L'évaluation:
quatre jours déjà,
on attend la fumée
blanche
Blaise
Sary,
14.06.05
Là
haut, sur la colline
« non inspirée
» de Ngaliema
se tient la réunion,
ou plutôt,
l'évaluation
de la transition.
Conformément
au vœu
de Jos, les
ministres
et leurs
chefs de
file scrutent
les dessous
des cartes
et cherchent à
dénicher
les couacs qui
obstruent leur
ligne droite vers
la fin de la transition.
La rumeur exhumée
par le quotidien,
Lepotentiel, laissait
croire qu'il n'y
aura pas de fumée
blanche. Les Chefs
des composantes
et entités
ont pris la résolution
tacite de se
garder de jeter
l'huile sur
le feu. Ils
préservent
ainsi les unités
des troupes
qu'ils dirigent.
Un autre bruit
laisse entendre
que la Société
civile travaille
plus ou moins.
Elle a déjà
déposé
son bilan. Quelques
têtes sont
visées.
De même,
le patron de
RCD/N, Roger
semble décider
d'en découdre
avec les récalcitrants.
Ils doivent,
dit-il, s'en
prendre à
eux-mêmes,
pour avoir nié
son autorité.
Mais de qui parlent-ils
? Des dissidents
ou des récalcitrants
?
Cette
manière d'aborder
les virages en disqualifiant
les « amis
» nous semble
rentrer dans la
logique de bras
de fer. Elle pose
une série
des questions. L'évaluation,
est-ce une manière
de se débarrasser
des « mauvais
élèves
de la transition
? Qui sont-ils ?
Les ministres ?
Et pourquoi pas
les autres animateurs
? Ils sont nombreux,
tant au niveau central
qu'à celui
régional.
Ils sont également
dans les entités
para étatiques.
Les mauvais élèves
sont aussi dans
des cabinets, jusqu'au
niveau de l'espace
présidentiel
et de la justice.
Si la fumée
blanche signifie
laver plus blanc,
alors, Jos doit
être conséquent
avec lui-même
; il doit inscrire
sa logique dans
son mot de circonstance
: donner une nouvelle
impulsion à
l'action gouvernementale
et à celle
des autres
animateurs
de la transition.
Mais
comme nous le
disions, il ne
faut pas s'attendre
à ce grand
chambardement. Les
travaux semblent
aller dans le sens
d'une réponse
du berger à
sa bergère.
Si, Kabila veut
réellement
la nouvelle impulsion,
elle doit aller
en profondeur et
toucher tous les
rangs des caciques
du régime.
Ceci veut dire que
les retouches du
"pacte de non
agression",
appelons ainsi l'accord
global de Sun City,
sont plus que utiles.
Or, à lire
les grimaces sur
les figures, il
nous semble que
ces retouches relèvent
de notre seule imagination.
On s'approche réellement
des élections.
Les composantes
ont besoin de resserrer
les rangs, de rassembler
les oies et de marcher
mains dans les mains
pour éviter
de trébucher.
Jos se trouve plus
ou moins isolé
dans sa démarche
de nettoyer
proprement. Mais,
il peut de
toutes les
manières
se dire qu'il a
réussi aussi
son pari : celui
de dire un jour
que les échecs
de demain et d'hier
ne sont pas à
mettre sur son dos.
Il a demandé
d'évaluer,
les autres ont fait
grise mine. Ils
ont tout simplement
énuméré
les actions à
venir, sans toucher
à la méthode
de travail, ni bouger
les pions. Donc,
ils endossent tous
les responsabilités.
Bonne thèse
de campagne
pour Jos. Mais
cette thèse
constitue aussi
un piège.
Parce que Jos est
l'animateur essentiel
de la transition.
Il dispose des prérogatives
de conduire la politique
du gouvernement,
peut-il dès
lors jeter l'opprobre
sur les têtes
des autres ? La
sécurité
à l'Ets,
la sécurité
urbaine, la paie
des soldats et du
personnel de la
fonction publique,
la précarité
sociale, la corruption,
la réconciliation
nationale, la mauvaise
gestion des entreprises,
le mauvais état
des finances publiques,
la lenteur dans
l'unification du
territoire et de
l'armée,
la tenue du référendum,
la vulgarisation
du projet de la
constitution, etc.,
autant des couacs
qui nécessitent
tout de même
un petit
ballet. Comment
s'y prendre? Avec quels
moyens financiers
? Avec quelles
ressources
humaines
?
En
tout cas, plus
qu'un simple
exercice de rhétorique,
il y a à
évaluer.
Sauf si la bonne
volonté fait
défaut.
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Evaluation
de la transition:
levera-t-on
plus propre?
Blaise
Sary Ngoy
Depuis
son mot de présentation
du projet de constitution
de la IIIè
République,
Joseph semble piqué
par une bonne mouche.
Il a envie de savoir,
afin, ce qui se
passe de l'autre
coté du pouvoir.
La lecture que nous
faisons de ce discours,
c'est celle-ci :
ou Jospeh connaît
se qui se passe,
ou il ne connaît
pas. S'il connaît,
alors, il a voulu
se protéger
contre les caciques
des composantes,
en s'approchant
de l'opinion qui
veut que les animateurs
de la transition
s'auto évaluent.
Elle, l'opinion,
elle a déjà
tiré ses
conclusions. Pour
les uns, tout va
bien. Pour les autres,
la formule était,
un montre à
plusieurs têtes.
Car, la transition
présente
beaucoup de couacs
! S'il ne connaît
pas, alors, il a
été
très distrait,
voulant laisser
chaque composante
diriger ses affaires,
sans aucune ingérence.
Car, on se souviendra
de Kudura, disait,
suite à une
longue attente de
remaniement du gouvernement
que : « vous
aurez bientôt
le gouvernement
des gouvernements».
C'est vrai ? Il
y a dans des pouvoirs
qui s'inscrivent
dans le pouvoir
global et inclusif?
Jospeh a-t-il eu
raison de se tenir
ainsi à l'égard
des choses vraiment?
On sait qu'il dirige
les réunions
du conseil des ministres.
Il est aussi le
chef de l'exécutif.
Dès lors,
réunir ,
durant deux à
trois jours, le
gouvernement, pour
passer en revue
le passé
et scruter l'avenir,
est-ce faire le
bilan qu'on a jamais
fait? S'il pense
passer par cette
voie pour aider
les autres à
l'auto inspection,
alors, il est possible
qu'il se dédouane.
Si non, l'opération
ressemble soit un
clin d'œil
vers le public pour
le calmer, soit
vers l'extérieur
pour dire : nous
sommes sur la bonne
voie. Les choses
marchent selon nos
prévisions.
Or, sur ce plan,
l'extérieur
a déjà
excusé le
retard, car, il
était déjà
prévu par
l'accord global
et inclusif. Dès
lors, comment interpréter
le vœu de
Joseph ? A-t-il
besoin de faire
bouger les choses,
de procéder
au remaniement du
gouvernement ? de
laver plus propres
autour des institutions?
Toutes? Si c'est
au niveau de l'exécutif,
cette institution
ne cumule pas, elle
seule, tous les
maux dont souffre
la transition. Le
parlement l'accuse,
de temps en temps.
Mais elle se défend
aussi en renvoyant
la balle dans le
camps des autres.
Dans le discours,
Kabila a dit que
les préparatifs
pour la tenue des
élections
n'étaient
pas une affaire
du gouvernement.
