aussi
para militaire.
Il est le produit
de la FAP (force
d'auto défense
populaire) mise
en place par Kabila,
au début
de la 2è
rébellion.
Les Fap ont été
dissoutes le lendemain
de l'accord global
et inclusif. Leur
bureau situé
sur Kapenda, commune
de Lubumbashi est
resté ouvert
pour quelque temps.
Espérance
et L. Désiré
: c'est comme les
Kennedy ? La phrase
n'est pas de nous.
Elle a été
prononcée
par Kakudi, devant
les journalistes
français,
pour expliquer son
ascension à
la tête
du pays, le
lendemain de
la prise du
pouvoir par
AFDL.
Si,
pour L.D. Kabila,
l'assassinat
a été
versé dans
le registre politique,
les juges ont manqué
d'aller plus loin,
en vue de fouiller
les mobiles sociales
qui avaient poussé
Rachidi et les autres
commanditaires à
passer à
l'acte. Ces mobiles
semblent être
les mêmes
que ceux qui ont
poussé Kalukila
à tirer à
bout portant
sur sa victime.
L'enquête
est en cours. Il
peut durer des mois.
Les juges écartent
le crime passionnel.
Le garde vivait
dans la même
maison que sa victime.
C'est peut-être
trop dire. Il vivait
probablement dans
l'annexe de la villa.
A moins d'admettre
la thèse
de " makango".
Sinon, aurait-il
été
payé par
les « ennemis
» pour tirer
sur la sœur
de L.D. Kabila ?
Si oui, qui seraient
ces « ennemis
» ? Les Katangais
? Les politiciens
en mal de pouvoir
? Les expatriés
? En tout cas, cette
piste est un cul
qui n'amène
pas nul part. Espérance
ne faisait pas de
la politique. Si
ce crime peut-être
mis sur ce compte,
on peut se poser
des questions de
savoir pourquoi
elle, et pas d'autres
membres de famille
? En moins de dire
que c'était
la cible à
la portée
des mains des «
ennemis ».
La seconde
piste serait
celle qui conduit
au monde des
affaires. La
victime gérait
la ferme héritée
de son grand frère.
Elle était
aussi à la
tête d'autres
"affaires".
Elle cultivait les
semences et les
revendait auprès
des autorités
régionales.
Lors de notre visite
sur place, nous
avons pu rencontré
certains des ouvriers.
Espérance
avait réussi
à se mettre
à la tête
d'un grand syndicat
des fermiers. Ces
derniers lui remettaient
la récolte
pour la commercialisation.
Le paiement se faisait
également
par son intermédiaire.
Les plaintes se
faisaient courantes.
Car, les versements
prenaient souvent
des mois de retard.
Mais, ces retards
peuvent-ils expliquer
la décision
d'éliminer
Mme Espérance?
Roulait-elle d'autres
fermiers dans la
farine? Toutefois,
même si c'est
ainsi, les fermiers
de L'shi ne sont
pas encore parvenus
à un tel
esprit d'aventure
à la manière
brésilienne.
Il reste à explorer
d'autres pistes,
non les moindres.
Kalukila est un
membre d'un groupe
para militaire.
Comme tous les militaires,
il aspire à
une vie digne. Il
s'est fait garde
du corps. Cette
fonction est prisée
par nombreux militaires
et policiers au
Congo. On les rencontre
dans tous les coins
des avenues. Ils
sont devant les
portes, assis sur
les bouts des pierres
ou des chaises,
somnolant. Ils sont
dans les voitures
des « patrons
» ou devant
les grilles, pendant
que les chefs causent
avec leurs amis
dans les maisons.
Sans exagérer,
chaque politicien
qui en veut, en
a un ou deux. De
même, chaque
« patron »
qui en veut, peut
en avoir autant
! Faites les comptes,
vous avez des milliers.
Qui affecte ces
jeunes ? Leurs chefs.
