Au
revoir Léopold
II. Merci
de votre visite
S'il
faut restituer
ces diverses
mémoires,
il faut alors ériger
plusieurs stèles,
notamment celles
de Lumumba, de Kasa
Vubu, de Mobutu,
etc. Pour le moment
les pratiques veulent
que le régime
au pouvoir en détermine
le choix. Les images
de Mobutu ont été
très vite
effacées
des lieux publics.
Seul Kabila L. D.
est débout
dans tous les coins
des rues et avenues
où trônent
ses photos «
grand format »
ainsi que peintures.
Il semble
donc inconcevable
qu'au moment où
le régime
a besoin de s'affirmer
comme « kabiliste
», qu'il y
ait une autre figure
de proue qui va
refaire surface.
Les stèles
ont une âme,
une mémoire.
Elles véhiculent
un symbole.
Eriger
le buste
de Léopold
II, haut de plusieurs
mètres et
pesant trois tonnes
d’acier est
un geste suicidaire
du pouvoir en place.
Les Kinois rêvent
de revivre le passé
qui leur est conté.
Ils savent, certes,
que Léopold
II était
le Roi coupeur des
mains. Ils savent
qu’il était
sans pardon pour
tous ceux qui
ne rapportaient
pas le caoutchouc.
Mais ils savent
aussi, à
travers les lectures
que Léopold
II était
aussi le bâtisseur
des empires. Il
a fondé des
écoles, des
hôpitaux,
des routes, des
chemins de fer,
des usines, des
villes, etc. La
Belgique a suivi
sa route, elle a
continué
son oeuvre.
Ils savent aussi
que l’après
indépendance
n’est pas
rose. Les routes
sont détruites,
les hôpitaux
n’existent
plus, les usines
sont devenues des
sièges des
églises «
pentecôtistes
». Ils savent
que les chemins
de fer sont avalés
par les brousses.
Ils savent que les
villes sont de dépotoirs
publics. Ils savent
que Léopold
II a crée
l’emploi,
et que ses successeurs
noirs, des «
débâtisseurs
» des empires,
eux aussi, ont tout
détruit.
Là où
Léopold II
a mis les sources
d’eau potable
avec le Fond du
bien-être
indigène,
il n’en
existe plus.
Les maladies
tropicales sont
revenues partout!
Dans ces conditions,
selon le pouvoir
en place, ériger
les stèles
des héros
historiques, c’est
donc réveiller
les chats qui dorment.
C’est susciter
les regards des
« jeunes congolais
» sur le passé
heureux qu’ils
cherchent à
revivre. C'est construire
un miroir du passé,
dans lequel les
Congolais peuvent
se regarder et
regretter !
Pour éviter
des démons,
le pouvoir a donc
ordonné la
levée immédiate
de la stèle
du Roi bâtisseur,
pour que les autres
Rois ne reviennent
pas troubler les
nuits des Congolais,déjà
marquées
par des cauchemars.
Muzungu a fait
donc une gaffe.
Quelle mouche
l’a
piqué ? Il
sans doute la nostalgie.
Mais une nostalgie
non partagée
par tous. Au revoir
Léopold II.
A bientôt
peut-être.
Les
rangs des opposants
s'est grossi,
le pays pénètre
dans l'incontrôlable
zone
MISE
EN LIGNE LE 13
JANVIER 2005
| LE SOFT N°809
| DATÉ LUNDI
17 JANVIER
2005.
On savait,
dans la Capitale,
l'heure de
vérité
proche, l'affrontement
imminent. Toutes
les conditions avaient
été
réunies:
l'absence de volonté
de conduire le pays
aux élections
à la date
dite - en dépit
d'affirmations entendues,
nul n'était
pas au courant de
ce que tout le monde
savait, à
savoir, que le report
des élections
avait été
décidé
par le Gouvernement
et par… la
Communauté
internationale -
les ambassades à
Kinshasa n'en faisaient
plus mystère
- et il ne restait
plus qu'à
ce que quelqu'un
prenne le courage
et l'annonce
C'est
l'abbé Appolinaire
Malu-Malu, président
de la CÉI,
la Commission électorale
indépendante,
qui se sera risqué
de porter le chapeau
en se déconsidérant...
Des ministres
parmi les plus
fougueux -
Joseph Olenghankoy
des FONUS et
Eugène
Diomi Ndongala Nzomambu
de la Démocratie
Chrétienne
- venaient d'être
limogés par
le chef de l'État
alors que le statut
d'un autre, non
moins fougueux,
José Endundo
Bononge du MLC,
révoqué
de facto par le
président
de la République
lors de la dernière
publication, le
3 janvier, du nouveau
Cabinet, était
à la base
d'un bras de fer
entre le président
de la République
et l'un des quatre
Vice-présidents
de la République,
Jean-Pierre
Bemba, et dont
nul ne savait,
pour l'heure,
qui allait
l'emporter
sur l'autre.