Malu Malu a répondu
à cette critique
en signifiant qu'il
ne disposait pas
de moyens financiers
suffisants. Et la
sécurité
? Et-ce l'affaire
du parlement ? de
l'armée seule,
de la Monuc ? des
milices ? Là
aussi, le couac
pend toujours. A
qui revient la charge
? Les uns disent
que c'est Ruberwa
? Celui-ci répond
qu'il y a des services
parallèles
qui court-circuiter
ses efforts. L'armée
dit aussi qu'il
ne dispose pas d'assez
de ressources. Mais,
le gros de moyens
se volatilise dans
la paie des agents
fictifs. Les régions
de l'Ets restent
encore en proie
à des attaques
des milices. Et
qui soutient ces
milices ? Les avis
sont partagés.
Les puissances étrangères,
les Etats voisins,
le pouvoir de Kinshasa,
les multinationales
minières,
les replis identitaires,
etc., voilà
des causes réelles.
Ajoutons aussi l'absence
de l'autorité
légitime.
Le manque de volonté
d'en découdre
avec les chefs rebelles,
souvent cajolés
par Kinshasa pour
des raisons dites
« secret d'Etat
» ! Et le
bien être
social ? L'état
des hôpitaux,
l'insertion sociale
des « démunis
» ? La paie
des enseignants,
les routes de désertes
agricoles, la sécurité
dans les quartiers,
l'aménagement
urbain. Pourquoi
ce secteur est à
la traîne
? Et-ce la faute
aux autres ? Pourquoi
avoir mille et un
ministres qui s'occupent
un peu de tout et
de rien ? Et la
gestion de la chose
publique ? Les entreprises
? La corruption
au haut niveau ?
La territoriale
non unifiée
complètement
? A qui revient
l'évaluation
? Plus d'une fois,
il y a des audits
organisés.
Les résultats
sont connus : les
entreprises sont
très mal
gérées.
La territoriale
n'est pas encore
totalement unifiée.
Les lois conduisant
vers les élections
ne sont pas totalement
votées. Le
discours de Kabila
était déjà
inscrit dans la
perspective d'une
totale satisfaction.
Aujours'hui, parler
d'évaluer
sans toucher au
contenu des accords
signifie quoi exactement
? Par ailleurs,
sommes-nous au premier
exercice ? A ce
que nous sachions,
lors Ruberwa demanda
de s'arrêter
pour évaluer,
le ministre de l'information
avait répondu,
à l'époque,
que le gouvernement
évalue régulièrement
ses actions. Lorsque
la rue avait fait
bougé Kinshasa,
suite à la
première
annonce du report
des élections,
le parlement et
le sénat
avaient aussi tenu
un séminaire
pour évaluer
une nouvelle feuille
de route de la transition.
Kabila lui-même
a déjà,
plus d'une fois
présenter
ses feuilles de
route à des
occasions diverses.
Comment expliquer
l'amnésie
actuelle ? De la
rencontre initiée
ce mercredi, sortiront
des propositions
ou des récits
de l'auto satisfaction.
Kabila sait qu'il
dispose d'une marche
étroite pour
faire sauter les
verrous des composantes.
Il sait que les
discussions pour
les désignations
des animateurs des
entreprises, de
la territoriale
piétinent.
Il sait que les
militaires de la
division spéciale
présidentielle
ont une gâchette
facile dans les
rues de Kinshasa.
Il sait les Interhamwe
ne sont pas partis.
Ils se font entendre
encore dans l'Ets
du pays. Ils tuent
et pillent. Kabila
sait aussi que les
médecins,
les enseignants,
les fonctionnaires
de l'Etat, sont
descendus plus d'une
fois dans les rues
pour revendiquer.
Kabila sait aussi
que tout le monde
a peur des élections.
Kabila sait aussi
qu'il ne peut pas
toucher au mandat
des « honorables
députés
». Il sait
aussi qu'il ne peut
pas demander à
Ngoma de partir.
Il sait aussi que
certains vice-présidents
tuent le temps à
recevoir et à
inaugurer les chrysanthèmes,
tant que les accords
les protègent.
Que
attendre de cette
énième
évaluation
? Si non, qu'elle
est attendue de
tous. Mais la suite,
on l'ignore. On
pense qu'elle va
prendre les couleurs
des autres déclarations
politiques : «
nous sommes
sur la bonne
voie»
Blaise Sary Ngoy
08/06/2005.
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s
Karel
De Gucht à
Ramazani Baya
: une diplomatie
de "oui
mais"
par
Blaise Sary
Ngoy
Hier,
lundi, 23 mai,
M Ramzani Baya,
le ministre congolais
des affaires étrangères
s'est entretenu
avec son homologue
belge, M Karel
De Gucht, durant
1h 30 à
Bruxelles. Ce
n'est pas la première
fois que Ramazani
rend visite à
Karel. L'année
dernière,
alors qu'il revenait
du Japon, il avait
fait escale dans
la capitale belge.
Cette fois c'est
la deuxième.
Les circonstances
des ces missions
restent
presque analogues.
En fait, c'est
à chaque
occasion que le
ciel des relations
entre les deux
pays est brouillé
que Ramazani décide
de recourir à
son ballet pour
essuyer les goûtes
des pluies. Mais,
aussitôt
qu'il tourne le
dos, le ciel se
recouvre à
nouveau d'un
nuage qui ne
tombe pas, mais
qui plane et
menace.
La
première
mission répondait
aux souhaits de
voir les bonnes
relations s'établir
entre les deux
pays, le lendemain
d'un camouflet
diplomatique infligé
par Kabila à
Karel. Qu'on se
souvienne, le
président
du Congo, touché
dans son amour
propre était
très marqué
et profondément
humilié
par Karel, qui
l'avait traité,
lui et ses ministres
de peu crédibles.
En réponse,
lors de la réunion
tenue à
Adis Abeba, dans
le cadre de l'Union
africaine, Kabila,
avait refusé
de rencontrer
Karel, prétextant
que son agenda
ne prévoyait
pas une rencontre
avec le ministre
belge. Une réponse
du berger à
la bergère
? Car, Karel,
lors de sa première
visite à
Kinshasa, avait
tenu aussi les
propos peu diplomatiques
à l'encontre
des dirigeants
congolais qualifiés
d'irresponsables.
Ce langage peu
habituel tenu
à Kigali
avait choqué
plus d'un dirigeant
congolais, d'autant
plus que Karel
se félicitait
au même
moment de la bonne
gouvernance de
Kagame qu'il semble
admirer.
Obligé
de s'expliquer,
Karel n'y était
pas allé
par les quatre
chemins. Avant
même son
retour à
Bruxelles (dans
son avion vers
l'Afrique du Sud),
il avait réitéré
ces mêmes
propos à
la presse. Il
les a redits devant
les politiques
belges et a continué
à exprimer
beaucoup de doute
quant à
la réussite
de la transition.
La constitution
n'était
pas encore votée.
Les soldes des
militaires sont
impayés.
Leur unification
tarde. Le territoire
n'est pas non
plus unifié.
L'économie
et le social sont
marqués
par la corruption
au sommet ! Autant
des griefs formulés
par Karel. Griefs
qui trouvent par
ailleurs un écho
analogue dans
l'opinion des
observateurs congolais
et étrangers
qui côtoient
les dirigeants. Sensibles
à de bonnes
relations entre
les deux pays,
Ramazani avait
invité,
ainsi Karel à
Kinshasa, lors
de sa première
visite, espérant
lever le quiproquo
que les diplomates
appellent en termes
polis, le malentendu.
Les choses ont
traîné
en longueur. A
la place de Karel,
vivement attendu
par le clan Kabila,
deux autres ministres
belges : De Decker
et Dominique Simonet
se sont rendus
à Kinshasa.