Un commandant. Les
mobiles ? C'est
l'argent. Le garde
du corps touche
deux fois. Il touche
la solde et la prime
versée par
son « patron
». Ca fait
de l'argent pour
des jeunes dont
la solde est à
peine de 10 dollars.
En plus de sa prime
que le « patron
» détermine,
le garde du corps
est censé
manger à
l'hôtel, entendez,
la maison du patron.
Ne dit-on pas que
qui travaille à
l'hôtel mange
à l'hôtel
? J'en ai vu, des
gardes à
qui la nourriture
était tendue
dans un coin de
la villa, loin de
son patron. Il ne
rentre chez lui
que lorsque son
chef le libère,
à la fin
de ses journées.
D'autres, célibataires,
passent les nuits
dans les couloirs
des villas des «
patrons ».
Il arrive de fois,
qu'ils accompagnent
les chefs dans les
« aventures
nocturnes ».
Certains
« patrons
» qui ne le
sont que de nom
traitent leurs gardes
comme des chiens
de garde. Ils ne
paient pas. Ils
ne les nourrissent
pas bien. Ils les
insultent, etc.
Or, ces jeunes sont
déjà
traumatisés
par leurs misères
au quotidien. Ils
sont entrés
dans la police ou
dans l'armée,
non pas par vocation,
mais par nécessité.
Kalukila est-il
de ceux qui
ont le raz
le bol ? Etait-il
bien traité par
Espérance
que l'on présente
aujourd'hui comme
de sa famille ?
Qu'a-t-il dit de
plus ? Garde-t-il
le mimétisme
? Il n'était
pas le seul garde
du corps. D'autres
étaient là.
A-t-il agi seul
? Etait-il le commandant
principal ? En tout
cas, tout laisse
croire que la piste
des mauvaises conditions
de travail reste
valable. Il est
probable que Mme
Espérance
ait confondu le
travail de son garde
du corps et les
liens de famille,
traitant celui-ci
comme un petit frère
et non comme
un agent qui
attend son
argent ! Nous
supposons.
Une
interrogation
demeure. Le
Congo est le
seul pays où
la la sous traitance
des services de
la police et de
l'armée a
atteint le comble.
Une troupe de théâtre
de Kinshasa, du
nom de « SAI
SAI » y consacre
une comédie
qui fait le succès
ces derniers temps.
Les autorités
militaires et politiques
consacrent leur
temps de loisir
à cette comédie.
Ils ignorent cependant
le message. Cette
sous traitance est
due à la
cupidité
des chefs. Les gardes
affectés
chez les privés
sont tenus de verser
à leur tour
une prime aux chefs,
en plus de la prime
que les locataires
versent déjà
au sommet. Comme
le service plait
à tous ceux
qui sont dans la
chaîne, les
« honorables
députés
y compris »,
il devient difficile
de porter ce «
virus » des
gardiens sur
la place publique.
Une seconde
leçon
à tirer est
que la la sous traitance
des policiers et
des militaires explique
l'état d'insécurité
urbaine. Ces derniers
temps, on déplore
au moins un mort
par mois dans la
ville de Kinshasa.
Les fauteurs ne
sont que les «
hommes en uniforme
», dit-on.
Une formule courtoise
trouvée par
les journalistes
pour éviter
d'appeler le chat
par son nom ! Donc,
les gardes sont
en même temps
les causeurs de
la mort ! Voilà
ce qui est arrivé
à Espérance.
Elle a choisi d'être
protégée
par les proches
de sa famille pour
éviter les
surprises malencontreuses,
et elle a été
tuée par
un proche parent.
Si l'argent est
le mobile, alors,
la leçon
interpelle
tous ceux qui
investissent
dans les relations
claniques.
Comment
remédier
à cette situation
? Garder les «
hommes en uniforme
» dans les
casernes, payer
régulièrement
leurs soldes, appliquer
la discipline dans
les rangs. Eviter
la prolifération
des armes légères
dans les villes.
Protéger
les citoyens contre
les gâchettes
faciles des "
hommes en uniforme".
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