Déjà,
l'UDPS et Étienne
Tshisekedi wa Mulumba,
tenus hors de la
transition, de même
qu'Antoine Gizenga,
avaient annoncé
les couleurs: pour
eux, il ne sera
guère question
de prolongation
de la transition.
Au 30 juin 2005,
les institutions
actuelles, qui auront
échoué
à réaliser
le but de la transition,
à savoir,
conduire le pays
aux élections,
devront quitter
la scène
et, pour l'UDPS,
céder la
place à Étienne
Tshisekedi.
Tout ce beau
monde ne pouvait
que se retrouver
et formaliser
une alliance
sinon stratégique,
du moins tactique:
démontrer
l'incurie des institutions
actuelles par une
manifestation monstre,
type insurrection
et émeutes
dans la Capitale...
Ce qui fut
fait.
Il faut ajouter
les actes de
corruption
perpétrés
par des ministres
et P-dg - et, certainement,
par l'ensemble de
membres des institutions
de la transition
- qui disqualifiaient
encore plus le régime...
Il aura été
jusqu'à faire
jouer un curieux
rôle au président
de l'Assemblée
nationale de transition,
Olivier Kamitatu
Etsu. Celui qui
aura conduit jusqu'aux
fonts baptismaux
la Commission Bakandeja
à la base
de la série
de révocations
- dont celle de
José Endundo
Bononge - se sera
donc dédit
spectaculairement
en choisissant -
en avait-il le choix,
sinon celui de quitter
les rangs de son
Mouvement, le MLC?
- les thèses
de ce MLC, qui précisément
s'oppose à
la Commission.
Ce
faisant, que
reste-t-il
de la Commission
Bakandeja?
That's DRC...
Dans ces conditions,
les déclarations
de l'abbé
Malu-Malu - that's
DRC... -, qui aura
brillé par
un manque de
tac politique,
ne pouvaient
que mettre
le feu aux
poudres.
Car, si tout
le monde savait
ce que tout
le monde savait,
n'était-il
pas souhaitable
d'attendre d'engager
un débat
politique, dans
les règles,
en bonne et due
forme, c'est-à-dire,
au Parlement (les
deux chambres réunies),
préparer
ainsi l'opinion
publique, par des
arguments motivés,
plutôt que
de se saisir en
solo du micro d'un
média étranger
– la fameuse
Rfi, toujours ce
complexe infantile
face à l'étranger
et à son
média
d'importation?
Au total,
les émeutes
et insurrections
de lundi 10 jenvier
auront fait entre
4 et 19 morts, selon
les sources et plusieurs
dizaines d'arrestations.
En même temps
que la paroisse
catholique Saint
Boniface a été
saccagée
et un siège
local du parti présidentiel,
le PPRD, a été
incendié...
Et le régime
(ainsi que
sa formule
1+4) en sort
encore plus
affaibli.
Tout le monde
en convient:
l'heure de
vérité
a sonné.
Avec la montée
en puissance dans
les rangs des opposants,
le pays pénètre
dans l'incontrôlable
zone: celle où
tout est permis.
Tout...
Pourquoi
l'expérience
des pays de l'est
- dont celle toute
récente de
l'Ukraine - et,
même, de Côte
d'Ivoire de Laurent
Gbagbo, n'inspirerait-elle
pas les R-dCongolais?
Sauf si la barre
est tenue - comment
le serait-elle face
à tant de
démons? -,
désormais,
à Kinshasa,
tout - tout
- est envisageable.
T. MATOTU.
lesoftonline.net
13/01/2005
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Kabila
chez Kadhafi
ce mardi 28 décembre
2004.
La diplomatie
de "moi
aussi je t'aime" Blaise Sary Ngoy S'il
y a un dirigeant
africain
dont le comportement
reste incertain,
c'est bien
M. Kadhafi.
Au pouvoir
depuis 1969,
il défie
les pronostics des
observateurs qui
prédisaient
sa fin, depuis qu'il
était dans
le collimateur des
Etats-Unis. Soupçonné
de prêter
main forte aux terroristes,
il est resté
isolé de
la Communauté
internationale plus
de 15 ans, suffoquant
mais sans faire
des grimasses, toujours
certains de sa victoire
militaire sur le
mal qu'est, selon
lui, l'Occident.Aujourd'hui,
il est devenu fréquentable.
Jacques Chirac,
Silvio Berlusconi
et Tony Blair lui
ont rendu visite.
Et ensuite ce fut
le tour du premier
ministre canadien
Paul Martin. Durant
cette période
de l'isolement,
sa politique extérieure
a été
essentiellement
et nécessairement
orientée
vers l'affermissement
des liens avec le
monde arabe et le
monde africain.