Non seulement,
ils sont mis à
profit leur séjour
pour signer un
certain nombre
des contrats avec
le gouvernement
congolais, (gestion
des ports et dons
des livres), mais
aussi, ils sont
tenus à
prendre distance
vis-à-vis
du chef de la
diplomatie belge,
le critiquant
ouvertement et
soulignant la
malveillance de
ses propos ainsi
que son ignorance
du terrain congolais.
Comme Louis Michel,
les deux ministres
ont enfoncé
le clou, considérant
que la corruption
n'était
pas le propre
des Congolais.
Elle est visible
en Afrique, et
ne constitue
pas un cas unique
au Congo. Dès
lors, la mini
crise que Ramazani
entendait dissiper,
s'était
cristallisée,
empruntant les
détours
des chemins d'une
autre crise belgo
belge qui oppose
Wallons et Flamands
! Nombreux observateurs
congolais avaient
noté qu'il
y avait deux grilles
de lecture de
la situation congolaise
en Belgique. Les
Wallons ont des
lunettes affairistes,
ils jugent peu,
et s'intéressent
à l'odeur
de la poudre,
aux bois, aux
mines, au ciment
et au diamant.
Les Flamands s'intéressent
par contre à
l'après
transition. Ils
s'inquiètent
de l'avenir et
craignent les
lourdes conséquences
futures dues à
l'irresponsabilité
de ceux qui prétendent
conduire la transition,
mais en fait,
qui se soucient
plus de leurs
quotidiens que
du futur de toute
une nation. C'est
dans ce climat
belgo belge que
De Gucht a fini
par se rendre
à Kinshasa,
au début
de l'année.
Là encore,
il n'a pas tardé
de renvoyer la
pièce de
la monnaie dans
les figures des
dirigeants congolais
et de leurs mentors
wallons. Il a
redit ce qu'il
avait dit la première
fois. Il ne l'a
pas caché.
Car c'était
devant une tribune
officielle. Pas
donc de discours
tribunitien, mais
un langage de
franchise. Je
n'aime pas l'hypocrisie
qui consiste à
dire « oui
oui » devant
les gens, et à
les insulter par
la suite dans
le dos. Voilà
qui s'appelle
: hard diplomacy. Le
« oui
je t'aime mais
». Les
Congolais ont
laissé
le temps couler.
Leurs réactions
chaudes ont fini
par s'apaiser.
L'ambassadeur
Mutamba qui était
rappelé
à Kinshasa
a fini par retrouver
son fauteuil sur
Marie de Bourgogne.
Mais Karel est
resté très
septique. Sans
tourner le dos,
il a continué
à surveiller
le Congo de près.
Son dernier acte
a été
la visite à
Condolezza Rice.
Les deux se sont
entretenu au mois
d'Avril et ont
épousé
les mêmes
points de vue.
On peut les résumer
: il n'existe
pas d'Etat au
Congo. L'armée
constitue une
poudrière.
Les efforts conjugués
par la communauté
internationale
peuvent s'avérer
nuls si l'on ne
tient pas à
l'œil les
responsables de
la transition
pour qu'ils l'amènent
à bien.
Tout peu basculer
si l'armée
n'est pas unifiée.
L'après
élection
risque d'être
comme l'avant
élection.
Conclusion :
on surveille
la situation. Cette
visite a jeté
de l'huile sur
le feu. Elle a
eu mille et une
interprétations.
Pour l'opposition
congolaise, c'était
un visa lui accordé.
Pour les Wallons,
c'était
une erreur de
plus. Pour les
dirigeants de
la transition,
c'était
une énième
menace. Une critique
de trop et qui
réduit
les relations
amicales que le
Congo tient à
garder avec les
Etats-Unis. Louis
Michel, bien qu'il
ne soit plus aux
affaires belgo
belges, s'est
rendu à
Kinshasa pour
rassurer Kabila
et ses ministres.
Il a visité
l'intérieur.
Une manière
de dire que tout
va bien. L'union
européenne
prend en charge
les dépenses
de l'unification.
Les signaux de
Karel sont donc
exagérés. Mais,
voilà,
ce geste politique
de Michel, plein
de signification
a été
démenti
par les troubles
qui ont lieu à
Mbuji Mayi, par
la rumeur d'une
sécession
katangaise que
Kabila aurait
réussi
à étouffer
dans l'œuf
avec l'aide de
son général
Numbi et par
une autre menace
qui couve : le
30 juin, fin
de la transition. Les
propos de Karel
paraissent prémonitoires
? C'est
le cas de le dire.
Les Kinois vivent
avec. Et par prudence,
Il fallait activer
la diplomatie
de «
bon amis ».
Voila le motif
de la mission
de Ramazani. Pour
le Congo, tant
que la diplomatie
belge a réussi
à convaincre
les américains
de l'irresponsabilité
et de peu de crédit
de la part des
dirigeants de
la transition,
il était
temps de s'expliquer
à Bruxelles.
Non, nous ne sommes
pas irresponsables,
a dit Ramazani
devant l'opinion
publique belge.
Nous sommes sur
la bonne voie.
Pour la première
fois, les Congolais
sont proches d'élire
les dirigeants
librement. Donnez-nous
un peu de confiance.
Oubliez les bruits
et les rumeurs.
En
réponse,
Karel a rassuré
son interlocuteur.
Il a lancé
un appel au calme
en direction de
l'opposition congolaise.
Mais ce geste
est-il purement
diplomatique,
symbolique ou
sincère
? Peut-on y voir
la paix des braves
? Un peu de patience.
Deux jours avant
la visite de Ramazani,
Karel a répété
à l'attention
des députés
belges ses critiques.
«
Il n'existe pas
d'Etat au Congo.
Il y a un Etat
raté!».
Dès lors,
peut-on penser
qu'il a enterré
sa hache de guerre
? Non. Il sait
qu'il n'y a pas
de répondants
politiques au
Congo. Il fonde
son espoir dans
les élections.
Il pense que ce
serait le chemin
de la prospérité.
Mais, comme il
l'a déjà
dit : rien n'empêche
que cet après
élection
ressemble à
l'avant élection.
Son attitude actuelle
n'est qu'une manière
de dire : faisons
comme tout le
monde, confions-nous
aux déclarations
de tous.
Allons jusqu'au
bout de l'affaire.
Mais qui en sera
la dinde ?
Blaise
Sary Ngoy,
24 mai 2005
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Le
nouveau partenariat
sino-africain
: mirages et
réalité
L'Afrique
vit une phase
très
agitée à
l'ère de
la mondialisation.
Elle accuse un écart
pathétique
en matière
de la croissance
et du développement.
Plusieurs causes
sont données
pour être
à la base
de cet écart,
si pas ce retard.
Les économistes
refusent ce terme.
Pour se leurrer,
ils préfèrent
dire : autre développement.
En dépit
de ce détour
intelligent, le
monde sait que l'Afrique
se sous développe
autrement! La coopération
tous azimuts s'active
à ce sujet.
Toutes les puissances
industrielles semblent
se mettre à
pas en vue de venir
au chevet de ce
malade de tous les
maux : mauvaise
gestion des sociétés,
corruption politique,
guerre ethnique,
décomposition
des Etats, déperdition
des mœurs,
chômage,etc.
Quels avantages
apportent ces nouveaux
partenariats ? C'est
à cette question
que cette analyse
tente de trouver
les pistes des réponses,
notamment en ce
qui concerne le
partenariat avec
la Chine qui s'éveille.
I.
Les partenariats
avec l'Afrique ont
du vent en poupe
1.Ces
dernières
années,
les sommets
des chefs d'Etat
sur l'Afrique
se succèdent
à un rythme
qui ne peut laisser
l'intellectuel indifférent.
L'année 2005
est proclamée
« année
de l'Afrique »
par la communauté
internationale.
La semaine qui s'écoule,
l'Egypte a abrité
le sommet de NEPAD.
Ce programme initié
par les Africains
avec l'aide des
Etats-Unis vise,
notamment la bonne
gouvernance et un
nouveau partenariat
international qui
modifie le rapport
inéquitable
entre l'Afrique
et les pays industrialisés.
Il (programme) est
le contrepoids des
ambitions que la
Francophonie s'est
donnée dans
sa politique de
barrage contre l'hégémonie
anglo-saxonne. En
même temps
que se tient ce
sommet, un autre
a ouvert ses portes
à Jakarta
(Indonésie)
en vue de redynamiser
l'esprit de Bandung
(1955) basé
sur le triptyque
"Amitié,
Solidarité
et Coopération",
dans la perspective
de la mise en place
d'un Nouveau partenariat
stratégique
Afrique-Asie. Au
mois de juin, le
sommet Etats-Unis
-Afrique se tiendra
aussi à Baltimore
(Maryland). S'inscrivant
dans le cadre de
l'AGOA (Africa Growth
and Opportunity
Act ) qui est à
sa phase II ; le
forum réunira
plusieurs participants
américains
et africains (les
chefs d'Etat y compris)
autour de plusieurs
ateliers allant
du commerce au développement.
Ce n'est pas tout.
Le Japon fait également
des yeux doux aux
Africains. En 1993,
la Tokyo International
Conference For African
Development (TIGAD)
a été
inaugurée.
Aujourd'hui ces
réunions
se tiennent annuellement.
L'union européenne
n'a pas non plus
lâché
ses anciens protégés.
Se conformant à
l'esprit de l'OIM,
la nouvelle convention
dite de Cotonou
aménage tout
de même le
partenariat avec
les ACP et maintient
les préférences
tarifaires jusque
au 31 décembre
2007. À partir
de 2008, elles seront
remplacées
par des accords
de partenariat économique
(APE) réciproques
ou par d'autres
arrangements commerciaux
négociés
à partir
de septembre 2002.
Ces accords doivent
être compatibles
avec les règles
de l'Organisation
mondiale du commerce
(OMC). Ils incluront
des dispositions
prévoyant
une coopération
et une aide dans
des domaines autres
que le commerce
(ajustement structurel,
etc.). Tous les
pays ACP sont invités
à les signer
en tant que groupe
ou à titre
individuel, en tenant
compte de leur propre
processus d'intégration
régionale.
La Chine, le nouveau
partenaire qui retient
notre attention
ici, a également
inauguré
le renforcement
des liens avec l'Afrique
depuis la création
du forum annuel
sino-africain en
octobre 2000. Les
objectifs visés
sont traduits dans
la déclaration
de son ministre
des affaires étrangères
au cours de ce forum
: « débloquer
des fonds spéciaux
destinés
à encourager
les entreprises
chinoises à
investir et à
développer
leurs affaires en
Afrique; accroître
les exportations
africaines vers
la Chine selon le
principe de priorité
sous réserve
des offres pareilles,
afin d'augmenter
les recettes en
devises des pays
africains; réduire
ou annuler des dettes
des pays africains
vis-à-vis
de la Chine et soutenir
un développement
durable dans ces
pays; créer
un fonds de mise
en valeur des ressources
humaines en Afrique
en vue de former
davantage de personnes
qualifiées
au service de l'édification
sur ce Continent
» . Si nous
croyons à
tous ces partenariats,
il y a lieu de penser
que l'Afrique tombe
enfin dans des bonnes
mains. La Chine,
en dépit
de ses disparités
et ses inégalités
de vie, elle est
comptée actuellement
parmi les grandes
puissances commerciales
du monde. Son économie
connaît une
croissance soutenue
de plus de 6% par
an. Sa part dans
la croissance du
commerce mondial
était
de 16 % en
2004. Quelle
bonne aubaine
que de tendre
ses bras vers
ce pays
2.
Les avantages
attendus. Ce
qu'il faut
retenir de
particulier
dans ce nouveau
paysage commercial
est le fait
que la fin
de la guerre
froide inaugure
la doctrine
commerciale
dite de Clinton
(terrain nivelé).
Elle veut dire que
l'Afrique cesse
d'être la
chasse gardée
de la francophonie
ou de Commonwealth.
Les autres puissances
tenues à
distance commerciale
y prennent aussi,
et de plus en plus,
une part active.
Cette phase de multi
partenariat répond
plus ou moins à
une des obligations
des observateurs
qui, jadis, attribuaient
l'échec de
la croissance et
du développement
de l'Afrique à
son manque de diversification
des partenaires
et au maintien des
liens commerciaux
de dépendance
trop étroits
avec les ex puissances
coloniales. Les
promesses et les
déclarations
que véhicule
ce multi partenariat
laissent penser
que les erreurs
commises dans le
passée: aide
liée au commerce,
protectionnisme
des marchés,
maintien de l'Afrique
dans la division
internationale du
travail traditionnelle,
détérioration
des termes de l'échange,
prix imposés,
dépendance
politique, etc.,
vont afin trouver
des remèdes.
Autrement dit, les
espoirs d'un ordre
égalitaire
s'instaurent avec
la libéralisation
des échanges
et l'entrée
en scène
des autres pays
émergents
du Sud, en occurrence
la Chine. Ce qui
permettrait enfin
l'accroissement
des bénéfices
dus à des
possibilités
de tirer profit
de nouvelles relations
fondées sur
l'égalité
des partenaires.3.
Mais la Chine
n'invente pas
une nouvelle économie
libérale.
Si nous examinons
de près les
nouveaux liens de
partenariat qui
se tissent et s'intensifient,
notamment en analysant
la structure et
la composition des
échanges,
il se dégage
une conclusion qui
n'étonne
pas, et à
laquelle nous nous
attendions. La Chine
n'invente pas de
nouvelles règles
d'économie
libérale.
Elle est, certes,
socialiste, mais
elle pratique le
productivisme de
la même manière
que les autres pays
occidentaux. Autrement
dit, il n'existe
pas un nouveau modèle
des rapports économique
entre elle et l'Afrique.
Ce continent continue
à assumer
son rôle traditionnel
de fourniture des
matières
premières
et d'importatrice
des produits finis.
Les termes de l'échange
avec la Chine ne
s'améliorent
pas. Bien que les
produits «
made in China »
soient les moins
chers, ils ne sont
pas vendus à
perte, en dessous
des prix des matières
premières
importés
de l'Afrique. Bien
sûr, on a
noté une
hausse ces dernières
années, hausse
tirée par
la demande asiatique,
notamment chinoise.
Ainsi, Gary K. Busch
ose-t-il croire
que : « la
Chine a l'avantage
d'être non
européenne,
donc plus proche
des Africains. Elle
n'est pas une ancienne
puissance colonisatrice.
Elle se distingue
donc par son approche.
Elle représente
un palliatif et
une chance énorme
de renouveau économique
pour les Etats africains
». Certes,
le commerce extérieur
chinois avec le
continent africain
a atteint le chiffre
de 18,5 milliards
en 2003, une augmentation
de 50% depuis 2000.
En 2004 les chiffres
ont été
estimés à
plus de 7% supérieurs
à ceux de
2003, soit près
de 20 milliards
de dollars. Mais
ces chiffres profitent
plus à la
Chine qu'aux pays
africains.Comme
nous le soulignons
haut, la Chine n'invente
pas une nouvelle
économie.