Mais cette politique
vis-à-vis
de l'Afrique noire,
reste marquée
par des traits que
l'on ne peut pas
qualifier avec exactitude.
Tantôt, qualifié
d'aumônier
par certains, il
a aussi été
accusé d'être
le pourvoyeur d'armes
et le commanditaire
des coups d'Etat
contre d'autres
dirigeants africains.
On a cité
son nom en Côte
d'Ivoire, au Tchad,
en République
centre africaine,
au Libéria,
en Sierra Leone,
en Somalie. Bref,
partout où
existent des tensions
de tout genre, le
nom de Kadhafi était
cité comme
instigateur ou modérateur,
etc. Qu'on se rappelle
de la bande d'Aouzu,
de son soutien aux
Touaregs et aux
Toubous, etc. Trois
thèses accompagnent
ce constat : pour
les uns, Kadhafi
a des visées
expansionnistes.
Pour d'autres, son
panafricanisme est
une tentative de
soustraire certains
dirigeants de leurs
escarcelles occidentales.
Tandis que pour
d'autres, le bras
tendu de Kadhafi
à ses collègues
africains est justifié
par la soif de leadership
qu'il se dispute
souvent avec certains
leaders, notamment
Moubarak, Bongo,
Mbeki, etc. Les
analystes reportent
qu'à défaut
de faire tomber
par la force certains
régimes,
il n'a pas hésité
à financer
les campagnes électorales
de certains chefs
politiques dans
le but de s'assurer
leur soumission
et leur obéissance.
Depuis 1997, la
thèse de
l'unité africaine
lui est devenue
très chère.
L'échec de
panarabisme serait
l'une des raisons
de son rêve
de faire de lui
le nombril du panafricanisme.
En 1999 plus de
40 chefs d'Etat
africains ont scellé
ce rêve à
Syrte. En 2000,
il a réussi
à imposer
son Union Africaine
qu'il a pris en
charge à
90%.Des arriérés
de cotisations à
l'OUA ont été
payées aussi
par Kadhafi. La
Libye, déclarait
Kadhafi est ouverte
à tout le
monde. Même
sans passeport.
Des milliers d'africains
noirs ont ainsi
envahi le pays jusqu'au
moment où
la coupe a débordé.
Leurs aventures
se ont soldése
par un retour forcé
dans leurs capitales
respectives, sur
demande des pays
européens
qui ont estimé
que Tripoli était
devenu la porte
ouverte à
l'immigration clandestine
des jeunes africains
noirs. En ce qui
concerne le Congo
Kinshasa, remarquons
que Kadhafi est
resté très
méfiant de
Mobutu. Non seulement
il a financé
le séjour
des ses opposants
à l'époque,
dans son pays, il
a aussi pris en
charge certaines
expéditions
punitives dirigées
contre Mobutu. Qu'on
se souvienne. La
main de Kadhafi
n'était pas
absente dans les
deux guerres du
Shaba et dans les
deux attaques de
Moba, à l'époque.
La déstabilisation
de l'Est du pays
à l'époque
a été
aussi tentée
par Kadhafi, notamment
dans ses accointances
avec Bagaza. Des
jeunes congolais
ont été
recrutés
jadis et formés
en Libye. Parmi
eux, on notera ceux
qui ont épaulé
Ngandu Kisase. L.D.
Kabila n'était
pas, non plus, inconnu
de Kadhafi. Lors
de la guerre du
Shaba, Kadhafi a
concilié
Mbumba et Kabila
dont la dispute
avait occasionné
la défaite
commune. Lorsque
la guerre de l'AFDL
éclate, le
nom de Kadhafi a
été
également
cité parmi
les protecteurs
de Museveni et de
L.D Kabila. Les
premières
réunions
panafricaines, idéologie
qui sous-tendait
la coalition entre
Museveni, Kagame
et Kabila, ont eu
lieu en Libye. Au
lendemain de la
victoire de l'Afdl,
les envoyés
de Museveni ont
sillonné
le Congo dans le
but de mettre en
place des comités
panafricains. Si
Kadhafi s'est désolidarisé
de Kabila, c'est
suite à la
distance que ce
dernier a voulu
prendre vis-à-vis
de Museveni.Curieux,
Museveni et Kagame,
bien que tirant
leurs idéologies
de panafricanisme
(cfr. Nyerere),
ils étaient
en même temps
des enfants chéris
de Bill Clinton.