Elle pratique le
capitalisme agressif,
recherche des partenaires
avec qui elle fait
des bénéfices.
Elle pratique la
compétition
commerciale agressive,
creuse des déficits
des balances de
paiement des partenaires,
recourt au dumping,
ses travailleurs
sont sous payés,
maintient sa monnaie
à un niveau
sous évalué
par rapport au dollar
américain,
incitent les firmes
publiques exportatrices
par ses subventions,
investit ses capitaux
sur les marchés
porteurs. Certes,
elle coopère
avec plus de 50
pays africains,
mais elle pioche
dans les sillons
des structures économiques
entretenues jadis
par l'Occident :
communication, voies
ferrées,
routes, bois, construction
des barrages, mines
du cuivre et de
fer, etc., sans
innover, ni apporter
un savoir faire
hautement qualifié.
L'industrie de transformation,
à mains d'œuvre
abondante ne l'intéresse
pas. Elle privilégie
le secteur primaire,
les travaux publics,
les services (communication)
; elle n'investit
pas dans la production
des biens d'équipement
ni dans la production
locale des produits
semi finis, utiles
à l'industrie
africaine. Son appétit
de croissance n'est
donc pas différent
de celui des autres
puissances commerciales
occidentale. Les
traits dominant
de ce partenariat
sont le clientélisme,
l'exploitation des
créneaux
porteurs ayant un
impact avec le développement
interne de
la Chine. 4.
Seuls quelques
pays émergents
résistent
à cet appétit
chinois. Donc,
seuls les pays
qui disposent
des outils
de production
propres, c'est-à-dire,
des pays ayant des
unités de
production à
rendement élevé
tirent quelques
avantages de ce
boom chinois. Les
pays dont les industries
du temps colonial
sont en ruines accusent
un recule de leur
développement
en dépit
de la prolifération
des partenariats.
Ainsi, malgré
les aides techniques
ponctuelles de la
Chine dans tel ou
tel secteur, ces
économies
en déperdition
ne réussissent
pas à remettre
sur les rails. On
ne trouvera pas
de savonnerie, des
biscuiteries, des
ateliers des textiles
et habillements,
des industries chimiques,
des champs de cultures
pérennes,
des raffineries
du pétrole
ou des chantiers
de construction
navale et aérienne,
tous neufs, aménagés
par la Chine pour
le soutien de la
croissance interne
des pays bénéficiaires.
Il n'existe aucun
camp des ouvriers,
aucune nouvelle
ville qui a vu le
jour, à l'instar
de l'effort de développement
des colonies. L'occident
a donc érigé
des cathédrales
économiques
et des hauts fourneaux
là où
il n'existait que
la brousse et la
poussière.
Autrement dit, la
Chine n'exporte
pas son industrie
de transformation.
Elle n'exporte pas
sa nouvelle technologie.
Elle greffe son
savoir faire sur
les créneaux
existant et qui
sont encore porteur
(prise des participations
dans des firmes
ou exécution
des contrat des
travaux publics
juteux). C'est dire
qu'elle intervient
là où
la nécessité
de renforcer les
capacités
d'exploitation locale
des matières
premières
utiles à
son industrie s'impose.
Notons que le pays
étant dans
sa phase de décollage,
il un gros importateur
des biens d'équipement
(+105% pour les
appareils de mesure
et instruments scientifiques
par exemple. Donc,
il n'est pas encore
fournisseur des
produits semi finis
destinés
à l'industrie,
il en par contre
un grand demandeur
qui attire les firmes
délocalisées
vers son marché
intérieur
en vue d'en tirer
un grand profit
, c'est une vaste
chantier des usines
occidentales délocalisées
et qui sert au montage
des pièces
détachées.
A l'époque
de la découverte
de l'Afrique, l'Occident
a certes, entretenu
le même schéma
dépendance
et de division du
travail entre le
Nord et le Sud.
Mais la Chine n'innove
pas. Elle creuse
cette liaison en
profondeur. Elle
contribue à
renforcer les mêmes
liens de dépendance.
Elle n'apporte des
capitaux frais que
pour entretenir
les secteurs liés
à son propre
commerce extérieur.
Ses investissements
directs à
l'étranger
jouent avant tout
le rôle de
locomotive de ses
exportations. Sans
doute, il y a un
lien direct entre
la vente des téléphones
mobiles made in
China et ses investissements
à l'étranger
dans la télécommunication.
Il y a un lien entre
l'électrification
au Soudan et les
besoins d'importation
du pétrole.
Il y a un lien entre
les super marchés
au Lesotho et l'exportation
de ses produits
finis. Il y a un
lien entre l'usine
des explosifs en
Zambie et les besoins
du cuivre en Chine.
Il y a également
un lien entre la
construction du
barrage au Soudan
et l'importation
du pétrole.
L'ouverture vers
la Chine contribue
malheureusement
à renforcer
la structure traditionnelle
du commerce extérieur
de l'Afrique noire,
l'insérant
davantage dans la
division classique
du travail. Comme
nous le disons ci
haut, l'Afrique
du Sud, le Nigeria,
le Gabon, l'Angola
(exportateur du
pétrole et
gaz) sont donc des
principaux partenaires.
Ainsi, pour des
raison d'approvisionnement
en énergie,
la Chine dont la
consommation du
pétrole est
estimé à
95% de la production
total du moyen orient
d'ici 2015 garde
des liens privilégiés
avec le Nigeria,
le Soudan, l'Angola,
principaux producteurs
. Elle lorgne également
sur les ressources
minières
de la Mauritanie
et du Congo Kinshasa,
pour l'alimentation
de son industrie
métallurgique.
Les données
officielles relatives
aux importations
au cours de l'an
2003 indiquent que
les matières
premières
ou produits à
base de matières
premières
constituent 38%
des importations
chinoises. Il s'agit
des produits agricoles
et chimiques, minéraux,
minerais et textiles.
Les produits les
plus dynamiques
ont été
le pétrole
(+55%) et le gaz
(+24%) et les produits
chimiques. Les biens
intermédiaires
destinés
à l'assemblage
constituant 40%
de la demande d'importations
: composants électroniques
(+44%), machines-outils
(+40%) et véhicules
(+83%), instruments
et équipements
divers viennent
par contre des pays
occidentaux, du
Japon et de l'Asie
du Sud Ets. Comparée
à l'Amérique
latine, l'Afrique
demeure donc l'enfant
pauvre du boom chinois.
Dans les échanges
avec le Sud, quelques
pays émergents
tirent l'épingle
du jeu. Il s'agit
de Chili (cuivre)
de la Pérou
(Cuivre), du Brésil
et de l'Argentine.
C'est aussi de ces
pays que la Chine
importe le soja,
l'huile de palme,
le coton, le zinc,
l'étain,
etc. Par contre
les pays en voie
d'industrialisation
qui se sont spécialisé
ces derniers temps
se retrouvent en
grande difficulté
du fait qu'ils subissent
la plus forte concurrence
des produits made
in Chine. Selon
Christian Chavagneux,
le pays fabrique
70 % des jouets,
55 % des appareils
photos, 29 % des
téléviseurs
et 24 % des machines
à laver vendus
dans le monde. Voilà
ce qui creuse les
déficits
commerciaux avec
le reste du monde.
L'excédent
de ce commerce ne
profite pas aux
Africains. Les matières
premières
africaines sont
achetées
au prix bas, fixé
par les négociants
chinois. Au Congo
Kinshasa, la Chine
achète les
minerais bruts non
extraits, sous la
forme naturelle
de terre. Elle n'amène
ni pioche ni pèle
ni un bulldozer.
La terre fraîche
est extraite des
carrières
par des paysans,
des femmes et des
écoliers.
Ils l'acheminent
vers les centres
de négoce.
Les prix sont déterminés
par l'acheteur,
en fonction de la
teneur en minerais.
Ensuite, les camions
entiers transportent
ces mas de terres
vers l'extérieur
(Afrique du Sud
) où elles
sont traitées
dans des usines,
à l'insu
du gouvernement
congolais. Quels
sont les minerais
qui y sont extraits
? Quel est leur
revenu réel
? Que gagnent les
négociants
chinois ? Personne
ne peut répondre.
Tout ce que l'on
sait est que le
paysan abandonne
son champ, l'écolier
n'étudie
plus, l'ouvrier
ne travaille qu'à
moitié, tout
le monde est dans
la carrière,
à la recherche
d'un hypothétique
revenu de la
vente des terres
brutes aux
Chinois. 5.
Les exportations
à bas prix
tuent également
l'industrie
locale. Peut-être,
pense-t-on, le fait
d'importer des biens
finis à des
prix réduits,
comparativement
aux biens produits
en Occident serait
un avantage pour
les Africains. Mais
un tel avantage
ne peut se mesurer
qu'en examinant
l'évolution
de l'épargne
intérieure
des ménages
et le niveau de
leurs consommations.
Il peut y avoir
un avantage pour
des Africains dans
la mesure où
leurs importations
renforcent les capacités
locales des industries
naissances. C'est-à-dire
qu'elles concernent
essentiellement
des biens d'équipement
et des produits
intermédiaires.
Mais ce n'est pas
le cas ! Il est
supposé aussi
que les coûts
faibles des biens
made in China permettraient
aux ménages
africains d'épargner
le reste des revenus
ou d'augmenter les
niveaux de leurs
consommations. Or,
il s'avère
que le niveau des
consommations des
ménages n'évolue.
Deux pays (Afrique
du Sud et le Nigeria)
totalisent eux seuls,
plus de la moitié
des importations
totales des produits
intermédiaires
en provenance de
la Chine . Donc,
en dépit
du volume des échanges
avec l'Afrique,
quelques pays y
participent effectivement.
Les échanges
avec les autres
pays restent négligeables.
Les grandes zones
commerciales de
la Chine avec le
reste du monde restent
constituées
par le triangle
Europe-Amérique-Asie
du Sud Ets d'où
la Chine importe
ses biens d'équipement
. Et même
si le souhait serait
de voir tous les
pays africains participer
activement aux échanges
avec elle, nous
ne pouvons pas ignorer
les effets pervers
qui en découlent.
La Chine est la
tueuse des industries
locales de ses Elle
exporte moins cher,
envahit les marchés
extérieurs
et emporte sur son
chemin des usines
moins performantes
(coûts de
production élevés),
tuent des milliers
d'emploi chez ses
partenaires. Ses
coûts internes
de production très
bas constituent
une grande arme
de sa compétitivité.
Au Congo, par exemple,
l'industrie textile
en a pris les coups.
Utexafrica (Congo)
a accepté
d'être avalée
par Cha (groupe
chinois). Les Chinois
ont ainsi réussi
à pénétrer
le marché
par cette voie,
tout en bénéficiant
des exonérations
sur les taxes et
droits d'importation
sur les matières
premières,
les pièces
de rechange, les
machines, les matériels,
équipements
et consommables
usine, ainsi que
quelques avantages
sur la consommation
énergétique.
Cette fusion a sans
doute entraîné
une perte des milliers
d'emplois. Il en
est de même
pour les autres
pays africains.
Les importations
des textiles en
provenance de la
Chine menacent toute
la filière
coton. 6. L'aide
technique gracieuse
n'endigue pas
les périls.
La Chine, pense-t-on,
aide plus qu'elle
ne reçoit.
Son bénévolat
est beaucoup plus
bénéfique
que l'aide liée
accordée
par l'Occident.
Etant plus proche
du Tiers Monde,
elle a un autre
regard sur la dette,
et elle milite en
faveur de la suppression
de la dette des
pays africains.
L'aide au développement
accordée
à l'Afrique
noire est en nette
régression.
Les Etats-Unis ont
diminué leur
aide de moitié
depuis le début
des années
90.Celle-ce est
passée de
2 milliards de $
à un milliards.
Elle privilégie
les accords bilatéraux
avec les pays de
la zone utile que
constitue la côte
ouest du continent.
Et ses cotisations
au sein des organisations
internationales
accusent des retards.
Seul le Japon a
augmenté
son aide de 792
millions de dollars
à 1 milliard
de dollars entre
1990 et 1994 . L'aide
de l'Union européenne
s'est aussi accru
aussi sous la Convention
de Cotonou de 15
milliards d'euros.
Mais, il faut vite
dissocier les promesses
et les décaissements
réels. La
pratique démontre
que l'aide de l'Union
européenne
relève des
promesses. Les bénéficiaires
sont soumis à
des contraintes
et ne tirent pas
grand profit de
cette promesse.
L'opinion estime
à ce sujet
que la Chine est
un meilleur exemple
d'une aide gratuite,
désintéressée.
Il est vrai, on
compte plus de 900
projets d'assistance
technique entreprise
par la Chine en
Afrique. Ces projets
couvrent tous les
domaines. De 1985
à la fin
de 1990, il y a
eu 905 techniciens
africains formés
par la Chine, venus
de 46 pays. Ce pays
contribue également
à alimenter
le fonds de développement
des ressources humaines,
elle alimente le
fonds de formation
technique (TCDC).
Elle accorde des
prêts à
des taux préférentiels,
parfois sans intérêts.
Le lendemain du
premier forum sino-africain,
elle a décidé
d'annuler la dette
accordée
à plus de
31 pays africains
pauvres et endettés.
Dans deux ans, elle
a annulé
les prêts
de plus de 10, 5
milliards de yuans.
Mais si l'on étudie
d'une manière
isolée ces
interventions, on
va sans doute se
faire une fausse
idée des
efforts conjugués
par toute la communauté
internationale en
faveur de l'Afrique.
En réalité,
l'aide de la Chine,
bien que désintéressée,
elle est de loin
inférieure
à l'aide
que l'Afrique a
reçu de ses
bailleurs des fonds,
tant sur le plan
bilatéral
que sur le plan
multilatérale.
Son geste d'annuler
ses prêts
n'est pas non plus
isolé. Il
s'inscrit dans le
cadre global d'annulation
des dettes des pays
pauvres, et endettés
; plan conçu
au niveau global
par la Banque mondiale
et le FMI L'opinion
ignore que la Chine
est restée
le plus grand bénéficiaire
de l'aide au développement
de l'Occident. Elle
ignore aussi que
l'aide de la Chine
ne peut pas se substituer
à l'aide
bilatérale
et multilatérale
accordée
par d'autres bailleurs.
En troisième
lieu, l'aide, quelque
soit sa forme ne
substitue pas à
la politique du
développement,
propre à
chaque pays. L'aide
Chinoise est aussi
liée aux
contrats commerciaux.
En Ethiopie, pays
qui a bénéficié
de l'aide militaire
de la Chine, les
entrepreneurs ont
gagné plusieurs
marchés publics
: contrats de construction
des autoroutes,
des ponts des stations
électriques,
des téléphones
mobiles (les portables),
les écoles
et les produits
pharmaceutiques,
la prospection pétrolière,
la construction
d'une base militaire
et la construction
de l'Aéroport
d'Addis Abeba. Au
Zimbabwe, la Chine
y échange
aussi armes contre
les affaires. En
Côte d'Ivoire,
la Chine y confond
aide et vente d'armes.