Durant la seconde
guerre dite des
« banyamulenge
», Kadhafi
a observé
une double attitude
: appuyer la thèse
de Kagame (celle
de l'espace commun
africain), rejetant
sur Kabila les intentions
malveillantes de
vouloir «
jeter à la
mer les Tutsis du
Congo » ;
en même temps,
il s'est montré
attentif à
toute possibilité
qui le mettait sur
la scène
des négociations
politiques en faveur
de la fin de la
guerre. Certains
observateurs ont
compris que Kadhafi
était mal
dans sa peau chaque
fois qu'une crise
tendait de diviser
les africains entre
anglophones et francophones.
Pour lui, cette
division lui ferait
échapper
le leadership dont
il tant besoin.
Les rencontres sont
multipliées
à l'époque
entre lui et Kabila
L.D. en vue de contrecarrer
les solutions purement
francophones. Qu'on
se rappelle de la
réunion de
Syrte. Mais, l'évolution
de la situation
ayant remis sur
la sellette le leadership
de l'Afrique du
Sud, Kadhafi s'est
rangé, non
sans se donner le
pouvoir s'assumer
certains rôles
d'une manière
solidaire avec l'Afrique
du Sud ou avec tout
autre pays qui se
proposait de parrainer
dialogue intercongolais.
La guerre ayant
officiellement pris
fin, Kadhafi devait
en principe ranger
des armes et laisser
les Congolais passer
leur transition.
Mais depuis deux
ans, des rencontres
irrégulières
s'effectuent entre
lui et Joseph Kabila.
En 1999 la volonté
de tenir une commission
mixte a été
conclue. En 2003,
Kabila s'est rendu
en Libye deux fois.
En 2004, il s'est
également
rendu en Libye.
Et J.P. Mbemba a
également
effectué
une visite en son
nom. Au début,
on avait cru que
c'était pour
lever un malentendu
: Kinshasa accusait
Tripoli de soutenir
militairement J.P
Mbemba. Mais au
fil du temps, on
peut se poser la
question de savoir
le contenu des réunions
qui se tiennent
à un rythme
régulier
entre les deux dirigeants.
Sur le plan économique,
il n'existe pas
grand-chose entre
les deux pays. La
commission conclue
concerne l'examen
de la possibilité
pour la Libye d'investir
dans le domaine
routier« build
operate transfer
», celui des
hydrocarbures (pétrole)
et des infrastructures
hôtelières.
L'engagement du
gouvernement congolais
par contre concerne
la l'approvisionnement
en eau à
l'Etat libyen. Nous
ne pensons que ce
soit le mobile des
fréquentations
entre les deux pays.
Dans le contexte
de l crise actuelle,
on peut imaginer
que Kabila est allé
rendre compte à
Kadhafi de l'évolution
de la situation,
lui priant d'intervenir
auprès de
Kagame afin que
cessent les incursions
en territoire congolais.
On peut également
penser que le renforcement
de l'axe Kinshasa
Paris Tripoli serait
en route, au détriment
de l'axe anglo-saxon
: Londres, Washington,
Kigali. Mais ce
ne sont que des
spéculations
qui vont bon train.
Le communiqué
officiel de Kinshasa
est laconique. Si
l'on examine la
composition de la
délégation
qui s'est rendu
à Tripoli,
de même si
l'on examine la
durée de
la mission, il y
a lieu de penser
que le sujet concernait
la crise de Kanyabayonga.
Kabila, serait parti,
sur demande de Kadhafi
ou sur sa propre
initiative chercher
un secours diplomatique
de l'UA auprès
d'un chef d'Etat
qui totalise 35
ans de règne
à la tête
du pays et qui distribue
facilement les cartons
rouges et les cartons
verts à ses
homologues. Un mot
de sa part suffit
pour calmer Kagame.
Mais le calme ne
signifie rien. Les
tensions resteront
vives et Kadhafi
n'en peut rien dans
la mesure où
il finance, certes,
les tensions, mais
n'envoie jamais
ses militaires sur
le terrain, en vue
de soutenir les
factions. Autrement
dit, les courtes
visites de Kabila
ont des effets de
se rassurer qu'il
se soit fait entendre.
La raison de Kagame
ne passe pas pour
la seule vérité
celle de Kabila
encore moins dans
la mesure où
Kadhafi porte très
peu dans cœur
ce jeune président.
Il sait également
que J.P. Mbemba
étant son
poulain préféré,
il a donc besoin
de redire à
Kadhafi : "moi
aussi je t'aime"!
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Les
leçons
à tirer
des batailles
de Kanyabayonga
Blaise
Sary Ngoy
22
déc.2004.