La construction
de la voie ferrée
Tanzanie-Zambie
avait pour but de
faire la jonction
entre l'océan
et les mines de
la Zambie. Au Congo,
la Chine y échange
aide contre
le diamant,
le bois, le
coltan, le
fer et le cuivre.7.
Les investissements
directs privés
ne comblent pas
la déprive.
En matière
des investissements
étrangers,
trois remarques
s'imposent. En général,
l'Afrique noire
est le moins nantie.
Elle accueille moins
de 1% des investissements
étrangers.
Cette tendance qui
date des années
90 s'aggrave aujourd'hui.
Le taux recule dangereusement
au profit de l'Asie
du Sud-Ets. Les
pays africains qui
attirent encore
quelques investisseurs
étrangers
sont ceux qui disposent
de ressources pétrolières.
En dehors de ces
cas, seule l'Afrique
du Sud reste le
terrain de prédilection
des investissements
non miniers. Les
Etats-Unis, la France
et la Grande Bretagne
demeurent les premiers
investisseurs. Le
rapport du département
du commerce indique
à ce sujet
que : « Les
investissements
américains,
de portefeuille
étrangers
en Afrique subsaharienne
se sont montés
à 700 millions
de dollars en 2002,
inversant la tendance
à la sortie
de capitaux qui
a atteint un milliard
de dollars en 2001.
Comme ce fut le
cas les années
précédentes,
c'est l'Afrique
du Sud qui a bénéficié
de presque tous
ces investissements
en 2002. Les investissements
directs nets des
Etats-Unis en Afrique
se sont élevés
à 861 millions
de dollars en 2002,
soit moins de 1
% du total des investissements
directs américains
à l'étranger.
Ce sont le Nigeria
et l'Afrique du
Sud qui ont attiré
le plus d'investissements
américains,
soit respectivement
992 millions de
dollars et 112 millions
de dollars. Ces
investissements
étrangers
ont été
tempérés
par les sorties
de capitaux d'autres
pays africains qui
ont totalisé
174 millions de
dollars »
. La Chine ne fait
pas exception. Le
volume de ses investissements
directs en Afrique
reste dans les mêmes
proportions que
celui des autres
puissances industrielles.
Le pétrole
et les travaux publics
sont les deux domaines
prioritaires. Alors
qu'en 2002, on compte
plus ou moins 6
758 entreprises
chinoises à
l'étranger
avec un investissement
total de 13,2 milliards
de dollars dont
8,9 milliards de
dollars de capitaux
chinois, l'Afrique
n'a reçu
durant 4 années
que 1,2 milliard
de $, soit 1% reparti
dans 49 pays . Par
ailleurs, si l'on
comparer la somme
des capitaux étrangers
que la Chine attire
de l'étranger,
les tendances sont
nettement en sa
faveur. En 2004,
il est noté
que les investissements
directs étrangers
drainés par
la Chine ont augmenté
de 60,63 milliards
de dollars, soit
13 % de plus que
l'année précédente.
Le rapatriement
de capitaux étrangers
se chiffrait à
5,694 milliards
de dollars et l'afflux
net des investissements
en Chine à
54,936 milliards
de dollars. Par
ailleurs, bien que
présents
dans plus de 50
pays africains,
les investissements
chinois sont orientés
vers les mines et
les communications.
C'est donc l'Amérique
latine (pays émergents)
qui sont par contre
les premiers bénéficiaires
des ses capitaux.
II. Pourquoi
ces partenariats
ne sont que de mirages
?
1. L'éternelle
maladie de manque
de diversification
sectorielle Plusieurs
raisons sont évoquées
pour expliquer les
dérives socio
économiques
de l'Afrique. Philippe
Hugon se posait,
il y a quelque temps
la question de savoir
pourquoi, la stagnation
des économies
africaines ? Il
y a, disait-il,
une concomitance
entre la marginalisation
extérieure,
le maintien de la
structure sectorielle
de la production
et de la spécialisation
internationale,
la stagnation économique,
la faiblesse des
États au
delà d'un
discours volontariste
et la très
faible intensité
des relations régionales
du moins officielles.
Il a évoqué
quelques hypothèses.
La stagnation économique
(a) serait-elle
liée à
des "mauvaises"
politiques économique
et au rôle
de l'état
(b), a-t-elle conduit
à une absence
de diversification
des économies
(c) dont il est
résulté
une faible ouverture
extérieure
(d) et une faible
intégration
régionale
(e) ? Ou bien au
contraire, la "mauvaise"
spécialisation
issue de la colonisation
(a'), liée
à l'érosion
des préférences
et au retrait européen
(b') et à
une absence de maîtrise
de l'ouverture extérieure
(c') ont-ils conduit
à une stagnation
marginalisante (d')
et à une
régionalisation
avortée(e')
? Si l'on peut se
faire une image
défaitiste,,
on peut se référer
à ce constat
l'Alain Dubresson,
Jean-Yves Marchal
et Jean-Pierre Raison,
dans leur ouvrage
de Géographie
Universelle.: «
Les États
africains sont comme
l'économie
: en crise et désemparés.
Les services et
les infrastructures
sont dégradées
; la fonction publique
mal payée
et donc gangrenée
par la corruption.
Inégalité
entre les régions,
insécurité
dans les villes,
abandons de projets
agricoles et industriels
: la seule solution
trouvée par
les États
est la privatisation
à outrance
mais les usines
ne trouvent pas
preneur. Une société
de subsistance s'organise
ou une contre-société
de trafics qui enfante
ses gagnants et
ses perdants. L'état
se prive ainsi de
ressources fiscales
et douanières
». Les réponses
de ces dérives
sont dans toutes
ces hypothèses.
Examinons quelques
unes en commençant
par la plus importante
et qui concerne
presque toute l'Afrique
noire. La tendance
démontre
que les pays africains,
riches en ressources
minières
absorbent 90% des
échanges
et reçoivent
également
le gros des investissements
directs. Ceci signifie
que l'Afrique reste
le pourvoyeur des
ressources minières.
C'est sa spécialisation
internationale.
Elle reste absente
dans d'autres domaines.
Son économie
ne s'intègre
pas dans la nouvelle
économie
du savoir. Elle
est forcée,
dans le contexte
de globalisation,
d'élargir
le partenariat,
en s'ouvrant au
reste du monde industrialisé,
mais il s'agit d'une
diversification
des directions,
sans diversifier
ni les flux des
échanges,
ni les produits
finis. Cette pénurie
est due à
l'absence de maîtrise
des techniques de
production locale
des produits finis.
Elle est due aussi
au fait que les
politiques d'industrialisation
actuelles ne diffèrent
pas de celles d'il
y a 20 ans. La stratégie
de l'industrie industrialisante
qui a échouée
durant les années
70-80 reste toujours
prisée. Les
raisons de ce choix
sont liées
à l'idée
selon laquelle,
le commerce extérieur
génère
les revenus. Etant
donné que
les besoins en ressources
minières
restent importants
dans le monde, l'Afrique
croit pouvoir tirer
avantage de ses
exportations des
minerais. Mais ni
les anciens partenaires,
ni les nouveaux,
personnes n'a changé
les règles
qui président
l'offre et la demande
des ressources minières.
Les prix restent
fixés par
l'extérieur.
Les mécanismes
de stabilisation
(stabex et sysmin)
qui ont été
mis en route n'ont
pas donné
des fruits. Ce qui
suppose que l'ouverture
des échanges
vers les nouveaux
partenaires s'inscrit
dans la pérennité
du principe ancien
de division du travail.