Le malade est
encore, encore
malade. La cure
de Pretoria (accord
global et inclusif)
ne l'a pas tiré
de son lit de moribond
! Il meurt à
petit feu. Les sources
du mal ? On en compte
plus : la trahison
au niveau de l'espace
présidentiel,
le mensonge politique,
les non dits sur
les intentions de
nombreux dirigeants,
l'incompétence,
la corruption, l'absence
de l'intérêt
national, le manque
d'inspiration dans
le chef de ceux
qui sont censés
diriger les services
de renseignements,
les excellences
et les honorables
n'ont plus envie
de se noyer, ils
se terrent dans
leurs fauteuils
et se moquent de
ceux qui veulent
qu'ils aillent vite
à la porte
de leur sortie (
élections),
etc.
Ce
n'est pas tout.
L'accord lui-même
est un truc qui
compte des pièges
en son sein. Les
chefs de files sont
inviolables, inamovibles,
quelle que soit
leur capacité
de gestion des crises.
La décision
de l'unification
de l'armée
a été
prise au
hasard !
Nous
avons dit,
il y a quelques
jours que la
crise qui
éclate à
Kanyabayonga est
le reflet de la
méfiance
qui ronge l'espace
présidentiel.
Nous disons qu'elle
est le reflet de
l'absence de l'évaluation
de la transition.
Celle-ce a été
demandée,
mais, personne ne
sait où on
en est. Les commissions
créées
à cet effet
se sont diluées
dans la nature.
Comme d'habitude,
on décrète
et on tourne le
dos. C'est fait
et on se contente
de « à
peu près
» !
Par
exemple, les
ministres ont été
« suspendus
». Quelques
mandataires aussi
! Puis, c'est le
black out. Qu'est-ce
qui se passe dans
la boîte ?
On juge. On juge
et on discute à
propos des excellences
qui revendiquent
leur innocence.
On cherche à
placer de pions
ici et là.
Qui convient à
tel poste ? Qui
convient à
celui-là
? On se dispute
les titres de excellences,
honorables, PDG,
etc. En somme on
calcule ! Entre
temps, le pays coule
à la dérive.
Les caisses sont
vidées. Les
hôpitaux sont
devenus des mouroirs
dit-on. Les écoles
sont des passoires.
Les provinces sont
devenues «
auto autonomes ».
Monsieur X, le gouverneur
de… joue
au pompier pyromane.
Il visite Kanyabayonga,
prend la température
de « son front
» élargi,
rédige ensuite
la pétition
et la transmet à
une délégation
venue de Kinshasa
! Celle-ci se compose
des Députés
et des Ministres
en charge de «
tout ». Et
ils vont examiner
les plaintes des
« mutins »
et les transmettront
aux autres pompiers
pyromanes! En fait,
cette crise n'a
rien de surprenant.
Elle traduit deux
choses : la non
unification de l'armée
nationale et la
complicité
des réseaux
d'influence existant
entre chacun des
chefs de file avec
l'extérieur
ou avec les forces
dites « négatives
». La diplomatie
a joué son
rôle de calmer
le jeu. La guerre
s'arrête à
Kanyabayonga. Chaque
protagoniste garde
néanmoins
sa position. Les
forces armées
congolaises n'iront
plus au- delà
de leur ligne actuelle.
Les « mutins
» renforcent
leurs pouvoirs locaux,
ils demeurent les
maîtres du
lieu et peuvent
en toute tranquillité
s'adonner au trafic
de la drogue et
du coltan. Kagame
se rassure aussi
d'avoir des chiens
de garde, prêts
à bondir,
il est rassuré
de disposer d'une
position avancée
incontestée
à l'intérieur
du territoire congolais.
C'est une évidence.
Les occidentaux
ont promis de ne
pas le déranger
tant qu'il adopte
une attitude d'obéissance.
Il l'a promis. Kabila
Jos peut aussi fermer
l'œil. Le
statu quo est une
meilleure solution
qu'une défaite.
Les chiens de garde
de Kagame peuvent
demeurer au Congo.
Kabila Jos, lui
aussi a, semble-t-il,
ses chiens qu'il
peut lâcher
(les ex Far) chaque
fois qu'il jugera
nécessaire.
Les victimes : populations
civiles n'ont qu'à
s'en prendre à
elles-mêmes
! Il me semble que
c'est ça
la leçon.
Après tout,
comment les distinguer
des « mutins
» ? Ne sont-ils
pas ces civils armés
qui prennent la
défense,
dit-on, de leur
terroir ? Ne sont-ils
pas ces fils armés
des Kanyabayonga
qu'on appelle «
victimes »,
alors qu'ils sont
complices et auteurs
de leur macabre
sort ? Ils n'ont
pas tiré
sur leurs toits,
mais sur les «
étrangers
»,
venus de
Kinshasa
! Allez-
y comprendre…
Mais
pourquoi se
battent-ils
? Pour le Coltan
? Oui et non.
Oui dans la
mesure où
ils craignent la
mainmise de Kinshasa
sur ce morceau du
territoire qu'ils
considèrent
comme un «
pays dans un pays
». Non dans
la mesure où
les commissionnaires
de Kigali,
de Kinshasa
et de Goma
sont les
vrais tireurs
des ficelles.