Les nouveaux partenaires
n'apportent, non
plus, des capitaux
importants. Au vu
de la tendance des
investissements
directs étrangers,
on peut noter que
la part reçue
par l'Afrique, qu'elle
soit multilatérale
ou bilatérale
a été
plus importante
que celle qu'elle
reçoit aujourd'hui.
La fin des relations
privilégiées
fait perdre aussi
à certains
pays, les avantages
des accords spécifiques
liés aux
anciens liens coloniaux.
La France par exemple
se désengage
de la Côte
D'ivoire, ancien
principal partenaire.
De même, la
Belgique n'apporte
plus un intérêt
particulier au Congo
Kinshasa. Or, les
nouveaux partenaires
ne comblent pas
ce vide. Ils agissent
dans le même
sens que les partenaires
traditionnels qui,
du pacte colonial,
ont conclu des accords
de dépendance
économique
avec les anciennes
colonies. Ainsi,
peut-on constater
que les nouveaux
partenaires pratiquent
la même logique,
ils ouvrent leurs
marchés aux
importations de
l'Afrique, accroissent
les déficits
des balances commerciales
des Africains et
investissent là
dans des secteurs
miniers, sans sentiment
historique, ni idée
de liens spécifiques
avec tel ou tel
autre partenaire.
Quelques pays tentent
de sortir de cette
monoproduction.
Il s'agit du Sénégal
(exportation des
légumes),
de l'Ile Maurice
(crevettes, fleurs,
légumes)
du Kenya, de l'Ethiopie
et du Kenya. Comme
on peut le constater,
il s'agit des petits
pays, sans ressources
minières
et qui tentent de
gagner le pari,
en misant sur des
produits agricoles.
2. Le faible niveau
des marchés
intérieurs.Le
fait que l'Afrique
du Sud reste le
partenaire essentiel
de la zone Asie
indique également
que la Chine pratique
l'adage de : «
trade, note aide
». C'est-à-dire
qu'ils s'intéressent
aux marchés
porteurs. Or à
croire aux statistiques
de la Banque mondiale,
le reste de l'Afrique
sub-saharienne s'enfonce
dans la sa descente
en enfer. Bien que
son BNP puisse probablement
connaître
une croissance au
cours des années
prochaines, le nombre
des pauvres va par
contre s'accroître.
C'est-à-dire
que le nombre des
personnes vivant
avec moins de 1$
par jour ne chutera
pas, bien au contraire,
il passera de 313
millions en 2001
à 340 millions
en 2015 . Dans ces
contextes, les pays
asiatiques qui misent
sur la croissance
des exportations
orientent leurs
échanges
davantage vers le
triangle asiatique
des « dragons
», vers l'Unions
européenne,
vers les pays émergents
de l'Amérique
latine et vers l'Amérique
du nord. Entre les
deux géants
de l'Asie, les échanges
commerciaux (sino-japonais)
sont de l'ordre
des 178 milliards
de dollars par année.
Le continent noire
représente
moins de 2% du commerce
total asiatique
. L'Afrique au sud
du Sahara reste
donc aux yeux des
Asiatiques, un monde
« en devenir
», composé
des zones inutiles
et des zones utiles,
mais qui est suivi
de près.
La libéralisation
des échanges
et le faible degré
de pénétration
des stratégies
compétitives
de l'Afrique annulent
toute éventualité
des conflits commerciaux
entre les deux régions.
Les stratèges
chinois et japonais
n'ont pas une crainte.
Ils ne conseillent
nullement l'anticipation
de conduite, destinée
à se faire
des espaces commerciaux
exclusifs en Afrique
noire. Ils savent
qu'ils ne peuvent,
non plus, combler
les vides dus aux
replis européens.
Ils ne vont pas
ériger en
Afrique des usines
gigantesques de
production des minerais,
à l'image
des industries coloniales
qui sont en ruine.
Leurs méthodes
consistent à
ériger de
petites unités
flexibles de production
et à accorder
la préférence
à la nouvelle
forme d'exploitation
artisanale des minerais
par des paysans
qui creusent à
la main et revendent
les terres exportables
directement vers
les centre des trilles
(Afrique du Sud,
Chine, Corée).
C'est le cas qui
se passe actuellement
au Katanga (Congo).
3. Une aide au développement
séculaire,
mais sans conséquences
positives On ne
saurait compter
la somme des aides
que les pays africains
ont eu depuis les
décennies.
Les statistiques
réalisées
par nombreux auteurs
se résument
en ceci. «
Depuis 50 ans, on
observe une relation
négative
entre la valeur
de l'aide internationale
reçue par
un pays et son taux
de croissance. Nous
l'avons aussi testé
et nos résultats
corroborent ce constat
. Dans les années
90, de tous les
pays qui ont reçu
de l'aide, on en
compte autant qui
ont connu une croissance
négative
que positive. De
1970 à 1999,
17 pays du sub-Sahara
ont reçu
plus de 100 milliards
d'assistance de
la Banque Mondiale.
Et pourtant leur
PNB/habitant y a
diminué.
En 50 ans, les Américains
ont donné
500 milliards $
aux pays pauvres,
sans qu'on observe
de progrès
du niveau de vie;
nombre de ces pays
ont connu une baisse
de leur revenu par
habitant. De 1987
à 1998, l'incidence
de la pauvreté
s'est accrue en
Afrique. La moitié
de la population
y gagne moins d'un
dollar par jour;
le taux de mortalité
infantile s'inscrit
à un sur
sept. En contrepartie,
de 1980 à
1990, la Chine et
l'Inde n'ont bénéficié
que d'une infime
portion d'aide internationale,
4% et 7% de leur
PIB respectif. Ça
ne les a pas empêché
de jouir d'un taux
de croissance fulgurant
de leur économie
». Cette analyse
de Jean Luc Mugué
mérite une
particulière
attention. Elle
offre la preuve
de la dérive
de l'aide. Les leçons
données aux
Africains par les
bailleurs des fonds
constituent aujourd'hui
une pille des cours
que l'on enseigne,
on commente, sans
toutefois toucher
sur le bouton qui
ouvre sur les causes
réelles des
échecs des
politiques de l'aide.
Les donneurs se
donnent la conscience
tranquille d'avoir
tout fait pour tirer
les pauvres vers
le haut de l'échelle.
Mais les pauvres
disent que l'aide
était liée.
Si nous revisitons
les causes, nous
pouvons en énumérer
plusieurs. Les aides
ont ici et là
généré
les revenues monétaires.
Elles ont aussi
ici et là
soutenu la croissance.
Mais celle-ci a
été
sporadique. L'épargne
(s'il y en a eu)
a été
très mal
mobilisée.
Dans nombreux cas,
elle a été
réinvestie
dans des secteurs
non porteurs. Une
grande partie a
été
affectée
au service de la
dette. Les chiffres
qu'on ne peut plus
nier aujourd'hui
démontre
que certains pays
ont été
obligés d'affecter
plus de 40% de dépenses
annuelles au remboursement
des prêts.
Donc les revenues
des exportations
des minerais ont
servi davantage
à entretenir
les économies
des donneurs de
l'aide. Par ailleurs,
la détérioration
des termes de l'échange
n'est plus à
redire. Elle a affecté
nombreux exportateurs
des matières
premières.
Les revenus générés
par le commerce
ont été
absorbés
par les prix élevés
des biens importés,
par le remboursement
de la dette, par
les dépenses
politiques de prestiges,
par les détournements
et par la corruption. Pr.
Blaise Sary
Ngoyi
Antwerpen,
26.04.2005
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