Et
si les solutions
durables devaient
sauver cette énième
bêtise de
se produire, c'est
à Kinshasa
que les linges sales
devaient être
lavés. Oui,
à Kinshasa
et à Kigali.
Car, c'est là
que le mal
se nourrit
!
Blaise
Sary Ngoy
Les
vrais enjeux
de la guerre
larvée
dans l'est
du Congo
cliquez ici
L'unification
réelle de
l'armée
nationale congolaise
est un devoir
de toutes les
composantes,
y compris le
RCD. 17. 12.2004
Blaise
Sary Ngoy
Il
est temps que
les chefs de
file se disent
des vérités.
Les Congolais ne
sont pas dupes.
Les crises qui éclatent
au fin fond des
villages de l'Est
ne sont que le reflet
réel des
crises qui sont
très profondes
au niveau de l'espace
dit présidentiel.
Les griefs formulés
par les «
mutins du RCD »
ne sont pas une
pure invention des
jeunes. Ils sont
relayés
par eux. Mais,
les auteurs
des griefs
sont
à Kinshasa.
On ne doit
pas oublier
que durant
la crise de
Katumba et
celle de Bukavu,
les ténors
du RCD, notamment
Bizimana, avaient
exigé
le retrait des troupes
déployées
à l'Est du
pays. La raison
avancée est
la même :
nous sommes les
soldats du Congo,
nous sommes à
même de protéger
le territoire, les
autres soldats vont
pratiquer des sévices
et des viols sur
nos femmes, ils
ne protégeront
pas nos familles
dans le cas où
nous sommes déplacés
vers le reste
du pays. L'argument
n'est pas neuf.
Du temps de
Kabila Laurent,
une faction
des militaires
Tutsis avait
refusé
d'être mutés
ailleurs. Ils ont
été
mis en prison. Et
aussitôt
que la
guerre du 2
Août
avait commencé,
les soldats emprisonnés
avaient été
libérés
et incorporés
dans le RCD.
Ceci traduit
un manque de
loyauté.
Les ténors
du RCD doivent donc
savoir qu'un soldat
peut être
muté. Si
le Congo est sa
patrie, un soldat
ne doit pas exiger
qu'il reste dans
son coin de naissance
et que personne
d'autre ne vienne
défendre
ce morceau du territoire.
L'application de
l'Accord global
et inclusif n'est
pas un devoir d'une
seule personne.
Toutes les composantes
qui ont signé
l'accord ont une
part de responsabilité,
y compris le
RCD. Le refus
d'aller de
l'avant des
uns ne doit
pas être
caché derrière
le doute de la loyauté
de la part
des autres.
Ce qui se passe
à Kanyabayonga
aujourd'hui
est le reflet
du bras de
fer entre les
chefs de file à
Kinshasa. C'est
aussi une porte
ouverte à
toutes les imaginations
et dérives.
L'histoire se répète.
Pour
mettre fin à
cette crise,
il faut examiner
en profondeur
un certain
nombre de points
:
1. Les
obstacles qui
empêchent
l'unification de
l'armée
2. Les
problèmes
posés par
la présence
des milices armées
3. Les
moyens d'améliorer
le cadre de travail
de l'armée.
En
ce qui concerne
les obstacles,
nous pouvons
en distinguer
quelques uns, à
savoir,
1. Nombreux
jeunes hommes qui
ont fait la guerre
durant les huit
années, ne
sont pas nécessairement
des soldats de carrière.
Bon nombre d'entre
eux étaient
engagés dans
la guerre par aventure.
Certains ont l'envie
d'y rester. D'autres
ne veulent pas.
Mais profitant de
l'absence de pouvoir
dans la région,
ils préfèrent
la terreur, l'usage
des armes et le
trafic. Ils ne sont
donc pas disposés
à obéir
et ne peuvent nullement
accepter d'être
mutés
ailleurs,
2. D'autre
part, il est
pratiquement
difficile d'avoir
une armée
nationale composée
de plus de 50% des
Tutsis. Car, selon
les chiffres donnés,
le RCD aurait
une armée
de plus de 100.000
personnes ! Plus
de 80% de ces hommes
sont d'une même
ethnie. Dans ces
conditions, si tous
sont incorporés
dans l'armée
nationale, on aura
une armée
quasi mono ethnique.
Il est certain que
les autres Congolais
ne peuvent pas accepter
un tel fait accompli.
Les discussions
sérieuses
et responsables
doivent porter sur
cette question.
Dans la mesure où
elle est escamotée,
elle reviendra sur
la table et d'une
manière récurrente.
Les soupçons
à propos
de la présence
des Rwandais, dissimulés
dans les troupes
du RCD sont grands
et justifiables.
Le fait qu'il est
difficile de distinguer
un Rwandais d'un
Congolais Tutsi
est une évidence.
L'unification de
l'armée exige
que cette question
soit tranchée.
Les vérifications
des origines de
chaque élément
qui désire
rester dans l'armée
nationale sont possibles.
Au Congo, chacun
appartient à
un village. Et chaque
village connaît
ses originaires,
même s'ils
sont nés
ailleurs, dans
des villes.
Mais, il faut
beaucoup de
tact, dans
le strict respect
des Droits
de l'Homme*.
3. Cette
exigence est aussi
valable, en ce qui
concerne les soupçons
de la présence
des Interhamwe et
des éléments
de ex FAR, des tanzaniens,
des zimbabwéens
dans l'armée
de Kabila.
En
ce qui concerne
la présence
des milices armées,
les Congolais doivent
exiger de l'ONU,
l'application des
résolutions
prises. Lors des
événements
de Katumba, le nombre
des soldats de la
MONUC a été
multiplié.
Ces soldats ont
reçu le mandat
élargi de
désarmer
et de réinsertion
des milices. Il
est regrettable
de constater que
les troupes de l'ONU
s'enlisent dans
l'ordinaire, font
leurs promenades
de vérification
des mouvements des
troupes et se limitent
à quelques
gestes qui n'intimident
pas les milices.
On est obligé
de dire que cette
mission est à
moitié accomplie.
Plus d'une fois,
les déclarations
contradictoires
trahissent la qualité
du travail qui est
accompli sur le
terrain ! Lorsque
les soldats de l'ONU
n'ont plus aucun
respect de la moralité
et de l'éthique,
on ne peut qu'attendre
très peu
de choses de leur
part. Ces failles
contribuent à
retarder l'unification
de l'armée.
Kagame peut avoir
raison de dire que
l'ONU ne fout rien.
Et les preuves sont
tangibles. Le conseil
supérieur
de la défense
se doit de poser
ses exigences afin
que le travail pour
lequel ces troupes
sont affectées
au Congo soit réellement
accompli. En
ce qui concerne
le dernier
point, celui
relatif au
cadre de travail
futur, notons
qu'il s'agit
de s'assurer
que la nouvelle
armée sera
encadrée
de manière
à ce qu'elle
soit capable de
répondre
à ses devoirs
traditionnels. Pour
le moment, la moitié
des dépenses
du gouvernement
sont prises en charge
par l'extérieur.
Si demain, ces aides
cessent, des difficultés
de tout ordre vont
surgir. Nous allons
assister à
nouveau à
un désordre.
Il n'est pas exclu
que les militaires
impayés cherchent
à se
servir comme
du temps de
Mobutu.
Il
est aussi impensable
qu'une telle
armée,
sans moyens puissent
défendre
le pays dans le
cas où il
est attaqué.
Il n'est pas exclu,
non plus, que les
jeunes habitués
à faire le
trafic de coltan
et autres aient
l'envie de retourner
à leurs
amours.
---------
*
Une mise en garde
et non des moindres
: il faut absolument
éviter à
tout prix le délit
du faciès.
Si les Congolais
tombent
dans ce piège,
ils n'auront personne
pour les tirer de
là.
Yamamoto,
Flahaut et Louis
Michel vont-ils
éteindre
le feu qui
couve
dans
ce « no power
land » !
Blaise
Sary Ngoy
La
semaine qui s'achève
et celle qui commence
sont toutes deux
marquées
par des efforts
diplomatiques entrepris
par les trois hauts
responsables occidentaux
en vue de mettre
fin à la
crise qui s'annonce
pour la énième
fois au Congo. Kagame
menace d'envahir
le Congo. Les Interhamwe
l'accusent de les
harceler. Ils sont
des réfugiés
armés dans
le territoire d'accueil
! Ils revendiquent
une « mystérieuse
alliance des bantus
», qui irait
de Kigali jusqu'en
Afrique du Sud,
en passant par le
Nigeria. Le but
? Lutter contre
le « Tutsi
Power » !
Le ventre mou du
Congo ? C'est leur
Kivu, leur terre
dite historique.
Mais, en attendant
l'unité du
grand Rwanda, ils
s'unissent et s'opposent,
bénéficiant
des appuis de tout
genre ! Et après
? Personne ne peut
dire ce qui sera
l'après
!
C'est
grave ! Les notables
du RCD, une des
composantes qui
dirige le pays
s'opposent
à l'envoie
des troupes à
l'Est. Cette revendication
est curieusement
soutenue par les
Hutus et les Tutsis
du Kivu ! Autrement
dit, chaque faction
préfère
disposer de sa branche
armée qui
l'accompagne dans
ses turpitudes.
Tantôt, ces
revendications se
croisent, tantôt,
elles s'écartent
et se contredisent.
Mais qu'importe
? L'essentiel est
qu'elles trouvent
toutes, un terrain
fertile qui permet
leur développement,
à savoir
: le vide d'un pouvoir
fort à Kinshasa
! Ainsi, ils peuvent
organiser une marche
pour dire non à
l'envoie des militaires
loyalistes. C'est
un signe qu'à
Kinshasa, les rouages
de la coordination
de l'espace présidentiel
sont bloqués
par les suspicions
réciproques.
Or, à l'Est,
des villages ont
été
brûlés.
Les paysans sont
en brousse ou en
forêt. Les
étudiants
en colère
protestent et veulent
en découdre
avec Kigali. La
presse soupçonne
Kabila s'être
en connivence avec
Kagame, depuis la
conférence
de Ouaga. Une autre
opinion estime que
Ruberwa trahit la
patrie. Il doit
apprendre à
être loyaliste.
Il est membre de
l'espace présidentiel,
mais il porterait
des lunettes qui
scrutent l'horizon
de cet espace, en
faveur de Kigali
! Mais, qui de ces
chefs cessera de
trahir ? Il y a
une semaine, nous
nous posions la
question de savoir
à qui profite
le crime ? L'armée
n'est pas unifiée
pour diverses raisons.
Les services de
renseignements sont
dans les mains des
proches parents,
et non des professionnels.
Les partis politiques
sont déjà
dans la pré
campagne électorale.
Ils ignorent que
le pays n'est pas
encore réellement
unifié. Sur
le terrain, les
seigneurs de guerre
sont partout. A
Goma, par exemple,
Serifuli trône
à la tête
d'une province qu'il
croit devenue autonome
! Dans l'Ituri,
les factions armées
continuent à
terroriser les populations
sous la barbe des
soldats de l'ONU
! Et quelques part
à Kinshasa,
il y a un gouvernement,
presque fantôme,
qui dirige le pays
au quotidien et
qui se félicite
des messages d'encouragement
et de condoléance
envoyés par
les « partenaires
» ! Un pas
en avant, un pas
en arrière.
La valse continue.
Chacun est maître
de son ministère.
Les petits fonctionnaires,
les mandataires,
tous s'opposent
à une décision
qui viendrait leur
couper l'herbe sous
le pied ! Nous voilà
tous dans la boue
d'un « no
power land »,
expression empruntée
à un mobutiste
, qui ajoute : «
l'Est du pays risque
de se transformer
en Zone tribale,
et le pays tout
entier si on n'y
prend garde, carrément
en Zone de non droit
». Il y a
des signes indicateurs
d'un orage qui pèse
lourdement dans
le ciel de Kinshasa.
Flahaut, Yamamoto
et Louis Michel
cherchent à
le balayer d'un
coup de leur baguette.
Mais, résistera-t-il
contre le vent si
lourd et si fort
qui s'élève
! C'est possible
qu'il soit dissipé,
à condition
qu'un pilote, nationaliste
et patriote, sur
lequel ne pèse
aucun soupçon,
prenne réellement
les commandes de
cette machine en
déperdition
! Question à
1000€ :
notre pilote
est-il ou vient-il?
Blaise Sary Ngoy Analyste
congolais
à Bruxelles.-
11/12/2004
Après
le passage de
Ruberwa:
Le
RCD a perdu un
peu de sa crédibilité
depuis que Ruberwa
s'était replié
à Goma.
Par
ailleurs,
le parti
n'arrive
pas à
rassembler les gens.
L'idée que
l'on se fait que
le RCD reste inféodé
à Kigali
se renforce chaque
jour davantage.
Si élections
il y a demain, dit-on,
ce parti aura du
mal à dépasser
les 5% des voies.
Les disputes à
l'intérieur
même montrent
trois tendances:
les pro Ruberwa,
les pro Ilunga
et les neutres.
Nous
entendons aussi
dire que les
gens du Kivu,
nombreux, parmi
les parlementaires
de RCD n'épousent
plus les idées
de ce parti.
Ils
ne participent
plus au
renforcement
de l'image
de ce parti.
Ils ont
tiré
profit du fait
de se faire membres,
mais dedans,
ils ne sont membres
que de nom.
L'opinion
hostile au RCD,
de la part des
autres originaires
du Kivu fait
que ses membres
ont un profil
bas, et probablement,
ils ne
parviendront
pas à mener
une véritable
campagne
en faveur
de ce
parti. L'absence
de collaboration
à la tête
du parti
est un
facteur
qui va
le ruiner
aussi.
Blaise
Sary Ngoy
Analyste
congolais à
Bruxelles.-
07/12/2004
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